• CR de la DeutschlandLauf 2017.

    10 jours après, je commence à réaliser, tout en n'ayant pas fini de récupérer des efforts physiques et psychologiques fournis, ce que j'ai réussi à accomplir du 16 juillet au 3 août.

    La traversée de l'Allemagne du nord au sud, pas par la voie la plus directe mais par un itinéraire ressemblant plus à un long serpent, ce qui a donné plus de 1300km à effectuer en 19 étapes, sans journée de repos.

    Depuis le 17 août 2005 jusqu'au 3 août 2017, j'aurai donc fait 13 courses à étapes de plus de 1000km : 9 TranseGaule, 2 TransEurope (dont une inachevée après 54 jours de course), 1 Loire Intégrale et donc 1 DeutschlandLauf. Une par année. 319 étapes. 20760Km environ (j'attends le kilométrage officiel réel de la DLL2017, mais moi j'y ai fait 1328,7km).

    Cette dernière course à étapes en date, de Sylt jusqu'au Zugspitze, ne fut pas la plus facile et de loin. Divers facteurs sont entrés en jeu pour en faire la plus lente course à étapes de mes 13.

    La santé / le physique:

    Souffrant de tachycardies et d'arythmies cardiaques à répétition depuis de nombreuses années, mais que j'avais jusqu'alors toujours réussi à gérer, sachant comment faire redescendre les pulsations cardiaques quand une crise intervenait en pleine étape, j'avais constaté depuis quelques mois une plus grande fréquence de leur apparition sans pouvoir en analyser la cause. Avec le cardiologue on avait envisagé un traitement médicamenteux qui s'est avéré relativement efficace au début (été 2016) mais qui me bridait (avec les bêtabloquants la fréquence cardiaque était plafonnée et m'interdisait toute accélération) et n'empêchait aucunement l'apparition de crises.

    Cet hiver puis au printemps, suite à quelques malaises puis surtout suite à mon hospitalisation pendant un 24 heures, je décidais donc de passer à la solution proposée par mon cardiologue, à savoir une intervention chirurgicale pour pratiquer une ablation par radiofréquence. J'étais prêt, le calendrier me laissant le temps de récupérer et de reprendre un bon entraînement après l'opération prévue alors fin mai. J'annulais mes participations à l'Ultrathlétic Ardèche puis au Trail du Golfe. Mais le chirurgien repoussa la date de l'intervention pour la programmer fin juin soit à peine trois semaines avant la DLL2017. Cette intervention devant être plus complexe nécessitait que je sois endormi. Mes plans semblaient tomber à l'eau, je ne me voyais pas prendre le départ de cette course de 1300km sauf si pendant les deux semaines à peine de reprise de l'entraînement je ressentais de bonnes choses.

    La convalescence se déroula assez bien malgré la perte de un à deux km/h lors de mes premières sorties pendant lesquelles j'apprivoisais mon nouveau moteur.

    Donc quand je me suis rendu en Allemagne, c'était dans un fort état d'inquiétude de savoir si j'allais réussir déjà à atteindre la fin de la première demie étape puis celle de la seconde, etc.

    Les impondérables : météo, matériel, blessures.

    L'erreur initiale, mais à ce moment de la course je ne savais pas qu'il s'agirait d'une erreur, fut dans le choix des chaussures devant me permettre de faire la première étape. J'avais regardé les longueurs des 8 premières journées (entre 70 et 90km) et selon la distance une paire de chaussures particulière était dédiée. Pour cette première mise en jambes, courte, car faisant moins de 80km, et qui de 72km en théorie fut ramenée à 60km par l'organisateur afin que tous les coureurs puissent être à la salle avant une certaine heure, j'avais prévu une paire plus légère.

    Fatale erreur parce qu'avec la pluie de la première partie de l'étape mes chaussures se sont trouvées gorgées d'eau et, lors de la transition, je n'avais pas prévu de rechange ni de chaussettes ni de chaussures, je dus essorer mes semelles et mes chaussettes. Deux heures à attendre dans le frais, les courants d'air, puis dans le train, bondé où je suis resté debout ; après ce fut la descente du train et le nouveau départ sous un temps plus clément toutefois. J'ai vite senti que les sensations n'étaient pas les meilleures, déjà que lors de la première demie étape je n'étais pas non plus au top, mais ça, c'est normal, ça me le fait à chaque course à étapes.

    Les pieds dans tout ça ont payé. Le soir, je n'avais pas de si mauvaises sensations que ça, mais je ressentais une certaine sensibilité sous les plantes de pieds. C'est ce qui va commencer à faire mal dès le lendemain où des ampoules au niveau des deux plantes vont se former sur une étape de plus de 86km courue en presque 12h.

    Ces satanés pieds m'auront pourri la course. Je ne pouvais pas avoir d'appui sans douleur et je souffrais moins en courant qu'en marchant. Mais vu le grand nombre d'étapes où nous avons dû cheminer sur des sentiers caillouteux, par temps pluvieux, les ampoules n'ont jamais pu guérir et j'ai même quelques ongles qui ont bien morflé. Le soir, je me faisais soigner d'abord par Stéphanie puis par Patrick, l'infirmier de la course, mais tous ces soins ne m'ont pas guéri. Le matin je passais 45' avant les étapes à préparer mes pieds, à mettre des pansements protecteurs, à faire que l'étape puisse se dérouler sans que je souffre. Quand je restais sur la route, la douleur s'estompait en courant, mais il y avait toujours un endroit, chemin, trottoir pavé, portion de trail... pour enclencher de nouveau le mode « douleurs ».

    Aux ravitaillements, quand je m'étais trop longtemps arrêté, j'avais toutes les peines du monde à en repartir. Les premiers pas étaient extrêmement difficiles à réaliser et la reprise de la course encore plus ardue. Après les arrivées, je restais bloqué, comme si mes pieds étaient collés au sol, et cela se reproduisait aussi quand je prenais ma douche, au moment de retirer les chaussures. Une sorte de double crampe sous les plantes m'immobilisait et j'étais dans l'incapacité de me mouvoir. Il fallait aller au-delà d'un certain seuil de douleur pour réussir à arracher les pieds du sol. L'enfer ! Tout ça après des étapes de plus de 10 heures voire de 14h30 pour la plus longue. Heureusement que certains bénévoles m'ont aidé à installer mon couchage surtout quand il fallait aller dans des gymnases où on devait descendre une volée de 20 marches pour y accéder puis remonter deux étages pour aller se doucher. Ah, ils sont beaux et modernes les gymnases allemands, mais quelle idée d'en faire des labyrinthes en 3D !

    Les difficultés supplémentaires :

    fléchage, parcours souvent sur des chemins recouverts de gravillons ou de cailloux, parfois d'herbe, portions de trail, rallongement de la longueur des étapes par rapport à ce qui était prévu, pas de road-book papier, briefing incompréhensible effectué toujours à l'oral (sans support papier) à des heures où l'on aspirait plus à dormir qu'à enregistrer des informations importantes pour le lendemain, traversée de grandes agglomérations ou de villages pittoresques...

    Quand on a été habitués au confort des TG et TEFR ou même de la LI en ce qui concerne le fléchage, on a vite été déstabilisés avec celui de la DLL. Flèches à la bombe rose au sol, quelques stickers orange fluo mais disposés souvent de telle façon qu'on ne découvrait qu'au dernier moment si l'on devait tourner à gauche ou à droite voire même aller tout droit. De plus, avec la pluie et les nombreux chemins de terre, de cailloux ou autres revêtements, ce fléchage à la bombe disparaissait et nous laissait souvent face à un choix d'itinéraire à faire : va-t-on à droite ou à gauche ? Beaucoup de coureurs allemands avaient téléchargé sur leurs montres ou GPS l'itinéraire mais nous, les français, ne l'avions pas fait, comptant sur le road-book en papier. Mais point de road-book en papier!

    Le fléchage n'était pas toujours pertinent et nous faisait faire des détours à gauche, à droite pour rejoindre la prochaine piste cyclable et parfois ça a donné lieu à de mauvaises interprétations et des coureurs se sont rallongés sur certaines étapes de plusieurs kilomètres. Il nous est arrivé aussi de faire des détours inutiles en nous faisant quitter la route principale pour la reprendre plus loin sans raison évidente après avoir fait parfois un kilomètre de plus. Et combien de centres historiques de villes touristiques avons nous empruntés rien que pour faire du tourisme ! Je n'en avais rien à faire de ces beaux sites surtout que comme mes pieds me faisaient souffrir, je passais tout mon temps à regarder où j'allais les poser sur les pavés. Donc allongement inutile des étapes.

    Avec un road-book et le nom des villes traversées, on n'aurait pas hésité. Nous n'avions aussi aucune idée du dénivelé qui nous attendait le lendemain sauf en retournant jeter un coup d’œil sur le site ce qui n'était pas toujours évident le soir par manque de temps ou de connexion.

    Les allemands sont très respectueux du code de la route, du moins en apparence : à chaque feu, il fallait traverser uniquement lorsque le piéton était vert. Je conçois bien qu'on applique cette loi dans les grandes agglomérations, mais parfois en pleine campagne sans personne en vue cela tournait au ridicule.

    Autre point qui m'a fortement agacé : le kilométrage à rallonge des étapes ! Au moins sur 12 étapes le kilométrage final était supérieur au kilométrage annoncé, parfois avec des différences d'environ 3km ! Au final, j'ai compté que nous avions fait 19km de plus que prévu (sans compter les erreurs de parcours) et si on retire les 12km dont a été amputée la première étape, ça fait quand même 7 bornes de plus.

    Le temps perdu aux postes de ravitaillements ou ailleurs :

    Les postes de ravitaillements étaient globalement espacés de 10km, ce qui fait un temps de course d'environ 1h à 1h10 si on court à vitesse « normale » mais pour moi qui fut rapidement gêné par mes ampoules tout comme par le manque d'énergie qui m'empêchait d'accélérer, ces espaces inter-ravitos duraient 1h30 voire plus. Donc je m'y arrêtais un peu plus longtemps afin de me restaurer et de refaire le plein de mes bouteilles. Je courais avec deux bouteilles de 25cl dans mes poches de sac à dos et une de 50cl tenue à la main, et parfois avec une autre de 33cl dans la ceinture.

    Lors des Transe Gaule et même des TransEurope, j'avais gagné beaucoup de temps en raccourcissant mes arrêts aux stands, cette année j'ai pris mon temps, n'ayant rien à gagner.

    Je m'y suis même fait soigner mes pieds quand ceux-ci étaient trop douloureux.

    J'ai aussi effectué plusieurs arrêts dans des magasins, pharmacies, vendeurs de boissons... afin de refaire quelques emplettes (pansements, boissons fraîches...)

    Et je ne parle pas de tous les arrêts techniques.

    Mon duo avec Franck Buka.

    Après avoir effectué seul les premières étapes, je fis connaissance avec Stephan puis avec Franck. Nous avons fait les deux tiers de la course ensemble, une fois que Stephan a abandonné sur blessure. A deux, on s'est entraidés, c'est moi souvent qui menait le rythme du début des étapes jusqu'au 30ème km environ puis on inversait et c'est souvent lui qui prenait à son compte les derniers kilomètres, jamais faciles car la fatigue jouait pleinement son rôle sans compter les orages ou la chaleur ou les sentiers techniques ou les kilomètres supplémentaires à faire.

    On s'est bien entendus, on a discuté, on a bien ri, on a souffert, on est souvent passé d'un état d'euphorie à un gros coup de bambou ou inversement.

    Il y a des jours où j'aurais aimé aller plus vite, j'en avais les moyens je crois, mais je ne pouvais laisser tomber mon pote comme ça du jour au lendemain alors je décidais de rester avec Franck. C'est alors moi qui augmentais la cadence et comme il suivait sans peine on a pu faire quelques étapes à une allure un peu moins lente que d'autres.

    Conclusion :

    Au final, je redis que ce fut une belle grosse expérience, une belle grosse galère aussi mais je ne regrette pas d'y être allé, certainement parce que j'en suis revenu finisher.

    Si j'avais su ce face à quoi j'allais me retrouver, aurais-je annulé ma participation ? Sur le coup j'aurais dit oui ; je ne serais pas venu, mais après coup, je crois que j'aurais appréhendé cette course de manière différente.

    Pour les ampoules, rien n'y aurait changé, c'est une mauvaise gestion personnelle de mon matériel qui en est la cause.

    Pour ma convalescence qui était toute proche (moins de 20 jours après l'intervention) c'était à tenter sachant que de toute façon je n'aurais pas tapé les 15km/h et que une FC aux alentours de 120/130 pouvait suffire. Il m'a manqué juste un peu de vitesse de « croisière » pour engranger les bornes sans taper dedans.

    En revanche, pour tout ce qui est road-book, reconnaissance des étapes, du profil, des positions des ravitaillements, là j'aurais anticipé en téléchargeant et photocopiant toutes les étapes, je me serais fabriqué des mini fiches comme je l'avais fait pour la Transe Gaule.

    Les chaussures aussi n'étaient pas totalement adaptées aux divers chemins que nous avons empruntés. J'aurais pris une seconde paire de chaussures spécifiques pour le trail ou au moins mixte route-trail et je me serais entraîné sur ce type de parcours, il y en a un peu par chez moi.

    Pour le reste, les pertes de temps dues aux arrêts aux ravitaillements, aux prises de photos, aux achats pendant les étapes... tout ça aurait peut-être été moins chronophage et j'aurais sans doute couru plus souvent seul.

    Mais avec des « si » …

    à+Fab9*&€@


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  • Etape1

    L'étape était scindée en 2 parties car la portion de voie qui relie l'île au continent est interdite aux piétons. 
    On a rejoint le départ après avoir marché 2km puis pris le train (1h) puis le car (45') puis on a marché dans le sable des dunes pour aller au bord de la mer d'où était donné le départ.
    Vent de face et pluie au menu mais de somptueux paysages parfois "lunaires" et des voies cyclables une fois la portion de plage et de dunes passée " façon Cléder".
    Le groupe d'environ 65 coureurs s'est étiré tranquillement sur ce ruban rugueux et sinueux slalomant entre des dunes d'herbe parfois fleuries parfois sablonneuses. J'ai trouvé mon rythme (9km/h pauses comprises) mais je ne l'ai tenu que 3h car après on avait une longue partie en aller-retour pour atteindre le bout de l'île et en revenir. Là ça a commencé à être longuet et donc pénible. 
    L'arrêt pour prendre le train et se ravitailler était donc le bienvenu.
    Mais il fallait attendre près de 2h le train pour repasser sur le continent en se gelant car dans les aubettes de train on était certes à l'abri du vent et de la pluie mais comme on était trempés... J'ai essoré mes chaussettes et mes semelles tant elles étaient mouillées.
    Une fois le train pris et descendus sur le quai nous nous sommes regroupés pour un restant d'étape de 26km au lieu des 38 prévus (pour permettre aux plus lents de ne pas arriver trop tard).
    Pour ma part, j'ai été "bien" pendant 12 km mais la fin a été difficile : plus de jambes, plus e vitesse. Donc j'ai souvent alterné course et marche. Le cœur m'a laissé tranquille.
    Demain on a 86km à faire. Départs à 5h pour les 15 derniers environ et à 6h pour les autres (dont je fais partie). Arrivée prévue vers 17h si je suis comme aujourd'hui voire plus tard.
    Les 4 copains sont devant moi, pas loin mais devant quand même. Je n'ai pas le niveau pour m'accrocher à eux.
    A demain pour de nouvelles aventures.

    Etapes 2 et 3

    3 étapes de courues : 60 + 86 + 77. Ça pique ! Je n'avais plus l'habitude de me traîner sur les étapes en plus de 10h voire comme hier en presque 12h.
    Pas d'essence dans le moteur encore en rodage, pas de jambes après une quarantaine de km. C'est long et en plus ça fait mal (quadriceps douloureux, des ampoules sous les pieds...).
    J'étais loin de m'imaginer vivre ces moments-là même si je savais que les étapes seraient très longues. 
    Donc le soir très peu de temps pour faire autre chose que de préparer la journée suivante.
    Pas d'accès au classement mais ce n'est pas gênant.
    Il faut que je passe le cap des 5 prochaines journées entre 70 et 90km et ensuite 2 jours de semi repos (60km).
    Je vous laisse ma pizza vient d'arriver.

    Etape 4

    Bon, on est au resto avec le 2e groupe. J'ai couru moins vite en moyenne qu'hier mais mentalement ce fut mieux
    On a traversé Hambourg en près de 3h avec une grosse trentaine voire plus de feux à passer tout en respectant la bonne couleur du feu. Du coup ça s'est transformé en méga safari-photo. 
    Mes ampoules m'ont gêné mais comme en courant ça faisait moins mal qu'en marchant ... alors j'ai couru et en plus tout seul car les compères allemands prennent trop de temps aux ravitos.
    Ce soir l'orage gronde. On a eu du beau temps mais les pistes cyclables sont souvent ombragées. 
    Hambourg est très "variée" : on a tout vu tout couru. Et notamment le tunnel sous l'Elbe après celui d'hier (sous le canal de l'Ost-see).
    Déjà quelques dégâts dans le peloton : certains vont apprendre le mot "releveur"en allemand.
    J'ai mis 11h40 pour 81km++ avec 79 d'annoncés. C'est certain que le mesurage n'a pas dû être facile à Hambourg surtout avec les longs escaliers qui menaient au tunnel.
    Demain les "vrais" horaires de départ vont être mis en place : Bob et Jean-Louis Vidal partent à 7h et Lionel, Crocsman et moi à 6h.
    Pluie annoncée suite à l'orage de ce soir.
    A demain j'espère... avoir le temps de faire un petit CR.

    Etape 5

    Etape annoncée à 70.7km mais avec la "TVA" ce fut encore une fois plus long (72 presque).
    3 heures de course à 8km/h avec un peu de musique pour me changer les idées. Il s'est mis alors à pleuvoir donc j'ai enfilé le poncho. Les chaussures bien trempées, mes ampoules sous les pieds me faisaient mal à chaque foulée et je ne pouvais pas marcher car cela était encore plus douloureux. J'ai, ainsi, engrangé les km. Bon, ce n'est pas une grosse récolte mais à 7,5/8 km/h on avance - certes lentement.
    Les coureurs partis à 7h m'ont dépassé, Jean-Louis Vidal en 1er (il gagnera l'étape), certains ont fait des erreurs de parcours, le fléchage au sol à la bombe n'étant pas très visible une fois dilué. Parfois des passages douteux nous furent proposés (dans un village où ça ne servait à rien de nous faire monter dans une impasse puis de nous faire rejoindre la route principale d'où nous venions; et d'autres bizarreries d'itinéraire).
    Je finis avec Jean-Louis "Crocsman" en 9h38' environ soit une petite moyenne de 7,3 environ. La fin fut difficile mes pieds me faisant encore plus mal.
    Heureusement que Stéphanie m'a aidé à soigner ces petits bobos.
    Demain : 78 sans TVA j'espère.
    Le moral est solide.
    À bientôt.

    Etape 6

    Etape très très difficile pour moi : 79km en 11h58' environ. Mal à chaque foulée sous les pieds à cause des ampoules.
    Je viens de me les faire refaire soigner car l'une d'entre-elles s'est mise à saigner. Demain je vais encore jouer à l'apprenti fakir qui marche pendant 90km sur des braises ou des clous.
    Fab, t'as voulu (re)voir l'Allemagne, tu es servi. Ça commence à se dégarnir dans les troupes.
    Demain, je n'arriverai pas avant 19h ou même 20h. Ça va être long et chaud et vallonné.
    à+

    Etape 7

    L'ampoule sous le pied gauche a ressaigné. L'infirmier m'a soigné et donné des bandes pour demain.
    Etape longue avec de la pluie après quelques km pendant plusieurs heures. Une fois la pluie passée du beau temps qui est rapidement devenu chaud (27 degrés).
    Jusqu'au 50e j'ai géré, les ampoules étant supportables, mais au ravito j'ai été soigné pendant 20' par l'infirmier. Les plaies étaient belles sans épanchement sanguin, il me changea mes pansements qui avaient roulé dans les chaussettes. Mais par la suite ce fut plus douloureux car il faisait sec. La fin après un bel orage fut très dure comme les jours précédents.
    J'ai mis mes sacs dans la salle, j'ai mangé directement, puis j'ai pris ma douche, lavé mon linge qui ne va pas beaucoup sécher, préparé mes affaires pour demain puis suis allé voir l'infirmier. Et il est déjà plus de 22h et certains arrivent encore.
    C'est la fin de la trilogie 79+90+83=252km sans compter les rallonges 1 à 2% par jour.
    Demain on entame une deuxième semaine avec 83 km puis des petites étapes de 60 et moins.
    On aura le temps de se reposer.
    Pour moi ça fait drôle de passer plus de 10 et même plus de 14h sur des étapes.
    À+ Fab

    Etape 8

    Étape d'aujourd'hui = copier-coller de celle d'hier en ce qui concerne la météo. Pluie au début puis quand on pense qu'on va finir les pieds au sec il repleut et en plus dans le dernier tiers on a eu un parcours très vallonné avec de nombreuses montées et descentes avec des pourcentages parfois supérieurs à 15% sur des chemins caillouteux. Donc mes ampoules qui m'avaient laissé tranquille jusqu'alors ont de nouveau "explosé". La fin fut très dure à passer d'une voie piétonne à l'autre, d'un chemin caillouteux à un autre... La montée vers le château de Solingen (10%) fut longue et l'arrivée aussi.
    13h13 pour 83km.
    C'est l'heure de dîner. A+

    Etape 9

    9ème étape, courte, donc potentiellement faite pour se reposer. Mais il y avait quand même 60km à faire et comme si cela n'était pas assez difficile il y eu les 16/17 premiers km en version trail, pas course nature mais vrai trail avec ses montées et descentes, ses revêtements plus ou moins douteux souvent glissants sinon rocailleux, avec pour nous en faire une bonne course d'orientation un fléchage difficile à voir quand on avait la chance de le voir. La pluie par-dessus le marché qui oblige à porter le poncho.
    J'en ai vu de toutes les douleurs (sans faute de frappe) car chacun de mes appuis est déjà douloureux sur bitume normal alors dès qu'il y avait un caillou, une racine, une flaque à éviter... vous imaginez les deux heures de galère que j'ai connues. Et d'autres souffraient encore plus que moi. Et beaucoup se sont trompés de sentiers.
    Une fois cette première partie passée on se dit qu'un peu de piste cyclable va nous redonner du peps, et bien ce ne fut pas le cas. La quinzaine de km jusqu'à Cologne fut difficile en raison du passage dans des villes, du franchissement de plusieurs feux, de l'état moyen des trottoirs.
    L'arrivée le long du Rhin nous soulagea un peu et on apercevait Cologne et certains de ses grands bâtiments, ponts et autres constructions portuaires.
    La traversée de cette grande ville fut longue et il se mit à pleuvoir de nouveau quand nous étions dans le centre. Nous avons franchi le Rhin par un pont ferroviaire et j'ai été très étonné de voir des milliers voire plus de cadenas qui y étaient attaché.
    Après Cologne je me suis dit que ça irait mieux physiquement mais je n'avais pas plus de forces et pas moins de douleurs.
    Je suis en train de réaliser un "Kolossal" exploit, celui de voire ma vitesse moyenne baisser de jour en jour. A peine plus de 6km/h aujourd'hui et dire que je ne peux pas marcher ou à peine. Je suis obligé de courir, mais à cette allure-là est-ce vraiment de la course ?
    La dernière partie de l'étape longeait pour une bonne partie le Rhin malgré une petite escapade du côté de Rodenkirchen, banlieue bourgeoise de Köln.
    Des bateaux de croisière, des péniches et d'autres barges faisaient la course avec nous, les "barges" en poncho ou en autre tenue de coureur.
    J'ai une nouvelle fois couru avec mon partenaire de course depuis quelques jours. Franck le numéro 15.
    Quand je suis arrivé j'avais mis presque 10h.
    Demain, 2 bornes de moins et ??? j'espère inverser mes statistiques.
    Il est annoncé de la pluie, mes pieds vont encore trinquer et ce ne sera plus de l'eau de Cologne, mais peut-être de la "Bonn eau" (on passe à Bonn).
    Bon, quand j'en suis rendu aux jeux de mots douteux il faut que je me couche.
    Alors à demain.

    Etape 10

    Merci d'abord à tous les messages de réconfort et d 'encouragements que vous m'avez envoyé.
    Je suis loin d'être désespéré, juste un peu désabusé car même si j'ai des ampoules qui ne sèchent pas, je n'ai pas la cylindrée pour accélérer une fois les douleurs mises de côté.
    Aujourd'hui je suis parti lentement et c'est un euphémisme que de le dire mais beaucoup moins qu'hier car nous avons directement pris la voie mixte piétons-cyclistes le long du Rhin.
    Bien sûr, il pleuvait et avec mon bon poncho vert je me démenais à essayer de rester régulier.
    7,3 de moyenne après 3h avec le passage à Bonn, accompagné par mon compagnon de route depuis plusieurs jours, Franck, avec qui j'ai beaucoup bavardé ce qui fait passer le temps.
    Un bolide, au pays de Schumacher et tout près du Nurbrungring (circuit auto allemand) c'est normal, nous dépassa : c'était Monsieur Vidal qui à près de 12 nous laissa sur place non sans nous avoir encouragés. Suivi un long moment après par le second Jean-Louis qui tournait de manière régulière à 10km/h au bas mot. Les mecs qui se marraient en début de DLL doivent avoir un peu mal aux joues aujourd'hui en constatant que peu importe la monture (les croc's) pourvu qu'on ait la vitesse c'est un proverbe qui s'applique bien ici.
    J'ai eu à partir du 40e un bon coup de mou qui a correspondu avec une erreur de parcours d'1km. En rogne ! La fin, avec puis sans pluie fut encore interminable car je n'avais pas le moteur ni le châssis pour envoyer ne serait-ce qu'un petit 8km/h. Et en plus, l'étape faisait plus de 58km. 59.5km plus mon km de rab. Le tout en 8h47 (mon record sur ... 100km) certes au siècle dernier.
    j'ai eu néanmoins du temps pour moi après l'étape car je suis arrivé en début d'après-midi.
    Il est 18h45 on est au restau puis après je vais aller me coucher.
    à demain.

    Etape 11

    Ce matin en partant on s'est tous dit qu'on aurait plus de temps de récupération. Ce n'est pas faux mais l'étape qui aurait pu être magnifique fut un peu ternie par un départ sous la pluie qui est devenue de plus en plus soutenue par la suite. Les premiers km nous firent prendre une route à assez grande circulation et je pensais aux consignes de sécurité de la Transe Gaule en constatant que, mis à part les français et quelques autres coureurs, tous les autres étaient en tenues sombres. Je veux bien passer aux feux piétons après avoir attendu qu'ils passent au vert même quand il n'y a personne à l'horizon, mais là j'ai du mal à comprendre. D'autant qu'ensuite nous avons suivi une route sur un étroit trottoir où nous recevions les éclaboussures des véhicules nous frôlant.
    Une fois le long du Rhin, le calme puis l'arrivée à Coblence, très jolie ville à forte histoire et connue aussi pour son université. Toujours de la pluie, le poncho était mouillé dehors et dedans. Un arrêt technique après avoir longtemps cherché "the place to be" puis je suis reparti à la poursuite de mon binôme, Franck, à qui j'avais de continuer.
    Quelques endroits au revêtement ingrat, beaucoup de flaques, cela devenait difficile pour moi d'avoir des appuis solides et non douloureux. Enfin la vraie piste cyclable où je pus dérouler sans trop de douleurs.
    Les km s'empilaient, pas vite, en tout cas pas aussi vite que ceux de Gunther et de JL Vidal tel un vieux lion accroché à ses basques. Ensuite Crocsman passant en courant d'air au ravito 3 où je constatais que ma chaussure droite était pleine de sang. Mince ! Mon ampoule a dû exploser. Tant pis on verra plus tard.
    La beauté des paysages de cette partie de la vallée du Rhin m'ont un peu redonné envie, il y avait de belles villes à traverser, de beaux châteaux hauts perchés, sentinelles contrôlant à une certaine époque les invasions ou les trafics commerciaux.
    Le Rhin, sur la portion suivie aujourd'hui, faisait de longs et beaux virages.
    Comme il est de coutume sur la DLL, le kilométrage fut supérieur de plus de 1,5 km à ce qui avait été annoncé et j'en pris acte alors qu'il restait encore une quinzaine. Ça m'a une nouvelle fois coupé les jambes.

    On est passés par Loreley et Sant-Goar jolie ville à la sortie de laquelle il ne devait rester que 6km. Long, long, long quand on n'est pas bien. On avait beau faire la course avec les péniches ou les bateaux de croisière ça restait interminable. La ville étape approchait et on cherchait la marque du dernier km.
    Rien ! 
    Comme dans certaines villes on a dû faire du tourisme en empruntant de très jolies petites voies pavées, passant devant des bâtiments très typiques.
    La cerise sur le gâteau fut la fin d'étape, tout en haut près du château. On était en bas, fallait donc monter tout là-haut. Mes pieds hurlaient silencieusement, j'ahanais et suivais mon compère Franck dans les escaliers ou sur la roche, pour arriver enfin à la banderole "Ziel".
    8h16' pour 54,4 annoncés plus la taxe quotidienne de 1,5 à 2km ça nous fait plutôt un bon 56km.
    Ce soir on est en auberge de jeunesse et on a bien profité des douches et du repas sous forme de buffet à volonté.
    Demain les départs sont prévus à 7h pour moi et les autres moins rapides, les ténors partant à 8h. La raison de ce décalage horaire est que le petit déjeuner n'est pas ouvert avant 6h.
    Bien voilà tout pour aujourd'hui. Demain je pense arriver vers17h au bas mot et les deux étapes suivantes font 77 et 88km. On remonte en charge.
    À demain, en moins long (le CR).

    Etape 12

    Allez! Plus qu'une semaine. 
    Ah !!! Déjà presque fini, on a déjà fait 12 étapes. C'est l'histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein.
    Aujourd'hui nous sommes partis à 7 h ou à 8h, petit déjeuner dans l'auberge de jeunesse oblige.
    Le départ après une courte montée nous a fait plonger dans la vallée du Rhin. J'étais bien pendant ces 1700m un peu raides à descendre. Mais le passage à niveau s'est refermé juste avant moi, laissant les 4 ou 5 coureurs s'étant échappés poursuivre leur route. 4' d'arrêt ça calme. J'ai eu du mal à remettre les gaz.
    L'allure sur la piste cyclable sans dénivelé fut néanmoins correcte si bien que la moyenne est devenue meilleure que celle des jours précédents. Hélas c'était sans compter sur un nouveau pit-stop "technique" (je ne vous fais pas un dessin mais entre le Rhin et la voie de chemin de fer il n'y avait pas de place et j'ai dû galoper quelques km avant de trouver la nouvelle "place to be".
    Donc encore 5 grosses minutes de perdues.
    J'ai réenclenché le miniturbo pour arriver à passer au 20e puis au 25e dans des temps inférieurs à ceux des dernières étapes.
    On a quitté Bingen et aussi le Rhin pour courir sur des routes dans le vignoble. Avec Franck nous entreprîmes de trouver une pharmacie pour achetet une crème qui soulagerait mes ampoules. Après 3 visites infructueuses nous en avons trouvé une. Arrêt total 12' pour changer une partie de mon pansement (protection des orteils qui avaient saigné hier).
    Nous sommes repartis et mon objectif était de revenir sur ceux qui nous étaient passés devant pendant notre long arrêt. Peu à peu on a réussi à en reprendre certains mais les autres étaient trop devant. La route était assez dangereuse et il n'y avait pas de piste cyclable et les alternatives trouvées nous ont fait passer par des chemins viticoles souvent escarpés. J'ai eu de plus en plus de difficultés à cause de ces voies au sol caillouteux ou herbeux avec quelques trous.
    C'était peut-être joli mais je n'ai pas réussi à en profiter regardant plutôt le chemin que le paysage.
    Ah oui! J'oubliais, une étape sans pluie n'est pas une vraie étape, heureusement ça n'a pas duré mais ça a bien trempé le poncho et les chaussures.
    La fin d'étape fut comme d'habitude difficile. Plus de jambes, beaucoup de circulation, pas de bas-côtés, du soleil et donc du chaud... Quand on est fatigué on voit le verre à moitié vide. Mais bon, avec mon pote allemand Franck nous sommes arrivés à bon port, sans rab kilométrique cette fois. 9h38 pour 66,7km, ça fait encore une super moyenne ! :-) 
    Demain 77km et après-demain 88km. Soit 2h de plus demain et encore 2 de plus samedi où on passera les 1000km.
    à demain.

    Etape 13

    20h passées. Je prends le frais après avoir mangé.
    L'étape numéro 13 s'est bien passée. J'ai mis entre 1h et 1h30 de moins que ce que je redoutais avant le départ.
    Avec Franck on est partis plus vite que d'habitude et la route tout comme la météo s'y prêtaient bien. Les ampoules sous les plantes se sont peu à peu mises à ne plus me faire mal. Nous avons commencé à 8km/h et + cette allure au gré des arrêts aux ravitos nous a quand même fait atteindre le km20 en 2h30 puis le 40e en 5h10.
    Nous avons traversé quelques villes touristiques dont Heildelberg où nous ne nous sommes pas attardés car les rues pavées y en a marre ! Elles ne me servent à rien car trop occupé à regarder où je mets mes pieds je ne peux même pas regarder les beaux monuments. Et puis je ne suis pas venu faire du trail-tourisme mais de la course à pied où on court.
    On a eu quelques sentiers caillouteux ou herbeux qui m'ont rappelé à l'ordre.
    Du groupe des 6h certains étaient loin devant et nous étions en tête d'un second groupe.
    Les 4 français m'ont repris l'heure de décalage. Ils vont bien. Mieux que les deux hommes hollandais qui ont dû arrêter ce matin. Je suis triste pour Erwin Borrias et Christian.
    Je ne raconte pas la fin c'est toujours pareil.
    Là, j'attends l'infirmier pour qu'il soigne mes ampoules puis je vais aller me coucher : on part à 5h pour 88km demain.
    A+

    Etape 14

    On a franchi la barrière symbolique des 1000km aujourd'hui, mais bien malin serait celui qui donnerait avec certitude et précision l'endroit où ce passage a été fait.
    Beaucoup d'incertitude sur le kilométrage de chaque étape sachant qu'il nous est annoncé une certaine distance le matin et en réalité nous en faisons très souvent plus, jamais moins en tout cas : "kein Rabatt".
    Aujourd'hui, en plus des 88km prévus, il y a eu près de 3 bornes de rab. Va savoir, le mesurage à la louche ça donne des différences surtout si on change de louche.
    C'était valable pour tous les coureurs, donc pas de jaloux. Mais c'est pénible.
    L"étape fut très vallonnée. Nous avons pris quelques routes à forte circulation, il fallait faire très attention. Puis pour nous soulager il y a eu des chemins certains gravillonneux, d'autres herbeux et parfois on en prenait des dangereux avec des risques de chute.
    Toute la journée cela a été une succession de montées et de descentes.
    Je vais poster car je m'endors sur mon portable.
    à bientôt.

    Etape 15

    15ème étape terminée en un peu plus de 8h (8h03') pour 54,8 + la TVA de 1,5% (à la louche) =56,3km.
    Il faut préciser que ces environ 1500m supplémentaires ont remplacé une grosse partie de trail. Je préfère les routes de montagne où je peux courir que les chemins forestiers montagneux où chaque appui est souvent une grosse prise de risque. 
    Cela a été comme hier au niveau du dénivelé mais avec 35 bornes de moins.
    Du soleil, de la chaleur, de bonnes parties entre les champs de maïs ou de blé sans ombre, des passages en forêt bienvenus (quand ce n'est pas boueux ou caillouteux), avec mon binôme on a bien avancé.
    On a tenu une bonne petite moyenne de 8 pour la 1e heure puis 7,5 au bout de 3h, celle-ci a été fortement plombée quand nous avons eu un massif entier à traverser par des sentiers raides et rocailleux ou boueux ou herbeux. Et dire que Henry nous y a dépassés en courant.
    La fin fut comme d'hab (va falloir que dans mes entraînements je ne fasse que des fins d'étapes) interminable, chaud, la marque du dernier km qui n'arrive pas...
    à demain.

    Etape 16

    Longue étape à rallonge (+2km) on est habitués maintenant. Les 3/4 ou plus le long d'un canal sur un chemin de gravillons ou de pierres.
    Notre groupe est parti vite car je me suis fait distancer alors que j'étais à plus de 8km/h. Avec Franck on est restés à notre allure le temps d 'atteindre puis de traverser Ulm. La suite : du canal bien ombragé... sauf les 11 derniers km sur route et en plein soleil.
    Globalement ça a été, on a tourné à plus de 7,5 de moyenne (9h05 pour 66,4 +2=68,4km) arrivé à 15h, j'ai eu du temps pour me soigner les pieds et me reposer.
    Demain je ne sais pas ce qui nous attends : en théorie 76km et de la chaleur. Donc départ à 5h.
    A demain.

    Etape 17

    Hier nous avions aperçu les Alpes dans le lointain, un peu comme on avait pu apercevoir le rocher de Gibraltar deux jours avant l'arrivée de la TransEurope 2012.
    Aujourd'hui, on s'en est tellement rapproché que nous sommes à leurs pieds.
    L'étape fut longue comme prévu (76,4km sans rab cette fois-ci) et le départ à 5h pour les moins rapides nous a permis de moins souffrir de la chaleur mais celle-ci est quand même arrivée rapidement.
    Le tempo adopté dès le début était de 7'20 à 7'30/km ce qui m'a bien fait avancer et grappiller quelques centaines de mètres avant l'habituel arrêt technique.
    L'objectif était d'atteindre les km multiples de 10 entre 1h15 et 1h20 puis le semi en 2h45 et d'avoir fait près de 32km en 4h.
    Avec Franck B. on s'y est tenu à peu près et par la suite il fallait poursuivre au moins sur du 8'/km.
    Il commençait à faire chaud et le paysage était magnifique avec en arrière plan les Alpes et tout autour de nous des collines cultivées ou en herbe où paissaient des vaches laitières portant des cloches autour du cou. Des passages dans des chemins, fait incontournable de cette DLL, et quelques portions de trail aïe aïe aïe plus une traversée de rivière sur un pont de singe sont venus perturber voire plomber notre belle moyenne.
    La fin fut chaude, l'ombre rare, les points d'eau nombreux (sauvages ou organisés) mais nous n'avons pas trop molli pour finir en 10h35'. Jean-Louis "crocsman", Bob Miorin puis dans les 5 derniers km Lonel Rivoire nous ont repris l'heure de décalage alors que Jean-Louis Vidal n'a pas chercher à accélérer sur la fin pour terminer avec nous.
    Ce soir ce fut restaurant en ville parmi les nombreux touristes avec un arrêt chez un glacier en revenant pendant que le tonnerre se faisait entendre et avant qu'il n'éclate sur Füssen.
    Demain lever et départ repoussés de 30' soit une mise en route à 6h30 pour tous. 59km de prévus avec encore un peu de chemin mais surtout on va monter à Garmisch pour finir au centre des congrès R. Strauss.
    A demain avant l'apothéose.

    Etape 18

    Etape n. 18. Courte mais pas plus facile que les autres avec encore énormément de chemins et de très difficiles parties de trail. Aucun plaisir sinon de voir qu'il ne reste que demain puis je rentre vite oublier. Il a fait beau, chaud et humide, j'ai été trempé toute la journée.
    Demain : montée après 5/6km de vallée. Cela sera du pur trail, du vrai, du coriace pendant une quinzaine de bornes, chose à laquelle je n'étais pas préparé car pas au courant. La durée moyenne de la montée est estimée entre 6h et 9h. Donc je pars à 5h pour pouvoir vite redescendre, me laver, tout plier et me casser.
    Ce soir dans Garmisch c'est la fête, les gens dansent, il y a de la musique. En fin d'après-midi, à la terrasse des cafés on a pu en écluser quelques unes de ces WeissBier tout en avalant goulûment quelques pâtisseries. C'est la seule note positive de ma journée.
    A demain pour gagner le bretzel de finisher.

    Etape 19

    Ça y est ! Je suis aussi finisher de la DDL 2017. Mais que cette dernière étape fut épique. Le Zugspitze ça se mérite et je suis devenu aujourd'hui un trailer-alpiniste.
    7h32 pour faire à peine 25km mais on s'est perdus ce matin (durée 45').
    Plein les mollets, plein les pieds mais aussi plein les yeux.
    A+

    Bilan à chaud :

    Après plus de deux heures à somnoler sur un banc à la gare de Munich-Pasing, en compagnie de Lionel Rivoire qui a choisi la même option que moi de rentrer en France le plus vite possible, je fais passer le temps à écrire un petit CR de la dernière étape.

    Très difficile car le résultat de plusieurs facteurs. Le premier est d'avoir fait le mauvais choix d'heure de départ. 5h, c'était bien pour retarder l'arrivée de la chaleur mais l'inconvénient c'est qu'une fois sorti de Garmisch on a suivi un torrent qui provenait de gorges très étroites dans lesquelles nous devions passer. Les plus d'1,75m devaient porter un casque ou faire très attention. Je n'avais pas pris la frontale et lors de sections de tunnels j'étais obligé de laisser aller devant ceux qui avaient apporté la leur...
    Une fois sorti de ce passage délicat nous cheminions toujours le long du torrent mais sur un beau chemin, si beau qu'à un moment nous sommes arrivés à une intersection. Le coureur de devant qui a toujours son GPS choisit de prendre des escaliers et nous l'avons suivi. Ça grimpait dur et une fois tout en haut pas de trace d'une quelconque direction menant au Zugspitze. On s'est retrouvés une petite vingtaine à se demander quoi faire et on a décidé de faire demi tour. En bas, encore 5' d'attente pour revérifier car là aussi il n'y avait aucun panneau ni fléchage.
    C'est à ce moment qu'arriva la tête du groupe parti à 6h et qui choisit l'autre option. Nous avons suivi.
    Peu à peu la forêt s'éclaircit la pente n'était pas très forte. Des coureurs nous doublaient profitant de nos 45' d'errance pour nous laisser sur place.

    Le sol devint de plus en plus caillouteux, de nombreux passages par dessus ou au travers de petits affluents du torrent se succédèrent. Ça faisait mal aux pieds heureusement que j'avais mis mes chaussures de trail. 
    Le chalet où nous pouvions acheter de quoi boire et manger (l'organisateur nous remboursant) arriva enfin. Je me pris 50cl de coca et deux sandwiches au jambon et au fromage. Après ce gros quart d'heure d'arrêt je repartis avec une bonne énergie. Ça tombait bien car la pente se faisait encore plus forte et sur de grosses pierres il fallait faire attention aux appuis. Presque plus d'arbres, du soleil, il faisait chaud. Les panneaux annonçant 10h puis 8h pour le Zugspitze faisaient peur même si nous allions plus vite que les randonneurs et que nous finirions au Sonnalpin un peu moins haut.

    Je reprenais ceux qui ne s'étaient pas arrêtés aussi longtemps que moi. J'espérais en finir avant 14 ou 15h.
    L'arrivée au second chalet fut un nouveau soulagement. Je fis une pause régénératrice rechargeant mes bouteilles et mon organisme. La dernière partie jusqu'au Sonnalpin avait une durée, annoncée sur un panneau, de 2h. Celle-ci fut très difficile parfois dangereuse mais tellement belle, quand nous slalomions entre les rochers et les moutons à la laine non frisée gentils comme de gros toutous somnolant dans les quelques portions herbeuses et les petites plaques de neige "éternelle". 
    Et ce fut l'arrivée où les accompagnateurs nous hélaient de loin et progressivement la tension se transforma en émotion, moi qui pensais que ça n'allait rien me faire.

     

     

    Conclusion (désolé pour de CR décousu mais dans le train vers Paris ça coupe pas mal. J'ai donc été contraint de tronçonner ce petit CR que vous recollerez vous-mêmes)
    Je finis donc avec mon compagnon de route, Franck Buka, qui m'a aidé autant que j'aie pu le faire, je donnais le tempo la 1e partie de l'étape, il me "tirait" lors de la 2nde.
    Ce fut une aventure extraordinaire et extrêmement difficile, sentiment exacerbé par les ampoules dont j'ai souffert depuis la deuxième étape. J'ai maudit je-ne-sais-qui pendant des heures où les chemins martyrisaient mes pieds, où mes appuis me provoquaient des maux de dos, où le fléchage nous envoyait à Pétaouschnock...
    Une fois l'objectif atteint - et pour une fois la notion de chrono et de classement m'a totalement laissé indifférent - je ne vais sans doute retenir que les bons moments, les meilleurs, en effaçant peu à peu mes nombreuses heures de souffrance de ma mémoire.
    Je remercie Oliver d'avoir mis sur pied cette course même s'il ne s'est pas rendu compte des difficultés proposées à chacun de nous.
    Merci aussi à son équipe de bénévoles.

    à+Fab9*€&δ


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  • Loire Intégrale 2015

    (mise à jour 19/04/2020)

    Je viens de terminer cette 11ème course à étapes de plus de 1000km effectuée en 10 ans. Cette année, il n'y avait que 1025km pour effectuer la descente de la Loire depuis sa source jusqu'à son embouchure. Vraiment sympa à vivre comme aussi de voir de merveilleux paysages.
    Voici donc le récit de ces 17 étapes.

    Étape 1 - Mer 5 Août
    Mt Gerbier de Jonc - Goudet (43) 50 km (camping « Au bord de l’eau » Goudet)

    Ambiance brouhahaesque au bar du camping de Goudet où le Maire nous a offert un pot d'accueil et d'amitié.
    La 1ère étape s'est bien passée sous une grosse chaleur avec de la montagne et donc du dénivelé "en veux-tu en voilà".
    Victoire de Patrick P 4h31’, 2ème Laurent SM 4h56’, 3ème Carmen 5h02’, 4ème Stefano 5h05’, 5ème Jean Louis crocsman 5h25’, 6ème JBJ 5h28’, 7èmes ex-æquo René L et moi-même 5h31’, 9ème Dom Caillé 6h03’, 10ème Fred Borel 6h29’, etc.
    Là on part manger puis dodo car demain le départ sera donné pour tous à 6h30.
    Pendant le repas ou après le repas Bernard va nous jouer quelques morceaux de musique.
    Super paysages et super ambiance. Loire intégrale = plaisir intégral

    Étape 2 - Jeu 6 Août
    Goudet - Retournac (43) 59 km 109 km (camping « les Ribbes » Retournac)

    La piscine est ouverte ce soir jusqu'à 22h et certains coureurs sont en train d'en profiter après cette journée de forte chaleur. Demain le départ est avancé à 6h car il va encore faire chaud pour aller à l'arrivée près de St Étienne.
    Aujourd'hui beaucoup ont souffert et plusieurs sont arrivés "cramés"avec du dénivelé au début (parcours "chameau" puis succession de plats-faux-plats avec progressivement la montée en température (entre 30 et 36°). Patrick Poivet a assuré après être parti prudemment. Ses proches suivants ont connu des fortunes diverses mais Laurent et Carmen ont complété le podium. Chez les seconds couteaux, le petit match amical à 3 s'est poursuivi et c'est JB qui m'a devancé, Crocsman arrivant juste après alors qu'il était devant nous toute la journée, mais la chaleur et la petite accélération "jibéesque" à quelques encablures de Retournac a eu raison de sa ténacité. Après vient René qui n'a pas voulu reprendre de risques et ensuite il y a un trou d'1 h comme hier. Stefano a payé cher son étape d'hier. Meilleure gestion de ma part, donc, même si à la fin je n'ai pu revenir sur JB. Je vous laisse car les yeux se ferment tout seuls.


    Étape 3 - Ven 7 Août
    Retournac - Saint Rambert (42) 57 km 166 km (camping « Frécon Vieux » Saint Just-Saint Rambert)

    Petite journée "galère" aujourd'hui alors que j'avais les jambes pour avaler les longues montées et descentes : mon cœur m'a fait le coup de la chamade à 5 reprises. La première, alors que j'avais laissé filer les bolides, est survenue après 2 km et j'ai dû m'allonger 5' pour faire passer la tachycardie. Je me suis alors retrouvé avec Fred Borel et j'ai commencé à rattraper d'autres coureurs jusqu'à Marie-Jeanne. La seconde arythmie se produisit alors et comme par enchantement un banc me tendait les bras. Je m'y allongeai à peine 2' et je repris la route. J'étais à 7 de moyenne depuis le départ ! La descente qui suivit me permit d'atteindre le ravitaillement 1 10 minutes après les hommes de tête (Jean Louis crocsman et Laurent) et 8' après Patrick et JB suivis de René.
    Je n'ai plus été ennuyé avant le marathon. Entre temps j'avais assisté à l'arrêt de Carmen, épuisée, en larmes. Elle avait souffert de la chaleur la veille déjà et n'avait plus de forces. A ce ravitaillement 2, ça m'a bouleversé, et il a fallu repartir. J'avais refait mon retard sur René et JB avec lesquels j'ai passé sans encombre le R3.
    La montée qui suivait me permit de rester au contact des deux compères et après une belle partie de yoyo ou d'accordéon, je ressentis les nouveaux symptômes d'une arythmie cardiaque que je gérai comme la précédente. Après une laborieuse montée j'étais avec JB et René nous suivait à distance quand nous atteignîmes le haut de cette dernière longue ascension. Or le cœur remit ça au moment où je retrouvais avec plaisir Robert et Martine Bertin venus nous faire une petite visite bien sympathique. Le temps de faire baisser le rythme cardiaque et de me ravitailler, ce qui prit 8' environ, et je repartais avec 12km à faire dont 7 ou 8 de descente. Avec la chaleur et les rares portions ombragées, je ne parvenais pas à me relâcher.
    Avant de suivre un chemin pour atteindre l'arrivée, une 5ème et dernière fois le palpitant s'emballa. Je l'ai vite géré, j'étais un peu désabusé et avec JB on a fini l'étape ensemble, pas trop fatigués à 7' derrière René mais à plus d'une heure des 2 premiers. Hans arriva en 6ème position Bien sûr, au classement ça fait "joli" de devenir 4ème, mais j'aurais préféré faire une autre moyenne que les 8,3 du jour.
    J'ai bien récupéré et je n'ai aucune douleur et aucun bobo digne de ce nom.

    Étape hécatombe avec 3 DNF. De plus, Crocsman a trouvé l'étape trop courte et est allé faire un peu de tourisme : il n'a pas vu le fléchage et s'est quelque peu rallongé.
    Je vous laisse car demain le départ est à 6h comme aujourd'hui.


    Étape 4 - Sam 8 Août
    Saint Rambert - Saint Jodard (42) 60 km 226 km (complexe sportif)

    Crocsman avait des ailes et le match à 4 ou 5 pour la 3ème place a sans doute tourné court aujourd'hui.
    JB, René et moi avons fini ensemble à une belle 5ème place certes mais à 1h10 de Crocsman, à 1h22 de Laurent et Stefano (qui ont marché les 5 derniers km !!! ) et 1h41 derrière Patrick. De mon côté, pas de blessure, juste un gros manque de jus et de faire du 8 à l'heure fait plus mal que de voir les gros écarts avec la tête de course.
    Un gros orage ayant inondé la tente où nous devions dormir mes affaires pourtant rangées dans ma valise ont été trempée. Mais la coque de ma valise est fissurée. Cet après-midi il fait beau, ça sèche.
    Bon, tout va bien quand même (j'allais écrire "tout baigne"). L'ambiance est comme toujours au top.


    Etape 5 - Dim 9 Août
    Saint Jodard - Chambilly (71) 62 km 288 km (complexe sportif de Chambilly)

    5ème étape avec un passage devant le château de la Belle au bois dormant. La sorcière du coin a dû me jeter un sort car j'ai perdu mes jambes : pourtant après l'orage d'hier et ma valise inondée je pensais avoir eu mon compte...
    Mes compagnons de galère et moi sur le chemin le long du canal de Roanne à Digoin à 8 de moyenne ! Et même pas blessé, il doit y avoir un truc qui fait masse.
    Ce fut à peine mieux que la veille et la fin fut assez poussive (tout comme le reste de l'étape d'ailleurs).
    Souhaitons que les jours prochains je puisse accélérer un peu pour retrouver une moyenne "décente" à moins que je n'aie pas le niveau de mes ambitions.
    On est à l'apéro-musical puis on va dîner et aller se coucher.



    Étape 6 - Lun 10 Août
    Chambilly - Gannay sur Loire (03) 72 km 360 km (complexe sportif de Gannay sur Loire)

    Une cascade de péripéties est venue s'ajouter à la très mauvaise journée passée à une allure d’escargot sur les routes de la LI : d'abord j'ai dû relaver et mettre à sécher les affaires trempées par l'orage de vendredi puis il a fallu attendre que l'intérieur de la valise sèche aussi ; ensuite le grand rangement , la préparation de la tenue pour le lendemain, les autres rituels, et quand il a fallu aller se coucher (et oui le temps passe vite sur la LI) je me suis méchamment entaillé un doigt avec mon rasoir en voulant prendre ma brosse à dents. Donc gros saignement que je n'ai réussi à endiguer qu'au bout de 30' avec l'aide de Nicole et de son vernis magique.

    L'étape d'aujourd'hui fut donc assez difficile pour moi, je n'arrivais pas à suivre le rythme de JB et René et les 4 premiers d'hier ont rapidement pris de l'avance même si Patrick est resté un peu en retrait. Un peu vallonné au début, le parcours nous a fait passer par le reste du canal de Digoin puis on a suivi une voie verte.
    J'avais rattrapé JB et René avec qui je suis resté pendant plusieurs km. René s'est détaché et j'ai continué avec JB qui n'avait pas beaucoup d'énergie. J'ai connu quelques petits soucis de moteur récurrents que j'ai gérés en marchant et après le ravitaillement 4 je me mis à accélérer et lâchai JB. J'ai couru à 9 de moyenne jusqu'au R5 malgré mes quelques arrêts. La suite fut un peu moins rapide mais je voulais limiter la casse et la perte de temps par rapport à Stefano et René. Ils étaient largement meilleurs que moi et ont fini loin devant. Les derniers km furent laborieux et un tendon (du côté de ma bursite) a commencé à me faire mal.
    Je finis plus d'1h40 derrière Patrick environ 1h derrière Laurent, Stefano et Crocsman, 25' aprés René mais 15' devant Frédéric, suivi de Hans puis JB (40' environ derrière moi). Au niveau météo on a eu de la chance, il y avait des nuages et la température n'était pas trop élevée.
    La commune qui nous accueille est toute petite (400 âmes) mais elle nous met à disposition sa salle des fêtes pour dormir et comme presque à chaque étape on eu droit au verre de l'amitié offert lui aussi.
    Mes yeux se ferment, je coupe.


    Étape 7 - Mar 11 Août
    Gannay sur Loire - Fourchambault (58) 69 km 429 km (camping «Camping de la Loire» Fourchambault)

    J'ai eu de meilleures sensations aujourd’hui et j'ai réussi à courir des portions de 10km entre 9,3 et 9,8 km/h, mais avec le temps passé aux ravitos ça fait descendre fortement la moyenne qui reste inférieure à 9 sur l'ensemble de l'étape dont une partie s’effectua le long du canal latéral à la Loire puis sur la piste cyclable de "La Loire à Vélo" où les paysages furent assez agréables dans l'ensemble.

    Mais une longue ligne droite pour démarrer à froid le matin alors que vous avez gagné des points pour le concours de Mister catastrophe - j'ai renversé mon bol de café manquant de peu Patrick assis en face de moi et ça, ça vous met une grosse pression pour la journée, et JB pas en reste a fait la même chose ! A mon avis on a dû croiser une mauvaise fée ou respirer un nuage toxique : on a été élus boulets d'or de la journée.
    J’ai eu mal au tendon d'Achille pendant les 30 premières minutes puis après avoir assisté à un beau lever de soleil et admiré le canal avec de l'ombre, des cyclistes, des bateaux, des écluses, c’est allé un peu mieux.
    Les sensations sont revenues et j'espère surfer sur cette nouvelle dynamique demain et les jours suivants.
    Les autres copains et copines vont plus ou moins bien, certains ayant des douleurs (releveurs, ampoules, tendinites dues au dévers…)

    1er Patrick, 2ème Stefano, 3ème Laurent, 4ème Jean Louis, 5ème moi, 6ème René (à 4' seulement : il est costaud en ce moment et difficile à décrocher), 7ème JB...
    Je vais me coucher maintenant car demain il n'y a que 58km mais 34° sont annoncés, alors départ à 6h.


    Étape 8 - Mer 12 Août
    Fourchambault Cosne-Cours sur Loire (58) 58 km 487 km («Camping de l’île» Cosnes sur Loire)

    Très belle étape en partie à l'ombre pour ceux qui ont eu la chance de courir plus vite mais pour les autres ce fut le grand soleil et la chaleur (34° voire plus) qui va avec. Sancerre au détour de la piste cyclable de la Loire à Vélo nous est apparue dominant la vallée de ce long fleuve tranquille qu'on n'a pas beaucoup vu par contre.
    Un abandon sur blessure (suite à une autre blessure d'avant LI) : celui de Dominique Caillé qui s'est résolu à stopper ses souffrances au ravitaillement No 2 (22/23km).
    J'ai pris un départ prudent mais toutefois plus rapide que lors des étapes récentes. Les bolides étaient partis devant et vite, René et moi nous ne les voyions plus, sauf JB à plusieurs centaines de mètres. J'étais donc accompagné de René avec qui nous avions décidé de faire route commune, signant un pacte moral de non "agression" ce qui, compte tenu des conditions météo, nous convenait.
    Nous tournions à 6'20/1000 et à 9 de moyenne "lissée" par les ravitaillements. Il faisait bon, nous avons vu notre petit trio de campeuses qui suivent la même route que nous depuis la source de la Loire.
    Au ravito 3 nous avons dépassé JB et nous comptions alors plus de 30' de retard sur le 4ème (Jean Louis ou Stefano ou Laurent). L'allure devenait moins rapide mais supérieure à 8,5 et on s'arrangeait pour faire des pauses en marchant dès qu'il y avait un pont à franchir. La fin ne fut pas aisée en raison d'un gros manque d’ombre et la hâte d'en finir se faisait de plus en plus pressante. Il y avait 1 km de moins que prévu (mon GPS me donna même une distance globale de 56,5km au lieu des 58 annoncés).
    Nous avons fini 5èmes ex-æquo en 6h33’, pas très loin derrière Jean-Louis qui s'est encore un peu égaré (quand fabriqueront-ils des crocs avec GPS intégré ou détecteur de fausse route ?)
    Le 1er : Patrick, suivi de Laurent et Stefano (ou l'inverse), 4ème Crocsman, 5èmes René et moi, 7ème Fred Borel, 8ème JB, 9ème Hans Lachman, 10ème Marie-Jeanne...
    Demain, longue étape 71,5km. Franchissement du pont canal de Briare.
    Vivianne courra avec nous, pour faire les 2 étapes qu'elle n'avait pas faites en 2013.
    Fort risque de pluie voire d'orage ce qui fera peut-être chuter la température car 36 degrés ça use bien les organismes mais par contre le linge sèche plus vite
    Allez, c'est l'heure du dodo alors je vous dis à demain.


    Étape 9 - Jeu 13 Août
    Cosne - Cours sur Loire - Saint Père sur Loire (45) 71,5 km 558,5 km (camping «Le Jardin de Sully» Saint Père sur Loire)

    Étape longue et difficile pour moi surtout dans les 20/25 derniers km. Pourtant il n'a pas fait trop chaud et j'ai eu la chance de finir longtemps avant l'orage qui a trempé les 5/6 derniers coureurs. Un abandon précoce ce matin : Christian qui souffrait trop des jambes pour se lancer dans une épopée épique sur les routes et chemins de cette étape. Patrick gagne à nouveau devant le duo Laurent-Stefano puis viennent JL Crocsman, Vivianne, René et moi ensemble (merci à eux de m'avoir attendu et même traîné comme un boulet sut la fin ). Suivent Fred Borel à 5', JB à 10', Hans, Marie-Jeanne et ensuite c'est le trou de plus d'une heure pour voir finir sous la pluie Jos, Ewald et enfin les deux inséparables Kiki et Marie-Cécile, juste limites cut-off (qui ne sera pas éliminatoire). Elles souffrent, une a de sérieuses ampoules aux pieds. Leur courage est immense et elles finissent avec néanmoins un beau sourire. Demain, petite étape nous menant à St Jean de la Ruelle à côté d'Orléans).

     

     

    Étape 10 - Ven 14 Août
    Saint Père sur Loire - Orléans (45) 53,5 km 612 km (camping « Gaston Marchand » Saint Jean de la Ruelle)

    10ème étape courue sous une météo favorable : couvert, venteux à souhait, tempéré...
    Nous avons passé beaucoup de temps à longer la Loire sur la levée ce qui devint monotone au bout d'un certain moment même si j’en connaissais déjà des portions. Nous avons couru sur des pistes cyclables au revêtement tantôt style billard tantôt style trail, et sur très peu de routes ouvertes aux autos... On était tranquille et comme il y avait beaucoup de longues courbes à négocier pour suivre les méandres de la Loire, les runnings ont crissé dans les virages !
    J'ai de nouveau fait route commune avec René ; chacun à notre tour on menait l'allure. 5km avant Orléans nous avons traversé un parc agréable où les coureurs locaux doivent souvent s'entraîner puis une fois la Loire franchie pour revenir sur la rive droite, au nord, il restait 4500m de quais à se coltiner. Heureusement qu'il y avait quelques petits lièvres pour nous booster ainsi nous avons réussi à rester au contact de JB qui nous avait largement distancés dès le départ.
    1ers Patrick et Stefano, 3ème Laurent, 4ème Crocsman, 5ème JB, 6èmes René et moi, 8ème Fred Borel, 9ème Hans… A noter l'abandon de Marie Cécile qui souffrait de grosses ampoules.
    Nous ne sommes plus que 13 encore en lice, mais Jean revient demain tenter de finir la partie Orléans-Océan.
    Demain : 59km toujours le long de ce fleuve sinueux qu'on traversera 3 fois pour finir sur la rive gauche (sud).

    Étape 11 - Sam 15 Août
    Orléans - Vineuil (41) 59 km 671 km (camping « le Val de Blois » Vineuil)

    En ce 15 août, pour la 11ème étape, nous avons craint jusqu'au moment du départ de devoir courir sous la pluie. Ça n'avait pas arrêté de la nuit ! Heureusement il n’y eut pas de dégâts dans les paquetages comme ce fut le cas la semaine dernière. Nous avons donc quitté Orléans en deux vagues, les moins rapides dès 6h et les autres, dont je faisais partie, 30' plus tard.
    Comme tous les jours, la "bande des cinq" nous distança très rapidement, et comme tous les jours je me retrouvais avec René. On partait lentement et on gardait l'allure le plus longtemps possible. Ça semblait nous convenir à tous les deux et comme cela créait de l'entraide je me voyais mal aller lui "piquer" la courte avance qu'il possédait sur moi au général (8'). D'ailleurs, en aurais-je été capable et à quel prix avec un vent de face soutenu qui avait pris la place du temps maussade de fin de nuit Cette journée fut donc un presque parfait copier-coller des dernières étapes : on revint sur JB au ravitaillement 3 ou 4 et on finit ensemble. L'allure moyenne (6'45/km) tient compte du temps passé à chaque ravitaillement, soit entre 3 et 5', ce qui donne environ 15 à 20' sur l’étape. C'était quand même beaucoup à mon avis mais je n'arrivais pas à faire moins. Les beaux paysages d’aujourd'hui, au pluprès du fleuve, où résonnaient les chants et cris des nombreuses variétés d'oiseaux (cygnes, sternes, oies sauvages, canards etc), m'ont fait penser qu'on se rapprochait de l'océan mais il restait encore plus de 300km à faire néanmoins. Nous avions atteint le point le plus septentrional de la Loire, nous redescendrons vers le sud-ouest par la suite. En ce jour férié, de nombreux cyclistes ont défilé sur les bords de ce long fleuve pas tranquille pour la circonstance.
    Au général, le podium avait changé, Stefano chipant la 3ème marche à Crocsman. Jean Louis me fit essayer des crocs qu'il avait en réserve : allait-il me convertir ? J’en achèterai une paire qui au pire remplacera mes sandalettes qui font rire tous ceux qui me voient marcher avec.


    Étape 12 - Dim 16 Août

    Vineuil - Montlouis sur Loire (37) 61 km 732 km (camping « les peupliers» Montlouis sur Loire)

    Et oui, JB avait mangé du lion et a failli nous dévorer tout cru.
    Quand on est partis pourtant rien ne laissait penser qu'on allait faire une étape digne de celles que j'ai connues sur les TG et TEFR. JB est parti tranquillement au train avec Stefano. La distance nous séparant de la tête de la course ne me semblait pas aussi importante que lors des dernières étapes mais après un moment je n'aperçus plus personne devant si ce n'est Patrick qui démarrait rarement à toute blinde. J'étais encore avec René mais je piaffais d'impatience d'augmenter le rythme car je ne voulais pas laisser trop de champ libre à JB.
    Or au premier ravitaillement situé au km 14, je constatais qu'il avait pris la tête de la course avec Stefano et qu'ils étaient déjà passés depuis 10' ! J'avais laissé René qui n'avait pas pu me suivre - je courais alors à 5'35/5'45 au km - et je me disais qu'en fin de journée ça pouvait faire un éclat de près de 3/4 d'heure de la part de JB. Mon objectif : rester à moins de 15' au 2ème ravito et à moins de 20' au suivant.
    Je n'oubliais pas non plus que nous passions à côté de châteaux illustres (Blois, Chaumont, Amboise) et de sites remarquables, alors j’en profitais pour coupler récupération et tourisme en prenant quelques photos. La traversée d'Amboise un dimanche d'été ne fut pas simple tant il y avait de monde en voiture ou à pied. Et il ne fallait pas rater l'endroit où on devait monter sur les hauteurs.
    Nous avons longé la Loire de loin en passant sur les coteaux sud et là ce fut donc vallonné. La météo fraîche au départ s'adoucissait et il y avait beaucoup de portions ombragées. Vignes, champs de maïs et autres cultures, ça changeait des roseaux, bouleaux ou saules des bords de Loire.
    Mon débours s'amplifia et était de 20' à l'entame du dernier tronçon. Avec un peu de persévérance je pouvais espérer moins de 30' au final et je me doutais que j'allais prendre aussi cette 5ème place au général tant convoitée. Mon frère me fit la surprise de venir me voir avec son fils et je poursuivis mon effort, mais à une allure moins vive (6'20/km). J'arrivais au camping avec 26' de retard sur JB, 5' sur Crocsman que j'avais presque rattrapé au gré d'une de ses nouvelles escapades hors circuit. J’avais beaucoup réduit mes temps d’arrêts aux ravitaillements.
    René arriva une vingtaine de minutes après moi en ayant toutefois couru à une moyenne record.
    Patrick et Stefano finirent ensemble suivis de JB, Laurent, Crocsman, moi, René, Fred...
    Ce fut une belle journée en définitive malgré le fait que mon avance sur JB se soit réduite à 1h45 et qu'il restait 5 étapes. Il m'avait mis la pression, mais j'aimais bien car ça me permettait de forcer un peu et donc de courir à des allures de la TG (9,6 de moyenne). Et comme on est des guerriers tous les deux, le match allait être passionnant.

    Étape 13 - Lun 17 Août
    Montlouis sur Loire - Savigny en Véron (37) 67 km 799 km (camping « la Fritillaire» Savigny en Véron)

    En ce jour de 13ème étape de la Loire Intégrale, je fêtais mon 10ème anniversaire de mon premier départ d’une course à étapes : c’était de Roscoff pour ma 1ère Transe Gaule.

    Au soir de cette 13ème étape, je constatais qu'il ne restait plus que 225km à faire en 4 jours : 70,5 + 69,5 + 62 + 23. Donc deux étapes un peu plus longues, une moyenne et une courte.
    J'espérais que les deux prochaines journées allaient aussi bien se passer que celle d'aujourd'hui.
    Pourtant ça avait mal commencé pour moi, mon tendon d'Achille droit me faisant souffrir à chaque foulée et une fois passé, c'est le cœur qui s'emballa et comme j'avais l'habitude, je savais gérer et je dus m'arrêter quelques minutes sur un banc qui passait par-là. Une fois revenu à un rythme normal, je repris la course et entamai une remontée progressive du peloton avec lequel j'étais parti.
    La traversée de Tours ne me fit pas perdre de temps et j'arrivai au ravitaillement 1 (km14) en constatant que comme la veille JB m'avait mis déjà 10' dans la vue. Je me dis que j'allais prendre cher et je repartis en essayant de limiter les dégâts. Je rattrapais les coureurs du 1er groupe partis 30' avant nous et au loin j'aperçus une silhouette qui m'était familière : JB ! Il avait manqué un fléchage et avait fait 1km de rab au moins. Alors, je me dis que j'avais eu de la chance et me mis en quête de rester au moins en contact visuel.
    A un moment où nous passions sur une route bordée de champs de maïs dont certains étaient en plein arrosage, je vis JB faire demi tour et revenir vers moi en sprintant. Il avait oublié quelque chose au ravito ? Non, il voulait simplement éviter le retour du jet d'eau tournant dont il n'avait pas bien évalué la trajectoire.
    Sur ce, la jonction était faite et nous allions donc rester ensemble, ou à vue, jusqu'à l'arrivée que nous avons franchie côte à côte. Entre temps, nous avions eu le droit de nous faire filmer par France 3 Centre.
    C'est encore Patrick qui gagna devant Stefano et Laurent puis JL Crocsman, JB et moi, Frédéric, René, Marie-Jeanne…

    Lors de cette étape, nous avions longé la Loire puis le Cher pour de nouveau retrouver la Loire. Dans les parages se dressaient quelques beaux châteaux hélas trop excentrés pour qu'on puisse les admirer convenablement et plus longuement, quelques beaux villages se présentaient comme Savonnières avec son reflet dans le Cher et ses gabares mouillées au bord de la rivière. La route de la levée nous fit retrouver un peu de circulation (autos et vélos) et nous trouvâmes le temps long mais heureusement il y avait de belles parties ombragées. Nous étions dans le pays des vins de Chinon, non loin aussi du vignoble de Bourgueil et par la suite on attaquera le Saumurois. La Loire, c'est autant réputé pour ses châteaux que ses vignobles. Le soir comme pratiquement tous les soirs un pot fut donc offert par la Mairie afin de nous permettre de déguster quelques vins locaux.

    Le lendemain, il y aurait 70,5km au programme avec le passage sur les quais de Saumur...

    Étape 14 - Mar 18 Août
    Savigny en Véron - Ste Gemmes/Loire (49) 70 km 869 km (camping « Le grand Jard » Sainte Gemmes/Loire)

    Pour cette 14ème étape, je n'avais pas prévu ce scénario, j'étais même plutôt à me demander dans quelle galère j'allais me retrouver. Or, après quelques hectomètres, suite au départ à allure modérée mais néanmoins rapide du G5 (Stefano, Laurent, Crocman, JB et Patrick), je me suis accroché à eux en visuel et j'ai vite constaté que je ne me faisais pas distancer, en tout cas moins que lors des précédents départs. Donc cela me permit de parfaire à la fois mon échauffement et ma confiance. Les kilomètres défilant à plus de 10km/h, le 1er ravitaillement arriva vite puis ce fut le passage de la Vienne et la levée vers Saumur où je me plaçai en 4ème position, place que je n'allais plus quitter de la partie. J'utilise le mot partie car ce fut comme lors de certaines étapes des TG ou TEFR passées où je me suis bien amusé. Certes ce moment d’euphorie contrôlée n’a duré que le temps que je fasse un gros écart sur mes poursuivants car les 22 derniers kilomètres furent plutôt laborieux.
    J'avais pris néanmoins le temps de faire quelques photos : château de Saumur, villages de caractère, embarcations sur la Loire avec un beau soleil levant… La météo avait été à la hauteur avec de la fraîcheur jusque tard dans la matinée, beaucoup de zones ombragées et du grand soleil parfois caché par des nuages bienvenus. Nous avions couru sur la route de la levée où il y avait eu un peu de circulation et nous avions encore vu beaucoup de cyclistes.

    En ce jour d’anniversaire de mon frère, ma motivation avait été décuplée pour tenter un petit truc sympa. Ainsi je me suis accroché pour aller chercher une belle 4ème place. Au final je me suis constitué un petit matelas confortable sur mes poursuivants ce qui allait me permettre de faire les prochaines étapes sans pression.
    Celle du lendemain aura une longueur proche de celle de cette 14ème étape (70 km environ) et nous arriverons dans notre département à Patrick et moi. Des visites seront attendues.

    Étape 15 - Mer 19 Août Ste Gemmes sur Loire - Oudon (44) 70 km 939 km (camping « La Tour » Oudon)

    J'avais fait le malin la veille avec Jean Louis Crocsman et aujourd'hui il m'a réduit en bouillie
    Je n'ai pourtant pas musardé en route mais il avait chaussé ses crocs de 7 lieues

    Patrick Poivet arrivait chez lui ou presque et il tenait vraiment à marquer son territoire en gagnant l'étape sans partager. 6h24 pour 69,7km. Derrière, l'entente Crocsman/Stefano suivie de Laurent fit « le boulot ».
    Puis un grand vide... et soudain débouchait René qui m'avait rattrapé à 10km du but avec qui je finis l'étape ex-æquo comme il y a peu de temps encore. Venait ensuite Fred Borel. On a ensuite attendu un peu, toujours personne en vue. Après la douche et le linge, est arrivé un JB assez marqué à qui les jambes ont rapidement fait défaut pendant cette longue étape. Les autres concurrents sont arrivés au compte-goutte jusqu'après 19h pour la dernière. Cette étape a alterné les parties agréables avec de beaux paysages et des moments moins appréciés avec de longues parties interminables de route sur la levée de la Loire surtout qu'on ne la voyait plus beaucoup alors, la Loire.
    Nous étions rentrés dans mon département et on passerait "chez moi" le lendemain. Ainsi j’espérais faire bonne figure entre les km 27 et 34, quand je traverserais ma ville.
    62km puis 23km le lendemain nous restaient pour conclure ce périple ligérien. Il fallait en profiter pour les déguster car ce genre de course finit tellement vite !

     

    Étape 16 - Jeu 20 Août
    Oudon - Frossay (44) 62 km 1001 km (camping «Le Migron » Frossay)

    L’avant dernière étape aujourd'hui, d'Oudon à Frossay passait par chez moi.
    Une partie du parcours ne m'était pas inconnue - le marathon de Nantes, mes circuits d'entraînement et des balades à vélo m’avaient amené à en emprunter de nombreux tronçons - et je savais que ma famille allait venir me voir passer. Le démarrage fut poussif car je n'avais pas envie de partir vite et parce que la douleur à mon tendon d’Achille mettait toujours un certain temps avant de se faire plus discrète. Du 9 à 9,4 de moyenne me convenait et seuls 4 coureurs s'étaient détachés (Patrick, Laurent, JL Crocsman et JB). Stefano avait été malade toute la nuit et vite il se rendit compte qu'il ne pouvait pas aller aussi vite que lors des dernières étapes. Je suivais de très loin le groupe de tête et pas loin derrière il y avait René. Au R1 je ne vis personne des 4 de devant puis au R2 je rattrapais JB avec qui je poursuivis ma route. Au R3 ma famille m'attendait et ça me fit du bien, mais mentalement peu à peu j'ai lâché. Au R4 nous vîmes René nous reprendre et nous poursuivîmes à 3 accompagnés de François Fouques venu courir l'étape. Il avait déjà fait la Loire intégrale. La presse était là le long du canal de la Martinière  nous avons été filmés. Au R5, elle était encore là et nous avons été interviewés JB et moi. Le reportage passerait aux infos à 19h le soir. René était reparti pensant que nous allions le rattraper mais 5' de questions ajoutées aux 5' pour se ravitailler, ça faisait beaucoup. Notre retard était trop important e la dernière partie fut longue le long du canal, mais aussi très jolie. Laborieusement nous avons terminé en 7h05 à 10' de René et très longtemps après les 3 premiers. Crocsman reprend la 3ème place à Stefano, bien malade et sans forces.
    Plus que 23,5km à faire pour boucler ma 1ère Loire Intégrale.

    Étape 17 - Ven 21 Août
    Frossay - Saint Brévin (44) 24 km 1025 km


    Dernière étape de la Loire Intégrale 2015. Du camping de Frossay nous avons fait la fin du canal dans la brume du petit matin au rythme des coups de fusils des chasseurs de gibier d'eau : heureusement que le road runner n'est pas un gibier d'eau, mais de route ! Arrivé à Paimbœuf, comme il n'y avait pas de ravitaillement de prévu, je fis une halte dans une boulangerie pour acheter un flan et un coca. Une fois reparti, j'étais tout seul avec ma petite accompagnatrice à vélo qui ne devait me suivre que la première moitié de l'étape, les gars de devant m'avaient pris plus de 500m et je ne les ai plus revus par la suiteDe Paimboeuf jusqu’aux abords de Saint-Brévin il fallut cheminer le long d'une route croisant des véhicules roulant assez vite malgré le brouillard. Les 5 derniers km furent moins pénibles mais toutefois difficiles car sur des chemins sableux et caillouteux. L'arrivée au pied du Pont de Saint-Nazaire (un peu après quand même) fut, comme pour toutes les arrivées des dernières étapes de ce genre de courses, un grand moment de délivrance. Je n'ai pas fait éclater ma joie de manière exubérante, ce n'est pas mon style et il me faut toujours quelques minutes pour débrancher le mode "cours-ne-te-pose-pas-de-questions-oublie-tes-douleurs-tu-te-reposeras-quand-tu-seras-arrivé". J'étais un peu désabusé d'avoir tant peiné pour une simple petite histoire de 23km, comme si j'en avais fait 40 avant. C'était la fatigue peut-être. Mais je me suis rattrapé après l'arrivée et avec tous les coureurs, finishers et non finishers, bénévoles, organisateurs et accompagnateurs nous avons fêté ça.

    Cette 3ème Loire Intégrale avait été organisée de main de maître par Annie et Dominique Chaillou, épaulés par un groupe de bénévoles aux petits soins.

    Après le repas festif, jsuis rentré à la maison et il fallait tout faire pour éviter que le spleen vienne me gâcher ce moment de retrouvailles avec ma famille. Et puis je pourrais retourner courir dès le lendemain car le corps m'en redemanderait encore.


    Lors de cette épreuve, j'ai manqué de gaz et ma moyenne fut inférieure à celle des dernières TG ou TEFR. Donc je savais autour de quelle séances l'entraînement devrait s'orienter dans l'objectif de regagner les 0,5 à 1 km/h manquants au final. Mais j’étais néanmoins content de ce que j'avais fait.

    Il n'y a pas de recette pour réussir, il y en a pour échouer. A chacun de trouver celle qui lui convient le mieux. Mais ne faisons pas croire que tout le monde peut se permettre de ne jamais s'entraîner (ou de ne pas faire beaucoup de km en course à pied) et de réussir des courses à étapes de plusieurs semaines. Ceux qui réussissent ne sont pas nombreux et quand on prend le départ de ce genre d'épreuves on doit savoir que rien n'est écrit à l'avance, que des outsiders sont tout à fait capables de bien y figurer.

    à+Fab******€**&


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    • Voici la liste des étapes de la Loire Intégrale 2015. Vous pouvez aller directement sur le site pour obtenir tous les renseignements que vous souhaitez : http://www.loireintegrale.fr/

      Sous cette liste, les participants sont présentés ainsi que les bénévoles sans qui ce genre d'aventure ne pourrait exister.

       

      Etape 1 Mer 5 Août

      Mt Gerbier de Jonc - Goudet (43) 50 km 51 km

      camping « Au bord de l’eau » Goudet

       

      Etape 2 Jeu 6 Août

      Goudet - Retournac (43) 59 km 109 km

      camping « les Ribbes » Retournac

       

      Etape 3 Ven 7 Août

      Retournac - Saint Rambert (42) 57 km 166 km

      camping « Frécon Vieux » Saint Just-Saint Rambert

       

      Etape 4 Sam 8 Août

      Saint Rambert - Saint Jodard (42) 60 km 226 km

      complexe sportif

       

      Etape 5 Dim 9 Août

      Saint Jodard - Chambilly (71) 62 km 288 km

      complexe sportif de Chambilly

       

      Etape 6 Lun 10 Août

      Chambilly - Gannay sur Loire (03) 72 km 360 km

      complexe sportif de Gannay sur Loire

       

      Etape 7 Mar 11 Août

      Gannay sur Loire - Fourchambault (58) 69 km 429 km

      camping «Camping de la Loire» Fourchambault

       

      Etape 8 Mer 12 Août

      Fourchambault Cosne-Cours sur Loire (58) 58 km 487 km

      camping «Camping de l’île» Cosnes sur Loire

       

      Etape 9 Jeu 13 Août

      Cosne-Cours sur Loire - Saint Père sur Loire (45) 71,5 km 558,5 km

      camping «Le Jardin de Sully» Saint Père sur Loire

       

      Etape 10 Ven 14 Août

      Saint Père sur Loire - Orléans (45) 53,5 km 612 km

      camping « Gaston Marchand » Saint Jean de la Ruelle

       

      Etape 11 Sam 15 Août

      Orléans - Vineuil (41) 59 km 671 km

      camping « le Val de Blois » Vineuil

       

      Etape 12 Dim 16 Août

      Vineuil - Montlouis sur Loire (37) 61 km 732 km

      camping « les peupliers» Montlouis sur Loire

       

      Etape 13 Lun 17 Août

      Montlouis sur Loire - Savigny en Véron (37) 67 km 799 km

      camping « la Fritillaire» Savigny en Véron

       

      Etape 14 Mar 18 Août

      Savigny en Véron - Ste Gemmes/Loire (49) 70 km 869 km

      camping « Le grand Jard » Sainte Gemmes/Loire

       

      Etape 15 Mer 19 Août

      Ste Gemmes sur Loire - Oudon (44) 70 km 939 km

      camping « La Tour » Oudon

       

      Etape 16 Jeu 20 Août

      Oudon - Frossay (44) 62 km 1001 km

      camping «Le Migron » Frossay

       

      Etape 17 Ven 21 Août

      Frossay - Saint Brévin (44) 24 km 1025 km

       

      LES PARTICIPANTS

      de cette 3ème édition 2015

       

      1. LARCHER René (35) France : 100 km,24 heures,6 jours Antibes, 8 jours Monaco,Etoile Savoyarde, Transe Gaule

      2. VALDERRAMA Jean Louis (13) France : 100 km, 12h de St Fons,48h,6 jours Antibes,Ultr'Ardèche,Raid Morbihan,Transe Gaule

      3. HILDEBRAND Carmen Allemagne : Etoile Savoyarde,Transe Gaule,Swiss Jura Marathon,UTSJ, Ultr'Ardèche,UltraTour Léman

      4. CLAISSE Christiane (80) France : marathons, 100 km, 24 h, trail Guerlédan, Orléans-Océan

      5. POIVET Patrick (44) France : Orléans-Océan, Loire Intégrale, Transe Gaule, Armorbihan

      6. VIAUD Fabrice (44) France : marathons, 100 km, 24 h, Armorbihan, Transe Gaule, Transe Europe

      7. TARIS Jean (86) France : raid Morbihan, tour du lac Léman, Ultr'Ardèche, 6 jours antibes, Mil'Kil

      8. BOURGEOIS Marie-Cécile (80) France : 100 km,24 h, trail du bout du monde, Orléans-Océan

      9. CAILLE Dominique (85) France : Transe Gaule, grand raid golfe, 100 km, grand raid des pyrénées

      10. JAOUEN Jean-Benoît (29) France : Deutschlandlauf 2005,Horb-Berlin,Trans Europe 2012,Tour de Taiwan 2013, Mil'Kil 2014

      11. ROUSSET Patrick (44) France : marathons, 100 km, 24 h, Transe Gaule

      12. BOREL Frédéric (35) France : raid Montpellier-Valencia, grand raid golfe, 24 h, Transe Gaule, Mil'kil, Transe Europe 2012,

      13. LACHMANN Hans Allemagne : 100 km, GTA, Swiss Jura Trail, Andalus Trail

      14. FOUILLET Christian (86) France : 24 h, Gd raid de la réunion, Ultra Morbihan, 100 km

      15. MOLTENI Stefano Italie : Transe Gaule, Nove Colli, Spartathlon, Badwater

      16. CHARUEL Annie (35) France : 100 km, 24 h, raid du golf

      17. SIMONS Marie-Jeanne (31) France : Loire Intégrale,Transe Gaule,Horb Berlin, UTSJ, Diagonale des fous,Everest Sky race...

      18. BROERSEN Jos Pays-Bas : 100 km, Etoile Savoyarde, Swiss Jura,Transe Gaule

      19. SAINT MARTIN Laurent (82) France : 100 km, 24 h, 72 h, Etoile Savoyarde, Transe Gaule

      20. KOMAR Ewald Allemagne : Deutschlandlauf, Transe Gaule, UTSJ, Horb-Berlin, Baltic-Run, BalticNonstop, Swiss Jura, 100 km

       

      L'EQUIPE DE BENEVOLES :

       

      Clara : cuisinière

      Nicole,Danièle, Mireille : ravitaillements

      Gérard, Dominique, Bernard, Jacques, Jean-Louis, Xavier : montage des barnums,...

      Annie et Domi : intendance, logistique, ravitaillements, fléchage


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    • Etape 1 Mer 5 Août

      Mt Gerbier de Jonc - Goudet (43) 50 km 51 km

      camping « Au bord de l’eau » Goudet

       

      Sur ADDM:

      Ambiance brouhahaesque au bar du camping de Goudet où le Maire nous a offert un pot d'accueil et d'amitié.
      La 1ère étape s'est bien passée sous une grosse chaleur avec du dénivelé "en veux-tu en voilà".
      Victoire de Patrick Poivet devant Laurent Saint-Martin puis viennent Carmen et Stefano. Ensuite Crocman, JB, René et moi.
      Pour la suite, consultez mon compte FB (y a le droit de copier-coller) ou jetez un coup d'oeil sur yanoo.
      Là on part manger puis dodo car demain le départ sera donné pour tous à 6h30.
      Pendant le repas ou après le repas Bernard va nous jouer quelques morceaux de musique.
      Loire intégrale = plaisir intégral
      A+Fab******€**

      Sur FB:

      1ere étape faite. 5h31 pour 50km++ 7eme exaequo. Bon début mais la montagne et la chaleur m'ont bien achevé. Super paysages et super ambiance.
      1er Patrick p 4:31
      2em Laurent SM 4:56
      3EM Carmen 5:02
      4em Stefano 5:05
      5EM Jean Louis crocman 5:25
      6E JBJ 5:28
      7EXAEQUO René L et moi-même 5:31
      9em Dom Caillé 6:03
      10em Fred Borel 6:29
      On attend les suivants
      A+

      https://connect.garmin.com/modern/activity/855863991

       

      Etape 2 Jeu 6 Août

      Goudet - Retournac (43) 59 km 109 km

      camping « les Ribbes » Retournac

       

      Sur ADDM:

      La piscine est ouverte ce soir jusqu'à 22h et certains coureurs sont en train d'en profiter après cette journée de forte chaleur.
      Demain le départ est avancé à 6h car il va encore faire chaud pour aller à l'arrivée près de St Etienne.
      Aujourd'hui beaucoup ont souffert et plusieurs sont arrivés "cramés".
      Patrick Poivet a assuré après être parti prudemment. Ses proches suivants ont connu des fortunes diverses mais Laurent et Carmen ont complété le podium.
      Chez les seconds couteaux, le petit match amical à 3 s'est poursuivi et c'est JB qui m'a devancé et Crocman arrive juste après alors qu'il était devant nous toute la journée, mais la chaleur et la petite accélération "jibéesque" à quelques encablures de Retournac a eu raison de sa ténacité.
      Après vient René qui n'a pas voulu reprendre de risques et ensuite il y a un trou d'1 h comme hier. Stefano a payé cher son étape d'hier.
      Je vous laisse car les yeux se ferment tout seuls.
      A+Fab******€**

      Sur FB:

      2ème étape avec du dénivelé au début (parcours "dromadaire" puis succession de plat-faux-plats avec progressivement la montée en température (entre 30 et 36°). Meilleure gestion de ma part même si à la fin je n'ai pu revenir sur JB;

      https://connect.garmin.com/modern/activity/856875819/share/0?lang=fr

       

      Etape 3 Ven 7 Août

      Retournac - Saint Rambert (42) 57 km 166 km

      camping « Frécon Vieux » Saint Just-Saint Rambert

       

      Sur ADDM:

      Petite journée "galère" aujourd'hui alors que j'avais les jambes pour avaler les longues montées et descentes : mon coeur m'a fait le coup de la chamade à 5 reprises. La première, alors que j'avais laissé filer les bolides, est survenue après 2 km et j'ai dû m'allonger 5' pour faire passer la tachycardie. Je me suis alors retrouvé avec Fred Borel et j'ai commencé à rattraper d'autres coureurs jusqu'à Marie-Jeanne. La seconde arythmie se produisit alors et comme par enchantement un banc me tendait les bras. Je m'y allongeais à peine 2' et je repris la route. J'étais à 7 de moyenne depuis le départ ! La descente qui suivit me permit d'atteindre le ravitaillement 1 10' après les hommes de tête (Jean Louis "crocman et Laurent) et 8' après Patrick et Jb suivis de René.
      Je n'ai plus été ennuyé avant le marathon.
      Entre temps j'avais assisté à l'arrêt de Carmen, épuisée, en larmes. Elle avait souffert de la chaleur la veille déjà et n'avait plus de forces. A ce ravitaillement 2, ça m'a bouleversé, et il a fallu repartir. J'avais refait mon retard sur René et Jb avec lesquels j'ai passé sans encombre le R3.
      La montée qui suivait me permit de rester au contact des deux compères et après une belle partie de yoyo ou d'accordéon, je ressentis les nouveaux symptômes d'une arythmie cardiaque que je gérais comme la précédente.
      Après une laborieuse montée j'étais avec Jb et René nous suivait à distance quand nous atteignîmes le haut de cette dernière longue ascension. Or le coeur remit ça au moment où je retrouvai avec plaisir Robert et Martine Bertin venus nous faire une petite visite bien sympathique.
      Le temps de faire baisser le rythme cardiaque et de me ravitailler, ce qui prit 8' environ, je suis reparti avec 12km à faire dont 7 ou 8 de descente. Avec la chaleur et les rares portions ombragées, je ne parvenais pas à me relâcher.
      Avant de suivre un chemin pour atteindre l'arrivée, une 5ème et dernière fois le palpitant s'est emballé. Je l'ai vite géré, j'étais un peu désabusé et avec Jb on a fini l'étape ensemble, pas trop fatigués à 7' derrière René mais à plus d'une heure des 2 premiers.
      Bien sûr, au classement ça fait "joli" de devenir 4ème, mais j'aurais préféré faire une autre moyenne que les 8,3 du jour.
      J'ai bien récupéré et je n'ai aucune douleur et aucun bobo digne de ce nom.
      Je vous laisse car demain le départ est à 6h comme aujourd'hui.
      A+Fab******€**

      Sur FB :

      Etape hécatombe avec 3 DNF à cette heure. Je finis avec JB juste derrière René 3ème. Patrick encore vainqueur devant Laurent. Carmen n'a pas eu assez de forces pour aller au terme de cette étape. Crocman a trouvé l'étape trop courte et est allé faire un peu de tourisme (il n'a pas regardé les flèches et s'est quelque peu rallongé. Hans vient d'arriver en 6eme position. A+

      https://connect.garmin.com/modern/activity/857754624

       

      Etape 4 Sam 8 Août

      Saint Rambert - Saint Jodard (42) 60 km 226 km

      complexe sportif

       

      Sur ADDM :

      Crocman a des ailes et le match à 4 ou 5 pour la 3ème place a sans doute tourné court aujourd'hui.
      JB, René et moi avons fini ensemble à une belle 5ème place certes mais à 1h10 de Crocman, à 1h22 de Laurent et Stefano (qui ont marché les 5 derniers km !!! ) et 1h41 derrière Patrick.
      Pas de blessure, juste un gros manque de jus et de faire du 8 à l'heure fait plus mal que de voir les gros écarts avec la tête de course.
      Hier, même genre d'étape sauf que JB n'a pas pu suivre quand avec René on faisait des relais pour se motiver.
      Et encore on a de la chance que Stefano se soit égaré hier imitant Crocman la veille.
      Hier toujours : gros orage ayant inondé la tente où nous devions dormir et les affaires dans ma valise ont été trempées. Cet aprèm il fait beau, ça sèche.
      Bon, tout va bien quand même (j'allais écrire "Tout baigne")
      L'ambiance est comme toujours au top.
      A+Fab******€**

      Sur FB :

      https://connect.garmin.com/modern/activity/860209233

       

      Etape 5 Dim 9 Août

      Saint Jodard - Chambilly (71) 62 km 288 km

      complexe sportif de Chambilly

       

      Sur ADDM:

      Crocman a des ailes et le match à 4 ou 5 pour la 3ème place a sans doute tourné court aujourd'hui.
      JB, René et moi avons fini ensemble à une belle 5ème place certes mais à 1h10 de Crocman, à 1h22 de Laurent et Stefano (qui ont marché les 5 derniers km !!! ) et 1h41 derrière Patrick.
      Pas de blessure, juste un gros manque de jus et de faire du 8 à l'heure fait plus mal que de voir les gros écarts avec la tête de course.
      Hier, même genre d'étape sauf que JB n'a pas pu suivre quand avec René on faisait des relais pour se motiver.
      Et encore on a de la chance que Stefano se soit égaré hier imitant Crocman la veille.
      Hier toujours : gros orage ayant inondé la tente où nous devions dormir et les affaires dans ma valise ont été trempée. Cet aprèm il fait beau, ça sèche.
      Bon, tout va bien quand même (j'allais écrire "Tout baigne")
      L'ambiance est comme toujours au top.
      A+Fab******€**

      Sur FB :

      5ème étape avec un passage devant le château de la Belle au bois dormant. La sorcière du coin a dû me jeter un sort car j'ai perdu mes jambes : pourtant après l'orage d'hier et ma valise inondée je pensais avoir eu mon compte...
      Donc hier pas de FB ni de remplissage des blogs qui sont restés tels que je les avais laissés avant la LI.
      Mes compagnons de galère sur le chemin le long du canal de Roanne à Digoin. Du 8 de moyenne ! Et même pas blessé, il doit y avoir un truc qui fait masse.
      Hier, ce fut à peine mieux et la fîn fut assez poussive (tout comme le reste de l'étape d'ailleurs).
      Souhaitons que les jours prochains je puisse accélérer un peu pour retrouver une moyenne "décente" à moins que je n'aie pas le niveau de mes ambitions.
      On est à l'apéro-musical puis on va dîner et allet se coucher.

      https://connect.garmin.com/modern/activity/860209125

       

      Etape 6 Lun 10 Août

      Chambilly - Gannay sur Loire (03) 72 km 360 km

      complexe sportif de Gannay sur Loire

       

      Sur ADDM:

      Désolé de n'avoir pu poster qu'un petit CR hier, une cascade de péripéties est venue s'ajouter à la très mauvaise journée passée à escargoter sur les routes de la LI : d'abord j'ai dû relaver et mettre à sécher les affaires trempées par l'orage de vendredi puis il a fallu attendre que l'intérieur de la valise sèche aussi; ensuite le grand rangement , la préparation de la tenue pour le lendemain, les autres rituels, et quand il a fallu aller se coucher (et oui le temps passe vite sur la LI) je me suis méchamment entaillé un doigt avec mon rasoir en voulant prendre ma brosse à dents. Donc gros saignement que je n'ai réussi à endiguer qu'au bout de 30' avec l'aide de Nicole et de son vernis magique.
      Pas le courage après de réécrire quelque chose.

      L'étape d'aujourd'hui fut aussi assez difficile pour moi, je n'arrivais pas à suivre le rythme de JB et René et les 4 premiers d'hier ont rapidement pris de l'avance même si Patrick reste un peu en retrait. Un peu vallonné au début, le parcours nous a fait passer par le reste du canal de Digoin puis on a suivi une voie verte.
      J'avais rattrapé JB et René avec qui je suis resté pendant plusieurs km. René s'est détaché et j'ai continué avec JB qui n'avait pas beaucoup d'énergie. J'ai connu quelques petits soucis de moteur récurrents que j'ai gérés en marchant et après le ravitaillement 4 je me mettais à accélérer et lâchais Jb. J'ai couru à 9 de moyenne jusqu'au R5 malgré mes quelques arrêts La suite fut un peu moins rapide mais je voulais limiter la casse et la perte de temps par rapport à Stefano et René. Ils étaient largement meilleurs que et ont fini loin devant. Les derniers km furent laborieux et un tendon (du côté de ma bursite) a commencé à siffler.
      Je finis plus d'1h40 derrière Patrick environ 1h derrière Laurent, Stefano et Crocman, 25' aprés René mais 15' devant Frédéric, suivi de Hans puis JB (40' environ derrière moi).

      La commune qui nous accueille est toute petite (400 âmes) mais elle nous met à disposition sa salle des fêtes pour dormir et comme presque à chaque étape on eu un verre de l'amitié offert lui aussi.
      Mes yeux se ferment, je coupe.
      A+Fab******€**

      Sur FB:

      Très longue étape où les jambes étaient encore lourdes. Par contre au niveau météo on a eu de la chance, il y avait des nuages et la température n'était pas trop élevée.

      https://connect.garmin.com/modern/activity/861257047

       

      Etape 7 Mar 11 Août

      Gannay sur Loire - Fourchambault (58) 69 km 429 km

      camping «Camping de la Loire» Fourchambault

       

      Sur ADDM:

      Bonsoir
      L'ordi est de sortie alors j'en profite rapidement pour donner des news de la septième étape.
      1er Patrick, 2ème Stéfano, 3ème Laurent, 4ème Jean Louis, 5ème moi, 6ème René (à 4' seulement : il est costaud en ce moment et difficile à décrocher), 7ème JB...
      J'ai eu de meilleures sensations et j'ai réussi à courir des portions de 10km entre 9,3 et 9,8 km/h, mais avec les ravitos ça plombe dur la moyenne qui reste inférieure à 9 sur l'ensemble de l'étape.
      Celle-ci fut assez jolie dans l'ensemble, mais une longue ligne droite pour démarrer à froid le matin alors que vous avez gagné des points pour le concours de Mister catastrophe (j'ai renversé mon bol de café manquant de peu Patrick assis en face de moi : ça, ça vous met une grosse pression pour la journée, et JB pas en reste a fait la même chose ! A mon avis on a dû croiser une mauvaise fée ou respirer un nuage toxique on a été élus boulets d'or de la journée.)
      Mal au tendon d'Achille pendant les 30 premières minutes puis beau lever de soleil et le canal avec de l'ombre, des cyclistes, des bateaux, des écluses...
      Les sensations sont revenues et j'espère surfer sur cette nouvelle dynamique demain et les jours suivants.
      Les autres copains et copines vont plus ou moins bien, certains ayant des douleurs (releveurs, ampoules, tendinites dues au dévers...)
      Je vais me coucher maintenant car demain il n'y a que 58km mais 34° sont annoncés, alors départ à 6h.

      à+Fab******€**

      Sur FB :

      Meilleures sensations aujourd'hui à partir du 20ème km. La première demie heure fut laborieuse (tendon d'achille) puis une fois chaud, j'ai pu courir à une allure progressivement de plus en plus rapide. S'il n'y avait pas les trop longs temps passés aux ravitaillements qui lissent la moyenne, ma cadence aurait été plus élevée (6'10 à 6'30 au km). Mais je suis encore loin des 4 premiers. Beau parcours le long du canal latéral à la Loire puis sur la piste cyclable "La Loire à Vélo", avec de l'ombre sauf à la fin hélas.

      https://connect.garmin.com/modern/activity/862366615

       

      Etape 8 Mer 12 Août

      Fourchambault Cosne-Cours sur Loire (58) 58 km 487 km

      camping «Camping de l’île» Cosnes sur Loire

       

      Sur ADDM :

      Des news de l'étape 8.
      Très belle et assez sympa au niveau de la tranquillité : voie cyclable (LAV) et levée. J'aurais pu ajouter ombragée, mais seulement les plus rapides ont bénéficié de longues portions bordées d'arbres, les "moyennement" rapides ont eu un peu de soleil en plus et à partir de la moitié du peloton, ça a été plutôt chaud chaud chaud !
      Un abandon sur blessure (suite à une autre blessure d'avant LI) : Dcelui de Dominique Caillé qui s'est résolu à stopper ses souffrances au ravitaillement No 2 (22/23km).
      De mon côté, j'ai pris un départ prudent mais toutefois plus rapide que lors des étapes récentes. Les bolides étaient partis devant et vite, René et moi nous ne les voyions plus, sauf JB à plusieurs centaines de mètres. J'étais donc accompagné de René avec qui nous avions décidé de faire route commune, signant un pacte moral de non "agression" ce qui, compte tenu des conditions météo, nous convenait.
      Nous tournions à 6'20/1000 et à 9 de moyenne "lissée" par les ravitaillements. Il faisait bon, nous avons vu notre petit trio de campeuses qui suivent la même route que nous depuis la source de la Loire.
      Au ravito No3 nous avons dépassé JB et nous comptions alors plus de 30' de retard sur le 4ème (JeanLouis ou Stefano ou Laurent).
      L'allure devenait moins rapide mais > à 8,5 et on s'arrangeait pour faire des pauses marchées dès qu'il y avait un pont à franchir.
      La fin fut difficile en raison d'un gros manque de portions ombragées et la hâte d'en finir se faisait de plus en plus pressante.
      Il y avait 1 km de moins que prévu (mon GPS me donna même une distance globale de 56,5km au lieu des 58 annoncés).
      Nous avons fini 5èmes ex-aequo en 6h33, pas très loin derrière Jean-Louis qui s'est encore un peu égaré (c'est quand qu'ils fabriqueront des crocs avec GPS intégré ou détecteur de fausse route ?)
      Le 1er : Patrick, suivi de Laurent et Stefano (ou l'inverse)
      7ème : Fred Borel, 8ème : JB, 9ème : Hans Lachman, 10ème Marie-Jeanne...
      Demain, longue étape 71,5km. Franchissement du pont canal de Briare.
      Vivianne courra avec nous ( pour faire les 2 étapes qu'elle n'avait pas faites en 2013.
      Fort risque de pluie voire d'orage ce qui fera peut-être chuter la température car 36 degrés ça plombe bien les organismes mais par contre le linge sèche plus vite
      Allez, c'est l'heure du dodo alors je vous dis à demain.
      A+Fab******€**

      Sur FB :

      Très belle étape en partie à l'ombre pour ceux qui ont eu la chance de courir plus vite mais pour les autres ce fut le grand soleil et la chaleur (34° voire plus) qui va avec. Sancerre au détour de la piste Loire à Vélo nous est apparue dominant la vallée de ce long fleuve tranquille qu'on n'a pas beaucoup vu. On a suivi une bonne partie de son canal latéral. Un arrêt sur blessure de Dominique Caillé nous a tous chamboulé quand on l'a appris au dernier ravitaillement. J'ai fait pratiquement toute l'étape avec René Larcher, on finit ensemble mais que les 10 derniers km furent pénibles car sans ombre sur l

       

      Etape 9 Jeu 13 Août

      Cosne-Cours sur Loire - Saint Père sur Loire (45) 71,5 km 558,5 km

      camping «Le Jardin de Sully» Saint Père sur Loire

       

      Sur ADDM :

      Salut à tous
      Vite fait un petit cr de la journée.
      Etape longue et difficile pour moi surtout dans les 20/25 derniers km. Pourtant il n'a pas fait trop chaud et j'ai eu la chance de finir longtemps avant l'orage qui a trempé les 5/6 derniers coureurs.
      Un abandon précoce ce matin : Christian qui souffrait trop des jambes pour se lancer dans une épopée épique sur les routes et chemins de cette étape.
      Patrick gagne à nouveau devant le duo Laurent-Stefano puis vient JL Crocman, Vivianne, René et moi ensemble (merci à eux de m'avoir attendu et même traîné comme un boulet sut la fin ). Suivent Fred Borel à 5', JB à 10', Hans, Marie-Jeanne et ensuite c'est le trou de plus d'une heure pour voir finir sous la pluie Jos, Ewald et enfin les deux inséparables Kiki et Marie-Cécile, juste limites cut-off (qui ne sera pas éliminatoire). Elles souffrent, une a de sérieuses ampoules aux pieds. Leur courage est immense et elles finissent avec néanmoins un beau sourire.
      Demain, petite étape nous menant à StJean de la Ruelle à côté d'Orléans).
      A+Fab******€**

      Sur FB :

      Etape No 9 que j'ai trouvée longue et difficile sur la fin. Pourtant la météo a été clémente sauf pour les 5 derniers qui ont eu un bel orage.
      J'ai couru entre JB et René pendant un moment puis ça s'est inversé, René est passé devant et JB derrière. Vivianne a couru tour à tour avec nous, nous apportant un peu de sa fraîcheur et de sa bonne humeur.
      Quelques photos des paysages rencontrés au fil des km : château de Gien, Pont canal de Briare, château de Sully.
      A+

      https://connect.garmin.com/modern/activity/864526260

       

      Etape 10 Ven 14 Août

      Saint Père sur Loire - Orléans (45) 53,5 km 612 km

      camping « Gaston Marchand » Saint Jean de la Ruelle

       

      Sur ADDM :

      10ème étape courue sous une météo favorable : couvert, venteux à souhait, tempéré...
      Beaucoup de temps à longer la Loire sur la levée (monotone au bout d'un certain moment), sur des pistes cyclables style billard ou style trail, très peu de route ouverte aux autos... On était tranquille.
      J'ai de nouveau fait route commune avec René avec qui chacun à son tour on fait le meneur d'allure. 5km avant Orléans nous avons pris un itinéraire traversant un parc où les coureurs locaux doivent souvent s'entraîner puis une fois la Loire franchie pour passer au nord, il restait 4500m de quais à se coltiner. Heureusement qu'il y avait quelques petits lièvres pour nous booster ainsi nous avons réussi à rester au contact de JB qui nous avait largement distancés dès le départ.
      1 : Patrick et Stefano
      3 : Laurent
      4 : Crocman
      5 : JB
      6 : René et moi
      8 : Fred Borel
      9 : Hans...
      A noter l'abandon de Marie Cécile qui souffrait de grosses ampoules.
      Nous ne sommes plus que 13 encore en lice, mais Jean revient demain tenter de finir la partie Orléans-océan.
      Demain : 59km toujours le long de ce fleuve sinueux qu'on traversera 3 fois pour finir sur la rive gauche (sud).
      A+Fab******€**

      Sur FB :

      Belle petite étape qui m'a fait prendre des portions de levée que je connaissais déjà. Beaucoup de longues courbes à négocier pour suivre les méandres de la Loire : les runnings ont crissé dans les virages !

      https://connect.garmin.com/modern/activity/865340297

       

      Etape 11 Sam 15 Août

      Orléans - Vineuil (41) 59 km 671 km

      camping « le Val de Blois » Vineuil

       

      Samedi 15 Août

      Sur ADDM :

      11ème étape où nous avons craint jusqu'au moment du départ de devoir courir sous la pluie. Ça n'avait pas arrêté de la nuit ! Heureusement pas de dégâts dans les paquetages comme la semaine dernière.
      Nous avons donc quitté Orléans en deux vagues, les moins rapides dès 6h et les autres (dont je faisais partie) 30' plus tard.
      Comme tous les jours, la "bande des cinq" nous distança très rapidement, et comme tous les jours je me retrouvais avec René. On part lentement et on garde l'allure le plus longtemps possible. Ça semble nous convenir à tous les deux et comme cela crée de l'entraide je me vois mal aller lui "piquer" la courte avance qu'il possède sur moi au général (8'). D'ailleurs, en serais-je capable et à quel prix ?
      Donc presque parfait copier-coller des dernières étapes : on revient sur JB au ravitaillement N.3 ou 4 et on finit ensemble.
      L'allure moyenne (6'45/km) tient compte du temps passé aux ravitaillements : entre 3 et 5' soit environ 15 à 20' sur une étape. C'est quand même beaucoup à mon avis mais je n'arrive pas à faire moins.
      Beaux paysages très proches du fleuve aujourd'hui où les chants ou cris des nombreuses variétés d'oiseaux m'ont fait penser qu'on se rapproche de l'océan (encore plus de 300km à faire néanmoins).
      Au général, le podium a changé, Stefano chipant la 3ème marche à Crocman qui m'a fait essayer des crocs qu'il a en réserve : va-t-il me convertir ? Je vais en acheter une paire qui au pire remplacera mes sandalettes qui font rire tous ceux qui me voient marcher avec ou ça servira pour le jardinage si je commence à en faire
      Allez, demain il y a des châteaux à visiter alors je coupe et je dors.
      A+fab******€**

      Sur FB :

      Après avoir quitté le point le plus septentrional de la Loire, nous redescendons vers le sud-ouest. Là, on la côtoie vraiment, la Loire, et ses myriades d'oiseaux : cygnes, sternes, oies sauvages, canards etc. Le temps maussade de fin de nuit s'est soudain calmé pour nous permettre de courir au sec, malgré un vent de face soutenu. Quelques beaux panoramas et beaucoup de cyclistes en de jour férié.

      https://connect.garmin.com/modern/activity/866608805

       

      Etape 12 Dim 16 Août

      Vineuil - Montlouis sur Loire (37) 61 km 732 km

      camping « les peupliers» Montlouis sur Loire

       

      Sur ADDM :

      Et oui, JB avait mangé du lion et a failli nous dévorer tout cru.
      Quand on est partis pourtant rien ne laissait penser qu'on allait faire une étape digne de celles que j'ai connues sur les TG et TEFR.
      JB est parti tranquillement au train avec Stefano. La distance nous séparant de la tête de la course ne me semblait pas aussi importante que lors des dernières étapes mais après un moment je n'apercevais plus personne devant si ce n'est Patrick qui démarre rarement à toute blinde.
      J'étais encore avec René mais je piaffais d'impatience d'augmenter le rythme car je ne voulais pas laisser trop de champ libre à JB.
      Or au premier ravitaillement situé au km 14, je constatais qu'il avait pris la tête de la course avec Stefano et qu'ils étaient déjà passés depuis 10' !
      J'avais laissé René qui n'avait pas pu me suivre - je courais alors à 5'35/5'45 au km- et je me disais qu'en fin de journée ça pouvait faire un éclat de près de 3/4 d'heure de la part de JB. Mon objectif : rester à moins de 15' au 2ème ravito et à moins de 20' au suivant.
      Je n'oubliais pas non plus que nous passions à côté de châteaux illustres (Blois, Chaumont, Amboise) et de sites remarquables, alors je profitais pour coupler récupération et tourisme en prenant quelques photos. La traversée d'Amboise un dimanche d'été ne fut pas simple tellement il y avait de monde en voiture ou à pied. Et il ne fallait pas rater l'endroit où il fallait monter sur les hauteurs.
      Nous avons longé la Loire de loin en passant sur les coteaux sud et là c'était donc vallonné. La météo fraîche au départ s'adoucissait et il y avait beaucoup de portions ombragées. Vignes, champs de maïs et autres cultures, ça changeait des roseaux et autres bouleaux des bords de Loire.
      Mon débours s'amplifiait et était de 20' à l'entame du dernier tronçon. Avec un peu de persévérance je pouvais espérer moins de 30' au final et je me doutais que j'allais prendre aussi cette 5ème place au général tant convoitée.
      Mon frère me fit la surprise de venir me voir avec son fils et j'ai poursuivi mon effort, mais l'allure était moins vive (6'20/1000).
      J'arrivais au camping avec 26' de retard sur JB, 5' sur Crocman que j'avais presque rattrapé au gré d'une de ses nouvelles portions hors circuit.
      René est arrivé une vingtaine de minutes après moi en ayant toutefois couru à une moyenne record.
      Patrick et Stefano finissent ensemble suivis de JB, Laurent, Crocman, moi, René, Fred...
      Belle journée en définitive malgré le fait que mon avance sur JB s'est réduite à 1h45 et qu'il reste 5 étapes. Il m'a mis la pression, mais j'aime bien car ça me permet de forcer un peu et donc de courir à des allures de la TG (9,6 de moyenne).
      Et comme on est des guerriers tous les deux, le match va être passionnant.
      A+fab******€**

      Sur FB :

      Ce n'était pas prévu d'augmenter mon allure aujourd'hui, mais les circonstances de course m'y ont poussé tant et si bien que j'ai couru à des vitesses aux alentours de 10km/h. Les arrêts aux ravitaillements furent dans l'ensemble moins longs que lors des jours précédents, et il y avait un objectif de ne pas perdre trop de temps sur un concurrent sérieux au général. Conséquence, mon compère des jours passés s'est retrouvé lâché et n'a pas pu suivre ma cadence. La traversée d'Amboise et la fin ne furent pas aisées : beaucoup de gens en week-end ou vacances; les jambes devenaient de plus en plus lourdes. Belle étape avec traversée du vignoble et chrono convenable.

      https://connect.garmin.com/modern/activity/867440843

       

      Etape 13 Lun 17 Août

      Montlouis sur Loire - Savigny en Véron (37) 67 km 799 km

      camping « la Fritillaire» Savigny en Véron

       

      Sur ADDM :

      Au soir de la 13ème étape, je constate qu'il ne reste plus que 225km à faire en 4 jours : 70,5 + 69,5 + 62 + 23.
      Donc deux étapes un peu plus longues, une "moyenne" et une courte.
      J'espère que les deux prochaines journées vont aussi bien se passer que celle d'aujourd'hui.
      Pourtant ça avait mal commencé pour moi, mon tendon d'Achille droit me faisant souffrir à chaque foulée et une fois passé, c'est le coeur qui s'emballe (j'ai l'habitude et je sais gérer) et j'ai dû m'arrêter quelques minutes sur un banc qui passait par-là. Une fois revenu à un rythme normal, je repris la course et entamais une remontée progressive du peloton avec lequel j'étais parti.
      La traversée de Tours ne me fit pas perdre de temps et j'arrivais au ravitaillement N.1 (km14) en constatant que comme la veille JB m'avait repris déjà 10'. Je me disais que j'allais prendre cher et je repartis en essayant de limiter les dégâts. Je rattrapais les coureurs du 1er groupe partis 30' avant nous et au loin j'aperçus une silhouette qui m'était familière : JB ! Il a manqué un fléchage et a fait 1km de rab au moins. Alors, je me dis que j'avais eu de la chance et me mis en quête de rester au moins en contact visuel.
      A un moment, nous passions sur une route bordée de champs de maïs dont certains étaient en plein arrosage, je vis Jb faire demi tour et revenir vers moi en sprintant. Il voulait simplement éviter le retour du jet d'eau tournant dont il n'avait pas bien évalué la trajectoire.
      Sur ce, la jonction était faite et nous allions donc rester ensemble, ou à vue, jusqu'à l'arrivée que nous avons franchie côte à côte.
      Entre temps, nous avions eu le droit de nous faire filmer par France 3 Centre.
      C'est encore Patrick qui gagne devant Stefano et Laurent puis JL Crocman, JB et moi, Frédéric, René, Marie-Jeanne...
      Ce soir comme pratiquement tous les soirs un pot fut offert par la Mairie.
      Demain 70,5km au programme avec passage sur les quais de Saumur...
      à+Fab******€**

      Sur FB :

      Etape où nous avons longé la Loire puis le Cher et encore la Loire. Quelques beaux châteaux hélas trop excentrés pour qu'on puisse les admirer, quelques beaux villages comme Savonnières avec son reflet dans le Cher et ses gabares mouillées au bord de la rivière. La route de la levée avec un peu de circulation (autos et vélos) fut longue mais heureusement il y avait de belles parties ombragées. Nous sommes dans le pays des vins de Chinon, non loin aussi de Bourgueil et demain on attaque le saumurois. La Loire, c'est aussi réputé pour ses châteaux que ses vignobles.

      https://connect.garmin.com/modern/activity/868670452

       

      Etape 14 Mar 18 Août

      Savigny en Véron - Ste Gemmes/Loire (49) 70 km 869 km

      camping « Le grand Jard » Sainte Gemmes/Loire

       

      Sur ADDM :

      Pour cette 14ème étape, je n'avais pas prévu ce scénario, j'étais même plutôt à me demander dans quelle galère j'allais me retrouver.
      Or, après quelques hectomètres, suite au départ à allure modérée mais néanmoins rapide du G5 (Stefano, Laurent, Crocman, JB et Patrick), je me suis accroché à eux en visuel et j'ai vite constaté que je ne me faisais pas distancer, en tout cas moins que lors des précédents départs.
      Donc ça m'a permis de parfaire à la fois mon échauffement et ma confiance.
      Les km défilant à plus de 10km/h, le 1er ravitaillement arriva vite puis ce fut le passage de la Vienne et la levée vers Saumur où je me plaçais en 4ème position, place que je n'allais plus quitter de la partie. J'utilise le mot partie car ce fut comme lors de certaines étapes des TG ou TEFR passées où je me suis bien amusé. Bon ça a duré le temps que je fasse un gros écart sur les poursuivants car les 22 derniers km ont été plutôt laborieux.
      J'ai pris le temps de faire quelques photos (château de Saumur, villages de caractère, embarcations sur la Loire avec un beau soleil levant...)
      La météo a été à la hauteur avec de la fraîcheur jusque tard dans la matinée, beaucoup de zones ombragées et du grand soleil parfois caché par des nuages bienvenus.
      Nous avons couru sur la route de la levée où il y a eu un peu de circulation et nous avons encore vu beaucoup de cyclistes.

      Demain la longueur de l'étape avoisine celle d'aujourd'hui (70 km environ) et nous arrivons dans notre département à Patrick et moi. Des visites sont attendues.
      A+Fab******€**

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      1/ D'abord 2 anniversaires, le premier hier qui correspond à mes 10ans de courses à étapes. En effet le 17 août 2005 je prenais le départ de ma 1ère Transe Gaule avec 23 autres coureurs. Nous serons tous finishers de cette édition.
      Le second anniversaire est celui de mon petit frère, aujourd'hui, et cela a décuplé ma motivation pour tenter un petit truc sympa. Je me suis démené pour aller chercher une belle 4ème place.
      Tout a bien commencé quand j'ai constaté que j'arrivais à suivre le groupe de tête et quand j'ai essayé de maintenir cette allure (5'40/5'50 au km) j'y suis parvenu sans me mettre dans le rouge.
      J'ai vu les 3 premiers, de loin, jusqu'au 3 ème ravitaillement puis ils ont continué à me distancer progressivement. Derrière, seul Jean-Louis (Crocman) restait à distance "convenable".
      J'ai même eu le temps de prendre quelques photos.
      Au final je me constitue un petit matelas confortable sur mes poursuivants ce qui va me permettre de faire les prochaines étapes sans pression.

      2/ Longue étape où il m'a pris de démarrer aussi vite que les garçons qui font la course en tête depuis quelques étapes. J'ai été surpris de voir que je parvenais à suivre leur rythme sans taper dans mes réserves (en tout cas c'était mon impression et la fin de l'étape allait me rappeler que j'avais quand même un peu entamé ces dites réserves). Boosté par le fait aussi de constater que peu à peu certains de ce groupe se laissaient décrocher, je poursuivais mon effort et restais calé à la 4ème place que j'ai défendue jusqu'à l'arrivée. De beaux écarts avec les poursuivants me permettant d'avoir un petit matelas de minutes assez confortable pour voir venir les deux prochaines étapes.
      Aujourd'hui j'ai aussi fait cet effort pour l'anniversaire de mon frère.

      https://connect.garmin.com/modern/activity/869979682

       

      Etape 15 Mer 19 Août

      Ste Gemmes sur Loire - Oudon (44) 70 km 939 km

      camping « La Tour » Oudon

       

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      J'ai fait le malin hier avec crocman et aujourd'hui il m'a réduit en bouillie
      Je n'ai pourtant pas musardé en route mais il avait chaussé ses crocs de 7 lieues

      Aujourd'hui, Patrick Poivet arrivait chez lui ou presque et il tenait vraiment à marquer son territoire en gagnant l'étape sans partager. 6h24 pour 69,7km.
      Derrière, l'entente Crocman/Stefano suivie de Laurent...
      Puis un grand vide... et soudain débouche René qui m'a rattrapé à 10km du but avec qui j'ai fini l'étape ex-aequo comme il y a peu de temps encore.
      Vient ensuite Fred Borel.
      On a ensuite attendu un peu, toujours personne en vue. Après la douche et le linge, est arrivé un JB assez marqué à qui les jambes ont rapidement fait défaut pendant cette longue étape.
      Les autres concurrents sont arrivés au compte-goutte jusqu'après 19h pour la dernière.
      Cette étape a alterné les parties agréables de part les paysages proposés et la configuration de la route avec de longues parties interminables de route sur la levée de Loire surtout qu'on ne la voyait plus beaucoup alors la Loire.
      Demain on passe "chez moi" et j'espère faire bonne figure entre les km 27 et 34.
      Il y aura 62km puis 23 le lendemain pour conclure ce périple ligérien.
      à+fab******€**

      Sur FB :

      Longue étape (encore) avec de longues lignes droites sur la levées de Loire (j'ai l'impression d'avoir déjà fait ce commentaire plusieurs fois ces derniers temps). Heureusement les jolis points de vue et la richesse de la Loire au niveau paysage m'ont diverti. Fin très poussive de ma part, mais je n'avais plus rien à gagner ni à perdre.

      https://connect.garmin.com/modern/activity/870867135

       

      Etape 16 Jeu 20 Août

      Oudon - Frossay (44) 62 km 1001 km

      camping «Le Migron » Frossay

       

      Sur ADDM :

      Avant dernière étape aujourd'hui, d'Oudon à Frossay en passant par chez moi.
      Une partie du parcours ne m'était pas inconnue (le marathon de Nantes, mes circuits d'entraînement et des balades à vélo m'y avaient amené) et je savais que ma famille allait venir me voir passer.
      Le démarrage fut poussif car je n'avais pas envie de partir vite d'une part et que mon tendon met toujours un certain temps avant de ne plus me faire mal. Du 9/9,4 de moyenne me convenait et seuls 4 coureurs s'étaient détachés (Patrick, Laurent, JL Crocman et JB). Stefano a été malade toute la nuit et vite il s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas aller aussi vite que lors des dernières étapes. Je suivais de très loin le groupe de tête et pas loin derrière il y avait René.
      Au R1 je ne vis personne des 4 de devant puis au R2 je rattrapais JB avec qui je poursuivais ma route.
      Au R3 ma famille m'attendait et ça m'a fait du bien, mais mentalement peu à peu j'ai lâché.
      Au R4 nous avons vu René nous reprendre et nous avons poursuivi à 3 + François Fouques venu courir l'étape. Il a déjà fait la Loire intégrale.
      La presse était là sur le canal de la Martinière et on nous a filmés. Au R5, elle était là aussi et nous a interwievés JB et moi. Le reportage passait à 19h ce soir.
      René est reparti pensant que nous allions le rattraper mais 5' de questions ajoutées aux 5' pour se ravitailler, ça fait beaucoup.
      La dernière partie fut longue le long du canal, mais aussi très jolie.
      Laborieusement nous avons terminé en 7h05 à 10' de René et très longtemps après les 3 premiers.
      Crocman reprend la 3ème place à Stefano, bien malade et sans forces.
      Demain, 23,5km à faire pour boucler ma 1ère Loire Intégrale.
      A+fab******€**

      Sur FB :

      16ème étape où je suis passé sur mes chemins et routes d'entraînement. Ma famille est aussi venue me voir passer au ravitaillement N°3 (Bouguenais). Fin un peu difficile le long du canal inteminable de la Martinière.

      https://connect.garmin.com/modern/activity/872788994

       

      Etape 17 Ven 21 Août

      Frossay - Saint Brévin (44) 24 km 1025 km

       

      sur ADDM :

      L'arrivée au pied du Pont de Saint-Nazaire (un peu après quand même) fut comme pour toutes les arrivées des dernières étapes de ce genre de courses un grand moment de délivrance. Je n'ai pas fait éclater ma joie de manière éxubérante, ce n'est pas mon style et il me faut toujours quelques minutes pour débrancher le mode "cours-ne-te-pose-pas-de-questions-oublie-tes-douleurs-tu-te-reposeras-quand-tu-seras-arrivé". J'étais un peu désabusé d'avoir tant peiné pour une simple petite histoire de 23km, comme si j'envais fait 40 avant.
      C'est la fatigue peut-être.
      Mais je me suis rattrapé depuis l'arrivée et entre tous les coureurs, finishers et non finishers, bénévoles, organisateurs et accompagnateurs nous avons fêté ça.
      Je viens de rentrer à la maison et je vais tout faire pour éviter que le spleen vienne me gâcher ce moment de retrouvailles avec ma famille.
      Et puis je pourrai retourner courir dès demain car le corps va encore m'en redemander.
      Cette année, j'ai manqué de gaz et ma moyenne est inférieure à celle des dernières TG ou TEFR. Donc l'entraînement va s'orienter vers l'objectif de regagner les 0,5 à 1 km/h manquants au final.
      Mais je suis néanmoins content de ce que j'ai fait.

      Il n'y a pas de recette pour réussir, il y en a pour échouer. A chacun de trouver celle qui lui convient le mieux. Mais ne faisons pas croire que tout le monde peut se permettre de ne jamais s'entraîner (ou de ne pas faire beaucoup de km en course à pied) et de réussir des courses à étapes de plusieurs semaines. Ceux qui réussissent ne sont pas nombreux et quand on prend le départ de ce genre d'épreuves on doit savoir que rien n'est écrit à l'avance, que des outsiders sont tout à fait capables de bien y figurer.

      à+Fab******€**

      Sur FB :

      Dernière étape de la Loire Intégrale 2015. Fin du canal dans la brume du petit matin au rythme des coups de fusils des chasseurs de gibier d'eau (heureusement que le road runner n'est pas un gibier d'eau, mais de route ! ). Arrivée à Paimboeuf, comme il n'y avait pas de ravitaillement de prévu, j'ai fait une halte dans une boulangerie pour acheter un flan et un coca. Une fois reparti, j'étais tout seul avec ma petite accompagnatrice à vélo qui ne devait me suivre que la première moitié de l'étape, les potes de devant m'ont pris plus de 500m et je ne les ais plus revus. La suite de l'étape se fit le long d'une route avec des véhicules roulant assez vite malgré le brouillard. Les 5 derniers km ont été moins pénibles mais toutefois difficles car sur des chemins sablo-caillouteux. L'arrivée comme toutes les arrivées de courses à étapes fut un moment de joie que je n'ai pas montrée tout de suite car j'avais cravaché dur pour me remettre dans le rythme. Mais après, je me suis lâché comme tous mes compagnons finishers de cette 3ème Loire Intégrale, organisée de main de maître par Annie et Dominique Chaillou, épaulés par un groupe de bénévoles aux petits soins.

      https://connect.garmin.com/modern/activity/872786191

       


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  • Ce qui est difficile quand on a couru à ce jour 127 étapes de la Transe Gaule et 118 des TransEurope, c’est de trouver matière à raconter l’étape du jour sans avoir à radoter. Ceux qui ont déjà lu les CR précédents doivent se barber car ils doivent avoir l'impression que c’est toujours la même chose. Pour cette édition de 2014, j’aurais aimé changer un peu – Je vais essayer – pour narrer les 1190km qui m’ont mené de Roscoff à Gruissan.

    Transe Gaule 2014


    1/ mardi 12 août : ROSCOFF – Plounévézel 68 Km (68 Km)

    C’était devenu un rituel pour moi de rallier Roscoff et de prendre le départ de la Transe Gaule mais à chaque fois c’était un recommencement. Je ne partais jamais avec des certitudes, juste avec l’expérience accumulée lors de mes 7 premières participations à ce qui constituait mon feuilleton de l’été.

    Après le prologue non chronométré de 6km de Roscoff à St Pol de Léon, une petite mise en jambes permettant de s’échauffer et de vérifier l’état général du bonhomme et de la tenue, nous sommes partis à 9h17 de la gare de St Pol pour les 1184km restants. La première étape faisait 62km en plus des 6 du prologue.

    Je démarrai vite. Et oui, comme un débutant ou un kamikaze ou comme quelqu’un qui veut se rendre la course difficile. J’avais adopté mon rythme de footing habituel (10,5km/h) sachant que je ferais des pauses de marche tous les quarts d’heure. Les sensations étaient bonnes et il y avait quand même plusieurs autres concurrents devant moi. J’atteignis Penzé en 1h01’, soit 2’ plus vite que l’an dernier et 6’ plus vite que lors de mon année record. Des coureuses et des coureurs venus de Taïwan et Hiroko, coureuse japonaise, m’encadraient, pas de potes français avec moi : JJ Moros et Stéphane Pélissier étaient déjà loin devant et les autres compatriotes derrière, pour le moment. Je me sentais bien, donc je continuai sur ma lancée après le ravitaillement N°1. Je passai à Pleyber-Christ en 2h18, avec encore plus d’avance sur le Fab des TG précédentes (c’est contre lui que je courais ! ). La pluie s’invita alors mais j’eus de la chance de ne prendre que la fin de la grosse averse et d’avoir été protégé par les arbres quand ça s’est mis à vraiment pleuvoir. Pas nécessaire de sortir le poncho, la prochaine éclaircie devait me sécher.

    Mon sac à dos acheté récemment et étrenné sur le Semi-Raid du Golfe m’avait bien été utile. Je pus me ravitailler à ma guise, recharger les bouteilles et les ranger dans les poches faites pour cela sans me prendre la tête. J’avais mis la musique car le temps commençait à me sembler long et je n’avais personne à qui parler, n’ayant pas fait taïwanais ou japonais en seconde langue.

    Passage au marathon en 4h23’ puis aux 50km en 5h13’, je me disais que sauf accident, j’étais sur les bases de mon record sur cette étape ; encore fallait-il ne pas se planter !

    J’admets l’aspect périlleux de la chose, mais une Transe Gaule sans prise de risque, ça devenait une Transe Gaule monotone. D’habitude je n’en prenais pas si tôt dans l’épreuve mais je voulais me tester. La fin de l’étape fut quelque peu laborieuse, mais à y regarder de plus près, pas si difficile que ça. Passage à Poullaouen en 5h48 (encore du temps de grappillé sur mes TG passées) et arrivée sans rechercher à revenir sur les deux coureurs que j’entrapercevais au loin puis de moins en moins loin devant moi. Je n’aurais rien gagné à les rattraper car j’aurais fini avec eux.

    Je me contentai de cette 11ème place sur 48 (puisque tout le monde avait atteint Plounévézel avant le cut-off) en 6h32’41 pour 62km.

    J’avais amélioré ma meilleure marque sur cette étape de près de 8’. Je ne pensais pas pouvoir être capable de remettre ça lors de l’étape du lendemain. On verrait après une bonne nuit de repos.

     

    2/ mercredi 13 août : Plounévézel - Pontivy 64 Km (132 Km)


    Départ comme hier, sauf qu’il faisait à peine jour (à 6h30 il fait plus noir qu’à 9h17). Tant pis, je partis sur un rythme assez rapide pour moi et je me retrouvai dans les 10 avant d’avoir atteint Carhaix pourtant situé à 2,2km de Plounévézel et en plus en ayant marché dans les côtes : j’alternais 25 foulées puis 10 pas de marche, mais comme ça m’ennuya vite de compter et je poursuivis l’alternance en côte à mon instinct. Derrière, personne ne me revenait dessus, mais ceux de devant m’avaient largué. A Carhaix, je m’arrêtai regarder les statues des sœurs Goadec, un taïwanais croyant que j’étais perdu m’indiqua le chemin à suivre et je repris ma course. Sortie de Carhaix, je rattrapai une taïwanaise et Jean Michel puis une fois l’horizon bien dégagé je me mis à accélérer. 6km d’échauffement puis je trouvai enfin le rythme de croisière pour le plus longtemps possible j’espérais.

    Au Moustoir, km8, en 46’, j’avais 4’ d’avance sur mon record de 2008 puis à Paule, km14 en 1h24 j’en étais à 6’ de gagnées. Le ravito pris en 1’15 (c’est précis car mon GPS a enregistré ces données) je continuai tranquillement vers le prochain objectif : le début du canal situé au km26 et où se situait le second poste de ravitaillement. Glomel , km18 en 1h50, puis le début du canal à Pont Aofred en 2h33’ pour 26km (10’ d’avance sur le meilleur Fab). Le canal comme à son habitude était calme, beau, bucolique, avec de temps à autres quelques promeneurs avant de rencontrer un groupe de taïwanais lâché pour la circonstance en mode récréation. A mon passage, les encouragements et appareils photos y allaient de bon cœur. Je fis un arrêt « petit-caillou-à-la-con-dans ma chaussure » et m’aperçus que je n’étais plus seul : Hervé me suivait et se rapprochait doucement. Pas grave car il avait un niveau supérieur au mien. Par contre j’étais étonné de ne pas voir certains coureurs qui étaient devant moi la veille. A la sortie du canal, Hervé ne m’avait pas encore rattrapé, je fis une autre pause du même type que la précédente, en plus long car de vider les deux chaussures ça n’était pas évident, mais ça soulageait et évitait de provoquer des ampoules dont je n’avais aucunement besoin.

    Km 35 en 3h29 avant l’arrêt, 3h32 après et Hervé en profita pour me passer devant. Je ne le revis plus sinon au début de loin au gré d’une ligne droite. Patrick Poivet me rattrapa aussi et après avoir discuté quelques secondes il se détacha peu à peu. Je le gardai en point de mire quelques temps (plus d’une heure) mais à la longue et parce que les lignes droites se faisaient plus rares, je ne le revis plus. Je me retournais de temps à autres afin de voir qui allait à son tour venir me croquer : personne ! Même Stefano, l’italien avait été assez distancé pour ne plus être en vue. Je m’arrêtai au ravito des M&M’s , Marcel et Marie fidèle couple de bénévoles depuis l’édition de 2005 qui proposait une bonne soupe où je pris mon temps pour la déguster, et après ce km 40, l’étape avait débuté depuis 4h05’ quand j’en repartis, commença alors la partie la moins intéressante de l’étape. Mon impression fut renforcée par le fait que les forces commençaient aussi à baisser, chose normale que j’avais bien provoquée à l’image d’hier. Je passai le marathon en 4h19’ (soit 4’ de moins qu’hier) puis le km 50 en 5h09’ (toujours à -4’). Ravito 4 au km 48,5 en 5h environ, avec de longues lignes droites où celui qu’on apercevait au loin avait plus de 5’ d’avance. En bout de ligne droite, de la montée !

    Allez, plus que 14km avant l’arrivée et l’alternance des côtes et des descentes me plaisait bien même si quand j’étais en côte j’espérais qu’une descente arrive et inversement, quand j’étais en descente je voulais de la montée. Allez comprendre ! Cahin-caha, j’atteignis le dernier ravitaillement à partir duquel il ne restait en principe que 7km. Je remplis une dernière fois mes bouteilles et je repris la route avec son trafic de voitures et de camions qui ne permettaient pas de se reposer la tête : j’étais toujours sur le qui-vive, on ne sait jamais, il y a tellement d’abrutis au volant qu’on pouvait très bien en rencontrer un, d’ailleurs j’en avais vu quelques spécimen heureusement sans avoir été trop gêné. La partie entre l’entrée de Pontivy et le nouveau lieu d’arrivée, déjà comme l’an dernier, ne me parut pas si longue que par le passé. Sans doute boosté par le bon chrono que je devais faire et par un classement tout aussi sympa, je déroulai et franchis l’arche en 6h42’02 à la 8ème place. Content d’avoir amélioré mon meilleur temps sur cette étape et d’y avoir fait une belle place.

    La météo toute la journée avait été très agréable, les nombreux arbres bordant le parcours ayant fourni de l’ombre, je n’avais pas eu trop chaud, ni froid. J’avais néanmoins fini tout trempé de sueur et la lessive après la douche était assez copieuse.

    En cette veille de première longue étape, j’avais bien sûr gagné le droit de dormir une heure de plus car mon départ était prévu à 7h30 avec les 7 coureurs qui ont fini devant moi et à 6h30 pour les moins rapides du jour.


    3/ jeudi 14 août : Pontivy - Guer 76 Km (208 Km)

     

    Nous avons tournicoté dans le gymnase, les huit premiers de l’étape de la veille, quelques temps à attendre le départ une fois que le peloton des 6h30 était parti. J’observais le rituel des Taïwanais avant l’étape : un échauffement basé sur une sorte de stretching, puis des gammes de pose de pied ou d’équilibre. Intéressant mais je ne le souhaitais pas le faire pas au risque de me blesser, moi qui étais souple comme un verre de lampe.

    Je remangeai un en-cas avant de prendre le départ non sans avoir participé à la photo immortalisant ce groupe des 8 (2 Taïwanais, 1 Allemande, 5 Français dont 3 de Loire-Atlantique). Départ prudent pour la traversée de Pontivy puis une fois sur la grande route je pris mon rythme laissant momentanément mes deux compères ligériens derrière, sachant qu’ils me croqueraient aux alentours du marathon. La circulation devint de plus en plus importante, les voitures roulaient vite, les camions étaient nombreux, mais à part deux ou trois fois, on a réussi à cohabiter ; la vigilance était néanmoins obligatoire. Se succédaient de longues portions de routes monotones avec des lignes droites où l’on apercevait des coureurs au loin, ceux que j’allais rattraper peu à peu, et quelques parties vallonnées un peu plus tranquilles. J’étais sur les mêmes bases que les jours précédents (4h23 au marathon, 5h12 aux 50km) mais arrivé à Ploermel, je commençai vraiment à en avoir plein les bottes. La traversée de cette ville animée après un passage assez long au ravitaillement s’avéra longue et les derniers hectomètres pour atteindre la voie verte furent tout aussi laborieux. C’est là que ma moyenne chuta un peu, chose que j’allais essayer de réparer sur la partie plane de 18km qui m’attendait. Comme je suis compétiteur et que je n’avais pas d’informations sur les coureurs me suivant au général mais partis une heure avant moi, je me décidai de prendre le taureau par les cornes et de jouer mon va-tout. J’adoptai une cadence de 5’30 au km, repris quelques coureurs du groupe 1 et je me fixai peu à peu l’objectif de finir l’étape de 76km en moins de 8h. Pour cela, il ne fallait pas mollir et même si je m’arrêtai aux deux ravitaillements, brièvement, même si je procédai à plusieurs vidages de chaussures envahies par des petits cailloux provenant du revêtement de la voie verte, je réussis à tenir mon objectif : 7h58’15. 8ème place, que je conservais au général aussi, creusant un peu plus l’écart avec mes concurrents directs de derrière à qui je reprenais plus de 20’. Ceux de devant ont aussi augmenté leur avance sur moi comme ça j’étais tranquille, je n’avais qu’à regarder derrière.

    Après l’étape, l’enchaînement de toutes les tâches à faire me prit tant de temps et d’énergie que je ne trouvai pas la moindre petite parcelle de temps pour écrire mon CR. Chose qui fut réparée le lendemain soir.

     

    4/ vendredi 15 août : Guer - Châteaubriant 67 Km (275 Km)

     

    Comme hier, je faisais partie du groupe N°2 qui devait partir 30’ après le groupe N°1. Trente minutes d’attente, c’était mieux qu’une heure et ça allait me permettre de remonter les coureurs du groupe 1 plus rapidement. Le départ fut donné sous un beau ciel bleu dans lequel il ne manquait encore que le soleil qui devait se la couler douce sous la couette, mais nul doute qu’une fois levé, il allait nous redonner du chaud au cœur et au corps. En attendant, la voie verte bordée d’arbres était bien agréable et ses 11km passèrent relativement rapidement. J’y ai dépassé plusieurs coureurs, certains un peu ralentis par la fatigue ou des débuts de blessures, d’autres plus prudents désirant récupérer de la longue étape de la veille.

    Un 15 août, on pouvait s’attendre à ce que les routes soient désertes, mais nous avons croisé beaucoup de motos se rendant à la bénédiction annuelle de Porcaro par où nous étions passés hier. Des voitures troublaient aussi notre quiétude donc comme la veille il fallait redoubler de prudence. La traversée de Guipry puis de Messac où nous avons franchi la Vilaine marquait comme tous les ans la fin de la première partie de l’étape. La seconde était moins intéressante, faite de lignes droites sans bas-côté mais avec de nombreuses portions ombragées. Les villages se succédaient et je dépassais progressivement les coureurs du groupe 1.

    Mon allure était encore correcte, passage au marathon en 4h22 et aux 50km en 5h11, mais je sentais que ça devenait difficile. Ce qui renforça cette impression c’était le temps que je mis pour rattraper, doubler et lâcher les coureurs du premier groupe, mais en y réfléchissant bien je me dit que c’était normal car leur allure était supérieure à celle des autres doublés précédemment. Certains en profitèrent aussi pour rester un peu avec moi, voire repasser devant, comme Angel ou Kelvin, d’autres ne furent pas distancés tout de suite et restèrent un moment à quelques dizaines de mètres derrière.

    Aux ravitaillements, j’avais trouvé un rituel quotidien qui semblait me convenir : le matin, je déposais dans les caisses des bouteilles de sirop de citron ou de pamplemousse et quand j’arrivais aux ravitos, je faisais l’échange rapidement ou je remplissais mes bouteilles vides et je pouvais manger en même temps. Je débutais l’étape en prévoyant de grignoter quelque chose au bout de 45’ puis après 2h15’ de course, sachant que le ravito N° 1 était environ à 15km du départ et le suivant à environ 30km. La suite les voyait être espacés de 10km en moyenne.

    La fin de l’étape fut dure, j’avais maintenu une bonne cadence pour essayer de revenir sur les deux seuls que je n’avais pas rattrapés mais ils avaient senti le coup venir et n’avaient eu qu’à augmenter légèrement leur vitesse pour me maintenir loin derrière eux. Au final, je mis 7h05’44 pour 67km, un peu déçu de n’avoir pas tenu le 9,5km/h de moyenne (là ça faisait 9,4 environ) mais j’étais satisfait d’avoir augmenté l’écart avec mes poursuivants. Lors de la prochaine étape, on finirait de traverser la Loire-Atlantique pour nous rendre à Saint-Georges sur Loire. 71km assez vallonnés. J’espérais que les fortes pluies qui avaient perturbé l’après-midi ne viennent pas gâcher l’étape pour laquelle je repartirais une nouvelle fois dans le groupe des 8 plus rapides, 30’ après les autres.


    5/ samedi 16 août : Châteaubriant - St-Georges-sur-Loire 71 Km (346 Km)

     

    Au moment du départ, nous avons appris que Jean-Jacques Moros, alors en tête du classement général, ne prendrait pas le départ : coup dur, encore une fois sur la TG. J’en avais vu des coureurs abandonner et pour beaucoup ça m’avait toujours attristé. Et ce matin-là ça faisait encore plus mal au cœur tant Jean Jacques était un garçon attachant.

    Tous les 7, puisque nous étions un de moins, nous sommes partis sous un temps clair et frais à souhait : tout laissait penser que cette longue étape allait bien se dérouler. Bien sûr, c’est quand on s’y attend le moins qu’il se passe quelque chose et à peine 1500m de parcourus que je fis une extrasystole qui déclencha une tachycardie. Je m’arrêtai, m’accroupis comme je savais le faire, respirai tranquillement et le cœur revint à un rythme normal. Bon, il allait falloir être vigilant pensai-je alors et 10’ après, ça recommença. Je m’arrêtai à nouveau : surtout ne pas paniquer ce qui entretiendrait le phénomène. Cela se passa encore en 30 secondes et je repris la route, pas très fier et surtout je commençai à me faire des scénarios catastrophe. Ma femme qui me rejoignit en voiture me demanda si ça allait et je lui expliquai que j’avais plus de crainte d’avoir à tout stopper que d’avoir du retard sur mes prévisions. Elle me rassura et je continuai en me disant que mon allure de course n’était pas si lente que ça. D’ailleurs je commençai peu à peu à doubler les coureurs du groupe parti 30’ avant. Suivront deux autres petites arythmies que je calmerai de le même façon. Une belle journée de merde s’annonçait.

    Je passai à Erbray, km 10,4 en 1h05’, donc je n’avais pas trop perdu de temps dans l’histoire et j’atteignis le 1er ravito à Petit-Auverné en 1h42 pour 16,4km. Je remontai tranquillement le peloton et je me rassurai progressivement quant à mon état de forme : de bonnes jambes, une bonne allure, un mental regonflé car les problèmes de rythme cardiaque semblaient avoir disparu. Je n’ai pas vraiment pu apprécier le paysage, assez monotone et sans doute parce que mon esprit était quand même orienté vers les sensations afin d’anticiper tout nouveau soucis. Néanmoins, j’avançais relativement bien, passais les ravitos en ne gaspillant pas de temps 50s pour le 1er, 45s pour le 2ème, 2’40s pour le 3ème où je pris quand même le temps de bien m’alimenter, 40s pour le 4ème. J’avais remonté presque tout le groupe des 6h30 et passai le marathon en 4h25, les 50km en 5h13, soit dans les mêmes eaux que sur les étapes précédentes. Je finis avec Gwen Quéant qui venait courir sa seconde étape et qui m’avait battu de 44 secondes la veille. Il tenait à finir avec moi, mais comme il était parti une demi-heure avant moi, je lui avais « mis » 30’, mais notre petit jeu avait été sympa et avait fait passer le temps et surtout oublier mes soucis de début d’étape. 6ème de l’étape, 7ème au général, avec un record d’étape battu de plus de 5’. La journée avait mal commencé, elle s’est mieux terminée.

    A noter qu’il ne faisait pas bon d’être multi étoilé ce samedi, car non seulement, JJ Moros avait-il stoppé, mais Marie-Jeanne n’avait pu rallier l’arrivée pour de gros problèmes de dos, tandis que les deux plus étoilés, Don et Daniel avaient terminé aux deux dernières places. Alors, je me dis que j’avais eu chaud moi aussi.

     

    6/ dimanche 17 août : St-Georges-sur-Loire - Doué-la-Fontaine 53 Km (399 Km)


    Nous partîmes tous ensemble du gymnase pour rejoindre en groupe et en marchant le château de St Georges pour un départ à 6h45. Cette petite étape était plate sur les 7 premiers km, dans la vallée de la Loire, puis bosselée à souhait sur les 25km suivants dans les coteaux du Layon, la fin étant moins intéressante car sur une longue route assez fréquentée, même pour un dimanche.

    Je partis vite (trop ? je ne sais pas) et j’ai pourtant rapidement été lâché par un groupe de 7 coureurs dont Hervé Rozec avait pris la tête. Je me sentais bien, mais tout comme hier, je dus stopper deux fois dans les 4 premiers km pour les mêmes raisons qu’hier. Pénible à la fin, mais je n’ai pas stressé et me suis contenté de repartir après m’être fait dépasser par beaucoup de coureurs. Le passage à Chalonnes au km 6 en 38’ me montra que je n’avais pas perdu tant de temps que ça et une fois la ville passée je me mis en tête une stratégie alternant course et marche en montée et course sur le reste. Le ravito N°1 fut atteint en 1h31 pour 14,8km, où je ne m’attardai que 40 secondes, le temps d’échanger mes bouteilles contre des pleines préparées le matin avant la course, je repartis à l’assaut des coureurs de devant. J’en rattrapai progressivement quelques uns et quand je me portai à la hauteur de mes potes Philou Gallou et JP Richard, je décidai de rester un peu avec eux.

    Le temps passe vite quand on court à plusieurs et qu’on bavarde, et malgré une dernière arythmie cardiaque qui me força à les laisser reprendre un peu d’avance, je remis les gaz et les laissai continuer ensemble. Mon objectif était, au départ de l’étape, de mettre 5h18’ (10km/h pour 53km) mais je dus me rabattre sur le plan B (moins de 5h30’), alors il ne fallait pas traîner surtout qu’il me restait deux coureurs à reprendre : une Taïwanaise et Jean Michel Fremery qui semblait avoir des ailes. Je ne mollis pas mais eux non plus alors quand j’arrivai à Doué, je ne rattrapai que la Taïwanaise, à 300m du but, pour terminer avec elle. JM était arrivé plus d’une minute avant nous. Le bilan de la journée n’était donc pas négatif, je n’échouais que de 58 secondes pour mon plan B et ne battais pas mon record de près de 3’, record établi l’an dernier alors que nous avions eu un parcours moins vallonné avec une longue portion de voie verte que Jean-Benoît a supprimée car certains coureurs l’avaient trouvée monotone. C’est vrai qu’au niveau paysages, on avait été une nouvelle fois servis. Les coteaux du Layon et auparavant le passage sur la Loire constituent des sites agréable à traverser.

    Maintenant qu’on avait franchi la Loire, on attaquerait la seconde semaine et ses plaines et plateaux à grandes cultures. Ce sera un autre paysage, mais tout aussi joli.

     

    7/ lundi 18 août : Doué-la-Fontaine - Monts-sur-Guesnes 58 Km (457 Km)

     

    Deuxième semaine, encore 43 rescapés. Pas trop de dégâts dans le peloton, mais des releveurs qui sifflaient et des tendinopathies qui apparaissaient en plus des sempiternelles ampoules ou coups de soleil. Veinard, je l’étais quand je constatais qu’en ce début de deuxième partie je n’avais rien, mis à part mes petits problèmes d’arythmies cardiaques que je ne savais pas dans quelle catégorie placer.

    Le départ de Doué la Fontaine au sortir de la nuit se fit dans une bonne ambiance, sans doute la moins grande longueur d’étape de la veille et de celle d’aujourd’hui avaient-elles remonté le moral des troupes. C’est vrai que la traversée de la Bretagne avec l’allongement des distances des étapes précédant la Loire avaient pesé sur les organismes. Je courus les 3 premiers kilomètres avec Rudy, venu faire son footing matinal avec nous, mais je dus le laisser continuer avec les copains au bout de quelques temps en raison d’une nouvelle tachycardie. 30 secondes de pause pour bien respirer et me calmer et je repartis. Trois autres arrêts du même type allaient venir perturber ma bonne marche mais je n’ai pas cédé pas à la panique et me suis reconcentré pour continuer ma route. Sur mon tableau de marche, j’accusais alors un débours de plusieurs minutes et plusieurs coureurs avaient pris la poudre d’escampette. Je me mis en tête de les reprendre un à un si plus aucun arrêt imprévu ne surgissait. A Montreuil-Bellay, je comptais encore 5’ de retard sur mes plus belles étapes et au loin j’apercevais des coureurs (Jean Michel, une Taïwanaise, Patrick) alors que je venais de repasser devant Angel. Le vallonnement me convenait et après le second ravitaillement, je dépassai et laissai sur place mes prédécesseurs. Au ravitaillement de Loudun, Patrick me reprit et nous avons traversé la ville ensemble, ensuite il profita de sa bonne vitesse de base et d’une partie plus roulante pour s’éloigner progressivement. Il me prendra 8’ en 14km. Je finis bien cette étape, mais n’avais pas réussi à atteindre mon objectif (5h48’ option gourmande, moins de 6h option tentée et réussie l’an dernier, plus de 9,5km/h soit mettre moins de 6h06’ 3ème option) : je terminai en 6h08’39 mais content quand même car j’avais repoussé encore un peu plus les coureurs situés juste derrière moi au général. A Monts sur Guesnes, nous avons enfin pu occuper le gymnase terminé depuis 4 ans mais qui comportait des malfaçons interdisant toute occupation humaine. Il fallait toutefois laisser les chaussures à l’entrée et porter les valises, mêmes celles à roulettes, mais c’était un luxe par rapport à la salle exiguë mise à notre disposition les autres années. Le pot à la Mairie fut suivi du repas au restaurant ; ce furent des moments sympathiques, resserrant les liens entre les coureurs surtout ceux qu’on ne voyait pas souvent car arrivant plus tard. Seul bémol à cette belle journée – sans compter la pluie qui s’est invitée en fin d’étape – c’était l’abandon de Mathieu Fréville, trop handicapé par ses releveurs et qui ne put assurer un tempo suffisant pour atteindre Monts dans les délais. A noter aussi les 2,5km de rab d’Hervé, le vainqueur de l’étape qui avait été trop vite et qui avait suivi un marquage erroné de la part du flècheur. Le fléchage ça ne doit pas être évident à faire même pour quelqu’un d’aguerri, je ne sais pas si je serais capable de l’assurer sans moi-aussi me tromper, même si j’ai une bonne maîtrise de l’itinéraire de la TG.

     

    8/ mardi 19 août : Monts-sur-Guesnes - Angles-sur-l'Anglin 63 Km (520 Km)

     

    On nous pose souvent la question : « Qu’est-ce qui vous fait courir ? ». Il aurait fallu venir courir la première heure de cette étape pour comprendre. Nous sommes partis à 42 coureurs peu après 6h30 sous un ciel complètement dégagé, il faisait donc frais un peu aussi. C’est encore une fois parti vite, même moi, mais j’ai su me contrôler pour revenir à un rythme moins soutenu. Mais je piaffais d’impatience de voir si j’allais une nouvelle fois avoir mes ennuis. Et bien, pendant plus d’une heure, je n’ai rien eu, j’ai anticipé les extrasystoles et n’ai pas déclenché de tachycardie. 6 coureurs se sont vite détachés, un mini groupe de 6 s’est formé derrière, dont je faisais partie, puis derrière, la file des autres coureurs s’étalait sur la route légèrement vallonnée menant à Châtellerault. Je restai en retrait de ce mini paquet car je trouvais que le rythme adopté était un peu trop rapide et je voulais rester à l’écoute de mes sensations. J’avais quand même mis la musique pour penser à autre chose et pour profiter du paysage d’une autre façon.

    9,7km/h de moyenne pour la première heure, j’étais sur de bonnes bases et quelques côtes un peu plus pentues ont commencé à venir perturber ma cadence. J’en profitai pour tester ma capacité à monter sans alterner course et marche et sans faire augmenter trop le rythme cardiaque. En haut d’une côte, j’eus une petite alerte, je m’arrêtai pour récupérer, moins de 30 secondes, et je repartis en me demandant s’il allait y en avoir d’autres. Au premier ravitaillement, je ne stoppai que le temps d’échanger mes bouteilles et de prendre une banane et deux biscuits, 50 secondes au total, et donc je remontai et dépassai peu à peu tous les coureurs du groupe de poursuivants. Seuls Jean Michel et Patrick étaient restés devant, mais à moins de 200m. L’arrivée à Châtellerault puis sa traversée se déroulèrent bien, je passai au ravitaillement N°2 en 3h06’ et j’en repartis juste avant mes deux compères. Seul Patrick arriva à me suivre et me dépassa au ravito N°3, juste au début de la longue route menant à Pleumartin. 4h03’ au km 39,5 me convenaient. Sur cette longue portion sinueuse et vallonnée située entre Châtellerault et ce troisième ravitaillement je pris du plaisir à constater que plus aucun ennui n’était venu me perturber, ainsi, au début de la D14 que naguère j’avais appris à détester j’avais encore plein d’énergie et la volonté de ne pas mollir, au contraire, j’avais envie d’en remettre une seconde couche. Patrick étant trop rapide sur le plat n’eut pas de mal à me distancer alors je me fixai un nouveau challenge : essayer de revenir le plus possible sur Stefano, le coureur Italien, parti avec les 5 premiers du général.

    A Pleumartin, après 10km effectués en 1h01’ (passage au marathon en 4h20 et au 50ème km en 5h09’) j’appris qu’il avait une dizaine de minutes d’avance sur moi, et que Patrick était intercalé entre nous deux. Beau challenge en perspective. L’objectif de faire moins de 6h30’ se dessina mais ma marge était ténue, il ne fallait pas flâner et trop regarder les papillons ou autres bestioles. C’était redevenu vallonné et sinueux, avec quelques portions ombragées bienvenues.

    J’atteignis mon objectif chronométrique mais Stefano conserva toutefois 5’ d’avance sur moi à l’arrivée. J’avais limité les dégâts et en fin de compte je m’étais rassuré quant à ma faculté de pouvoir accélérer dans la seconde partie d’étape. Je finis 8ème en 6h29’47 et restais 7ème au général.

    En fin de journée, Nicole nous offrit l’apéro pour son anniversaire, puis nous allâmes au restaurant à 19h30 avant une nouvelle nuit que j’espérais bonne. Un autre jour se lèverait après cette nuit avec 69km à courir sur une étape entre Angles et Saint Sulpice les Feuilles que j’avais surnommée l’étape érotique en souvenir de Serge G. (Gainsbourg bien sûr).

     

    9/ mercredi 20 août : Angles-sur-l'Anglin - St-Sulpice-les-Feuilles 69 Km (589 Km)


    La nuit fut bonne malgré de nombreux réveils et quand je décidai de me lever, la lumière n’était pas encore allumée. Je me préparai tranquillement, allai manger et rangeai tout mon barda. Lors de cette 8ème TG, j’étais mieux organisé que les années précédentes et je n’étais plus en retard aux briefings. J’anticipais le soir et préparais tout ce dont j’avais besoin le lendemain matin sans avoir à le chercher partout et à mettre sens dessus-dessous mes affaires pour me rendre compte que ce que je cherchais était juste là, devant mon nez. (Oui, vous aussi ça vous est arrivé ?).

    Le départ fut donné de l’endroit où nous finîmes la veille et donc la rampe descendante devint la rampe ascendante : sans doute pas loin de 15% sur 100m, ça échauffe vite les jambes ! Une fois là-haut, je me retrouvai en compagnie des 5 premiers, enfin, juste derrière et je me décidai alors à continuer sur le même rythme. Je fus largué rapidement et rejoint par Angel et Stefano. Nous courûmes de concert pendant un certain temps et je dus faire remarquer à Angel qu’il allait peut-être un petit peu trop vite. Il me dit que j’avais raison et que ses parents lui avaient conseillé de toujours rester derrière moi, de ne jamais être devant. Mais il ne les a pas beaucoup écoutés et s’est détaché malgré tout. Je refaisais la jonction à chacune de ses pauses « buissons » et il profitait de mes portions de marche pour m’alimenter pour reprendre le large. J’étais quand même sur du plus de 10km/h de moyenne et quand je vis que je passais les km en 5’45 à 5’55 et qu’il me lâchait néanmoins, je me dis qu’il filait à 11 au moins. Au premier ravitaillement, j’avais repris les devant, non pas pour chercher à le distancer, mais parce que j’avais juste échangé mes bouteilles vides contre des pleines préparées le matin avant le départ. J’ai tenu le 10 de moyenne jusqu’au 40ème km environ, mais au ravitaillement N°3 je pris 2’ pour m’alimenter – soupe, coca et gâteaux – et quand j’en repartis, ma moyenne avait baissé. Elle ne repassera plus au-dessus des 10, bien au contraire, donc je vis que je n’avais pas encore le gabarit pour tourner à cette allure sur une étape. Passage au marathon en 4h18’ puis aux 50km en 5h08’, je maintenais donc quand même une cadence intéressante. Mes deux compères (Angel et Stefano) étaient toujours dans les parages, mais ça ne me gênait pas du tout, ça mettait un peu de piment dans l’étape. Derrière, les poursuivants étaient loin.

    Au ravitaillement de chez Nicole et Françoise, je commençai à vraiment sentir la fatigue me tomber dessus. Je m’accrochai en courant dans les côtes le plus possible – il fallait s’habituer aux prochaines étapes montagneuses – et dans les descentes je déroulais difficilement. A 7km de la fin, au dernier ravitaillement, Angel m’annonça qu’il m’attendrait mais je lui dis qu’il devait filer, qu’il était en train de faire une belle étape et que je le rattraperais si j’étais assez costaud pour ça. Je ne le fus pas et il fila vers une belle 6ème place bien méritée. Je terminai avec Patrick revenu du diable vauvert en battant quand même mon record sur cette étape (de 40 secondes environ). 7ème ex-æquo en 7h13’30s je n’en demandais pas tant.

     

    10/ jeudi 21 août : St-Sulpice-les-Feuilles - Bourganeuf 62 Km (651 Km)

     

    Qu’il a fait froid ce matin-là au réveil. Les 6° au lever prévus par JB n’étaient pas une blague. Le gymnase en proie aux courants d’air dès l’allumage des projecteurs était une véritable glacière. Je me préparai en me couvrant bien et le trajet à pied pour rallier le départ me permit de voir que ça allait bien. Pas de douleurs, pas de muscles raidis, pas de sensation de froid. Je pris un départ rapide, pourquoi pas, et me retrouvai derrière un groupe d’habituels et peu à peu la hiérarchie se mit en place. Angel prit quand même les devants du groupe de poursuivants car les 5 leaders étaient déjà loin et je ne le revis que plus loin au gré d’un de ses fréquents arrêts techniques. Je consultai ma montre et remarquai que les 9,7/9,8km/h me convenaient. J’arrivai au premier ravitaillement en 1h32’ pour 15km et on me demanda si j’avais vu Angel. Il s’était trompé de chemin dans la ville et quand je repartis du ravitaillement, je l’aperçus qui revenait dans le sens inverse de la course. Il me rattrapa rapidement et je ne le revis plus avant un moment, et quand je l’apercevais c’était de loin. Je récupérai et dépassai Stefano et Patrick. Au second ravitaillement, km28 en 2h52, je pris un peu mon temps pour bien refaire le plein et anticiper les 12km ou plus qui me séparaient du ravitaillement N°3. Nous courions sur des routes tranquilles, ombragées, fraîches, la température était idéale, mais je transpirais abondamment.

    La dernière fois que j’aperçus Angel, ce fut quand j’arrivai au ravitaillement N°3, celui des M&M’s (Marcel et Marie qui nous avaient offert un apéritif la veille au soir pour leurs 50 ans de mariage) et comme à mon habitude j’y restai un peu plus longtemps afin de prendre une soupe, quelques rondelles de saucisson, un peu de melon, des morceaux de pêche et d’ananas ; pas étonnant que je sois un des seuls à prendre du poids sur la Transe Gaule. Le temps aussi d’échanger mes bouteilles contre des pleines, et je me retrouvai à nouveau avec Stefano et Patrick à mes trousses. Comme j’étais un relativement bon grimpeur, pas aux arbres vous aurez compris, je distançai de nouveau le coureur Italien et ne vis plus non plus Patrick. A l’avant dernier ravito, km50 en 5h18 (passage au marathon en 4h28’, soit moins vite qu’hier) j’étais tout seul et je me dis que les 12km qui restaient allaient être longs. Seule interrogation : une course cycliste devait emprunter la fin de notre étape (le tour du Limousin) et je n’avais pas d’informations sur le parcours de la fin de l’étape. Allait-il être modifié ? Je verrais en temps voulu. A peine sorti de ces pensées, Patrick déboula de derrière comme à son habitude et après avoir discuté quelques secondes, me laissa scotché au bitume. Je n’avais pas le niveau pour le suivre.

    Au dernier ravitaillement, il n’était plus en vue depuis longtemps et j’appris que la course passerait un peu plus tard et que je ne devrais pas être gêné. Je terminai péniblement car une très forte montée précédait les 500 derniers mètres. Le chrono indiquait 6h31’40s soit mon meilleur temps sur cette étape lors d’une Transe Gaule, le vrai record datant de la TransEurope où j’avais mis 4’ de moins pour exactement le même itinéraire.


    11/ vendredi 22 août : Bourganeuf - Peyrelevade 49 Km (700 Km)

     

    La plus courte étape de la Transe Gaule, si l’on exceptait l’ultime qui mènera les coureurs sur la plage de Gruissan, pouvait s’avérer piégeuse. Quelle stratégie adopter ? Se réserver en vue de la suivante de plus de 75km ? Y aller à fond et advienne que pourra ? Se faire plaisir ? J’avais choisi mon option : me faire plaisir et comme le plaisir de faire une belle étape rapide n’a pas d’équivalent, j’avais opté pour un petit peu de la deuxième option. Le départ fut poussif pour traverser Bourganeuf et surtout à la sortie de la ville quand sur 1500m le pourcentage avoisinait les 10 voire les 15% par endroits. Donc j’eus du mal et je me retrouvai bientôt lâché par des coureurs qui sont le plus souvent derrière : René, Alain, Angel, Stefano, JP et Philippe… Quand le profil devint plus correct, je me trouvai un petit rythme entre aisance musculaire et respiratoire et remontai peu à peu ces coureurs sauf Alain et Stefano qui avaient de bonnes jambes. Le profil n’était plus à la montée stricte, beaucoup de portions descendantes, de faux-plats montants ou descendants se succédèrent, cela permettait de faire remonter la moyenne : j’étais encore à moins de 9. Le passage au Compeix, km 7 en 46’, puis le passage au ravito N°1 km14 en 1h25’ me confirmèrent que la moyenne allait mieux et moi aussi. Je venais de dépasser Hervé qui ne pouvait plus vraiment courir sans ressentir ses douleurs au genou et à la hanche. La suite du parcours soi-disant en côte vers Royère de Vassivière était bien agréable ; des côtes, il n’y en avait pas vraiment et je me dis qu’elles seraient beaucoup plus difficiles vers Faux la Montagne et même vers l’arrivée.

    Au passage à Royère km22 en 2h13, j’avais presque retrouvé ma moyenne « objectif du jour » de 10 à l’heure. A ce moment, j’étais 5ème, j’avais dépassé mes compagnons de la montée dans le dernier raidillon vers ce village. Dans la descente je déroulai et atteignis le ravito N°2 en 2h34’ pour 26km. Pile poil du 10 de moyenne ! J’étais content et connaissant la suite jusqu’à Faux la Montagne, je repartis du ravito en maintenant la cadence. Le long du lac de Vassivière, je me remémorai les vacances passées en famille ici il y a quelques années. L’ombre qui était pratiquement présente tout du long depuis le départ maintenait une bonne fraîcheur : temps idéal pour courir, mais je savais qu’après le lac il y avait une partie un peu découverte où le soleil allait peut-être chauffer un peu. Je mis de l’écran total pour protéger mes tatouages, les nouveaux, comme je le faisais tous les jours depuis Roscoff. Souvent, Étienne l’accompagnateur d’Alain me rattrapait en voiture pour me demander si ça allait et pour trouver un endroit où se garer pour attendre Alain. Il était avec Mathieu qui avait abandonné suite aux blessures aux releveurs de la première semaine. Ils étaient sympas et on se marrait bien. Ils me prirent en photo peu avant Faux là où se trouvait le banc baptisé « le banc des Gaulois » par JB.

    Quand j’arrivai à Faux, en 3h27’ pour 34,2km, j’eus droit aux honneurs du comité d’accueil de la ville au niveau du 3ème ravitaillement. Speaker, musique, applaudissements… de quoi en repartir boosté. Un petit coup d’œil en passant vers l’étoile gravée en creux dans un bloc de granite au niveau du camping (je ne sais pas si beaucoup savaient qu’il y avait ça ici) et dans la descente au loin j’aperçus un coureur non identifié, mais en jaune fluo quand même. Qui était-ce ? Curieux comme tout, je me dis que je n’allais pas tarder à le savoir. Je mis 7km pour le rattraper : c’était un Taïwanais, le plus petit des deux de tête, et je pensai qu’il était cuit – ce qu’il était sûrement avant qu’il ne s’aperçoive que je lui revenais dessus. Après le ravitaillement N°4 au km42,3 en 4h13, au bord d’un lac, le Taïwanais repartit et dans la montée il s’arrêta pour prendre des photos. Je le dépassai en pensant qu’il ne suivrait pas. Il y a beaucoup de coureurs, surtout chez les asiatiques, qui détestent se faire dépasser en courant, alors ils s’arrêtent, font semblant de faire quelque chose ou nous applaudissent. Lui, il s’était arrêté prendre des photos et je ne pensais pas que 10’ après il allait me déposer sur place et me distancer d’1’30 sur la ligne d’arrivée. Mais je reconnaissais qu’il était quand même beaucoup plus rapide que moi. Je finis en 4h55’51s à la 5ème place, loin derrière Stéphane vainqueur de sa 3ème étape, mais pas si loin de Carmen, seconde, et de l’autre Taïwanais. Derrière moi, Stefano et Alain finirent ensemble, à 9’, puis suivirent Angel, René, Jean Michel… dans l’ordre « habituel » du classement. Seul Hervé était porté manquant dans la tête de course. Il arriva beaucoup plus tard, avec des coureurs à qui il prenait souvent 2 ou 3h. Mais quand on est blessé et qu’on est contraint de marcher pour ne pas avoir trop mal, il faut savoir l’accepter, ce qu’il avait fait. J’espèrais pour lui que les jours prochains allaient s’avérer meilleurs afin qu’il fasse une seconde partie de TG pleine de plaisir.

    2 départs étaient programmés pour le lendemain : l’un à 6h et l’autre à 6h30. Je ferais partie du second groupe. L’étape est longue : Peyrelevade – Mauriac 75km au moins ; beaucoup n’arriveraient qu’après 18h voire même plus tard.

    12/ samedi 23 août : Peyrelevade - Mauriac 76 Km (776 Km)


    Il faisait froid quand on se réveilla dans la salle. Dehors aussi, mais pas autant qu’on le craignait la veille.

    Nous partîmes relativement groupés, si l’on peut parler de groupe quand on est 5, et je me rendis compte que je n’avais pas trop de mal à suivre. Carmen se détacha progressivement puis Stéphane l’imita peu après. Les deux Taïwanais étaient devant moi mais à moins de 100m. Il faisait encore sombre et on commençait à apercevoir les hauteurs environnantes, les petits reliefs boisés et les prairies. La route montait mais c’était facile à ce moment de la course. Dans la longue côte pas très raide nous commençâmes à dépasser la queue du groupe parti avant nous, c’est là qu’on se disait que lorsqu’on les reverrait, on serait entrain de dîner. Au km7, on rejoignit la route de Millevaches, une longue ligne droite ondulée sur laquelle on distinguait les autres coureurs tous équipés de tenues fluo, jaune ou orange, très bien visibles de loin. Je passai devant un des deux Taïwanais et j’atteignis Millevaches en 54’ pour 9,250km. Je me sentais des ailes et commençai à me dire que j’étais bien parti pour titiller mon record sur cette étape (7h30 pour 75km en 2007, 3ème place avec Jochen Höchele). Aujourd’hui, il y avait un kilomètre de plus mais l’objectif restait le même. La partie après le village était vallonnée, le ravitaillement N°1 s’y trouvait au km 14,3 (1h24’) puis une longue descente menait à Meymac. Là, j’accélérai un peu afin de tenter de reprendre le second Taïwanais. Nous arrivâmes tous les trois ensemble, son collègue nous ayant rattrapés, à Meymac en 2h05’ pour 21,8km. Après Meymac, les deux ont accéléré un peu et j’ai été lâché. Je les voyais disparaître à chaque virage, mais je me rassurai en constatant qu’ils ne me reprenaient plus beaucoup au fil des km et des successions de montées et descentes. Le ravitaillement N°2 me permit de rattraper Hervé qui était encore gêné par sa tendinite du TFL, km 28,7 en 2h45, mais à ce moment-là, il repartit et se mit à augmenter sa cadence ; ainsi il me distança de manière progressive et irrémédiable en l’espace de quelques kilomètres. J’eus à cet instant de la course un petit souci de rythme cardiaque et j’en profitai pour m’arrêter et récupérer assis sur une murette, vidant à l’occasion une de mes chaussures d’un caillou sans doute imaginaire. Mon cœur reprit sa cadence normale et je repartis. Cet arrêt marqua le début d’une baisse de régime générale. Plus de Taïwanais à l’horizon, ma moyenne redevenue normale, passage au ravitaillement N°3 en 3h59’ pour 40,3km puis arrivée à Neuvic en 4h58’ pour 49,2km.

    J’espérais beaucoup faire remonter ma moyenne avec la descente vers la Garonne, mais sur les 15km, il n’y en avait que 8 de franche descente. Au ravitaillement N°4 à la sortie de Neuvic, je refis le plein de mes bouteilles et engloutis des bout de melon, d’ananas et de saucisson. Je dus manger trop vite et sans tout mâcher, alors je fus indisposé quelques kilomètres plus tard car les boissons ne passaient plus, « bloquées » avant l’estomac. J’essayai de vomir sans y parvenir et je dus ralentir. Une fois ce petit moment désagréable passé, j’eus du mal à retrouver un rythme de course intéressant et j’effectuai donc la descente sans pouvoir me relâcher. Les passages au ravitaillement N°5, km 60 atteint en 6h04 puis au pont sur la Garonne (km 64 en 6h30) me confirmèrent que mon objectif était mort car il restait alors 12km dont au moins 6 de bonne montée. Je dépassai un des deux Taïwanais, restai à moins de 50m de l’autre – je les avais rattrapés en fin de descente – et j’espérais encore finir devant eux. Je me dis que j’allais peut-être finir 3ème, mais c’était sans compter sur les bonnes courses réalisées par Angel et Patrick, partis 30’ avant moi et que je n’avais pu contrôler.

    Au final, dans la douleur, je franchis la ligne en 7h53’38, quand même à la 6ème place, juste derrière le Taïwanais que je n’avais pu rattraper. Stéphane gagna devant Angel puis Carmen, Patrick, le Taïwanais et moi.

    Globalement, j’étais content quand même malgré une très mauvaise gestion de mon étape. J’avais voulu tenter quelque chose mais n’avais pas eu les moyens de le réussir.

    L’étape de montagne du lendemain qui se terminerait à Jussac nous ferait traverser Salers et franchir 4 cols. Dénivelé prévu : 1064mcontre quand même plus de 1000 ce jour !


    13/ dimanche 24 août : Mauriac - Jussac 64 Km (840 Km)

     

    Après les fortes averses de fin de journée d’hier, on pouvait craindre d’avoir un temps maussade pour cette étape aux 4 cols. Au lever, nous étions rassurés, il faisait sec et à peine froid.

    Le départ commun fut donné à 6h30’ et tout de suite 4 des 6 premiers du classement général ainsi qu’Angel se retrouvèrent devant moi. La hiérarchie du classement général semblait respectée, il ne manquait plus qu’Hervé dont on ne savait pas s’il était en voie de guérison ou non et Patrick, habitué aux départs prudents. Je fus vite au courant de l’état d’Hervé, ce dernier me dépassant après à peine 10km, Patrick étant tout près de moi. Au bout de 14,6km, au 1er ravitaillement, je constatai que j’étais sous les 10km/h (1h29’) mais je me sentais bien, mis à part que je trouvais quand même que dans les petites montées j’avais les jambes lourdes, ce qui s’est confirmé un peu plus loin quand une nouvelle bosse se présenta. Je pensai que la montée vers le col du Legal allait être difficile si ça continuait ainsi. Salers, km 18,6 en 1h55’, que nous visitâmes grâce au parcours fléché par JB, me permit de prendre mon temps pour m’alimenter. Je mangeai la banane prise au ravitaillement, bus bien et entamai la descente digne du « Salers de la peur », descente à faire pleurer les releveurs, muscles jambiers fréquemment hyper sollicités et enflammés sur les courses à étapes chez les « novices », mais il peut aussi y avoir des cas de récidive chez certains anciens. Une fois la forte pente aux lacets serrés franchie, la suite permettait de relancer un peu la cadence. A Fontanges, km 24,6 pour 2h30’ de course, je vis que mon débours par rapport aux prévisions n’était pas si important que ça, mais nous n’avions pas encore commencé l’ascension du premier col. Au ravitaillement N°2, au pied de la montée, km 28,7 pour 2h56’, je pris mon temps pour bien reprendre des forces et je me retrouvai avec Patrick. Devant, tous les autres avaient déjà pris une grosse avance mise à part Carmen aux prises avec des problèmes intestinaux. Comme je le redoutais, la montée fut laborieuse, je ne pus pas courir tout le temps et j’optai pour l’alternance course-marche, alternance qui se fit de plus en plus fréquente avec des temps de marche supérieurs aux temps de course : mes jambes étaient de véritables poteaux de bois, je n’arrivais pas à faire partir les douleurs dues à l’acide lactique. La fatigue des dernières étapes sans doute, où j’avais quand même bien tapé dans le stock d’énergie. Il y avait des vaches qui faisaient tinter leurs cloches, cela donnait un peu de sel à cette fade montée. Quelques sources se présentaient permettant de mouiller la casquette même s’il ne faisait pas trop chaud. Je passai le premier col, le Col de St Georges, au km 32, en 3h24’, puis la courte descente avant de reprendre l’ascension vers le Legal me confirma que je n’allais pas faire une grosse performance. Km 38, en 4h08’ avec le 3ème ravitaillement auquel j’arrivai exténué, vidé de mes forces ; il fallait faire quelque chose, heureusement que la descente allait commencer pour faire de la borne et remonter la moyenne jusque-là pas folichonne. Je dévalai à plus de 10 voire 11km/h tout en restant prudent, je passai le 3ème col, le Col de Bruel en 4h37 pour 42,5km, et le dernier, celui de la Croix de Cheules en 5h10’ pour 48,3km. Le parcours ensuite nous fit prendre la route des crêtes de laquelle la vue était magnifique par ce beau temps ensoleillé. Nous quittâmes cette route au km 54 pour entamer une nouvelle descente périlleuse vers Marmanhac où se situait le dernier ravitaillement (km 58 pour 6h12’ de course). Allez Fab, plus que 6km ! Je les fis à une allure assez convenable sur une longue route plate ou avec quelques faux-plats pas méchants. J’arrivai à Jussac en 8ème position, après 6h50’36s, à plus de 9,3 de moyenne. L’an dernier, j’avais mis 4’ de moins, donc globalement, la mauvaise impression physique de cette journée fut tempérée par ce chrono « correct » mais en-deçà de mes estimations gourmandes (moins de 6h45’ à moins de 6h30). Le 1er arrivé fut Stéphane devant un Hervé renaissant puis un Angel toujours aussi fougueux, suivirent les Taïwanais, Patrick et Carmen. Moi je fus le 8ème suivi d’Alain et de René à 10 et 12’ environ derrière. Encore une longue étape se projetait le lendemain via Aurillac : 69km. On arriverait à St Cyprien sur Dourdou, tout près de Rodez.

     

    14/ lundi 25 août : Jussac - St-Cyprien-sur-Dourdou 69 Km (909 Km)


    Ce fut une nouvelle belle étape malgré un début poussif en raison de la succession de bosses assez raides puis la traversée d'Aurillac. Jusque-là ça pouvait aller puis comme prévu nous avons rencontré la circulation mais ce ne fut pas si laborieux que je ne l'aurais pensé et avais déjà vécu à plusieurs reprises. Mais un grand ouf de soulagement fut poussé quand j’arrivai sur la petite route tranquille vers Cabrespine et La Feuillade en Vezie.
    Les jambes allaient de mieux en mieux et je pus dévaler les deux descentes vers Cassaniouze puis vers Grand Vabre. Stéphane gagna l’étape devant un Taïwanais (le plus grand des deux du haut du classement) puis suivirent Angel et Stefano qui avait réussi à mieux monter les côtes et qui descendait aussi à 14km/h. Patrick, Carmen et moi finissions en à peine 5' et j'en profitai pour améliorer mon chrono de plus d'une minute. Derrière, Hervé qui avait eu un coup de mou puis le second Taïwanais (le plus petit) et le duo Alain-René complétèrent le haut du classement. Par rapport au reste du groupe des transe gaulois de gros écarts avaient été creusés. Il faisait chaud l’après midi (plus de 25°) et ceux qui sont allés à la piscine ont bien eu raison, pour être en pleine forme le lendemain sur du plus court (58km) avec quelques bosses raides et de longues descentes ainsi qu'un faux-plat montant pour finir. Nous étions installés dans le hangar à bestiaux où il faisait chaud et allions y passer la nuit.

    15/ mardi 26 août : St-Cyprien-sur-Dourdou - Cassagnes-Bégonhès 58 Km (967 Km)


    La douceur nous a accompagnés dès le départ de cette courte étape et le ciel couvert promettait une journée agréable et pas trop chaude. Le peloton s’est rapidement étiré peu après le départ et un groupe de 6 prit les devants. Je suivais à distance respectable sans chercher à faire la jonction. Je ne souhaitais pas partir trop vite, néanmoins j’avais l’objectif de passer à Marcillac en 1h maximum, avant la raide montée évitant la route « de la mort ». Au sommet nous attendait le ravito N°1 (km15). (Marcillac : 59’30 pour 10,250km ; ravito N°1 : 1h03’ pour 14,750km). Je n’avais pas rattrapé les 6 de devant : Stéphane, les 2 Taïwanais, Carmen, Angel et Stefano. La route légèrement bosselée pour nous mener à Rodez était calme et assez plaisante. Au moment où je m’attendais à ce qu’on rejoigne la route dangereuse, le fléchage nous indiqua de tourner à gauche et de suivre un chemin caillouteux. Super bonne trouvaille de Nicole (pendant la MilKil de juin) et ce nouvel itinéraire nous raccourcit l’étape de près de 1000m. Surtout, nous avons tous évité de nous mettre en danger en croisant tous les abrutis à grosse voiture qui sont les rois de la route. Et des comme ça, on en croisera des dizaines en fin d’étape. Plus leur voiture est grosse moins ils doivent en avoir dans le cerveau. Heureusement, les routiers étaient sympas et attentifs quand ils nous croisaient. Je leur faisais à chaque fois un petit signe de remerciement de la main. A l’entrée de Rodez, après avoir cheminé sur une piste cyclable pendant 4 ou 5km (3h01’ pour 29,2km) il fallait être vigilant pour ne pas s’égarer, même si je connaissais la route, on ne sait jamais, un changement de dernière minute pouvait avoir modifié le parcours.

    Le ravitaillement N°2 situé juste au pied d’une forte montée me permit de prendre du temps pour récupérer et grignoter quelques bouts de melon, saucisson et pêche. Allez, direction Le Monastère puis la route assez fréquentée vers le ravitaillement N°3 qui allait marquer le début de la partie la plus tranquille de l’étape (3h53’ pour 36,7km). Vivement le km 42 qui marquerait le début de la longue descente vers Pont de Grandfuel. J’avais repris du temps sur Carmen et Stefano que je pouvais apercevoir de temps à autres au gré des lignes droites, et quand j’arrivai au km42, Stefano n’était qu’à 100m devant moi. Bien sûr, il me distança dans la descente. Ma moyenne en profita pour remonter et repasser au-dessus de 9,4km/h, l’objectif final étant de faire moins de 6h pour 58 (ou 57) km. Je déroulais à 12km/h sans gêne particulière, tout en maintenant la vigilance au niveau maximal car les chauffards aveyronnais n’hésitaient pas à doubler dans notre dos ou de face même quand le véhicule dépassé se déportait pour nous éviter. Au ravito N°4 (km 46,5 en 4h54) il ne nous restait plus que 10 bornes, le coup était jouable. Je le jouai et je réussis mon contrat même si la route remontait relativement fortement pendant 5km. J’avais repris Stefano, l’Italien, avant la fin de la montée, mais sachant qu’il y avait 2,5km de descente avant la ligne d’arrivée, je ne me faisais pas d’illusions quant au final : il allait me reprendre facilement la minute d’avance au sommet et m’en remettre une ou deux par-dessus. Au final, je mis 5h56’26, Stefano était arrivé 1’30 avant et Carmen 1’ avant lui. Stéphane fut de nouveau vainqueur devant les deux Taïwanais puis Angel, Carmen, Stefano et moi. Hervé arriva ensuite devant René, Patrick et Jean Michel.

    La pluie s’était invitée à 10km de la fin de cette étape et cela faisait du bien. Par contre, le linge n’a pas séché et il faudrait trouver le temps dans l’après-midi du lendemain après l’étape de le faire sécher, à Saint-Sernin sur Rance. On allait franchir au km 35 le 1000ème km depuis le départ de la TG ; ça se fêterait et on aurait peut-être une petite coupe de quelque chose qui pétille. On verrait. De la pluie était encore annoncée pour le début de matinée. Journée ponchos en perspective si cela se confirmait.


    16/ mercredi 27 août : Cassagnes-Bégonhès – St-Sernin-sur-Rance 56 Km (1023 Km)

     

    Au petit matin dans le hangar encore baigné dans la nuit, les coureurs et bénévoles se sont peu à peu réveillés. La lumière n’était pas encore allumée, mais déjà les plus matinaux commençaient leur longue et minutieuse préparation afin de prendre le départ de cette nouvelle étape, la 16ème, relativement plus courte de 56km (54 + le nouveau site d’arrivée situé à près de 1500m au-delà de l’ancienne ligne d’arrivée). Ce rituel matinal, chacun avait appris à l’optimiser, comme des robots encore engourdis par les efforts des jours précédents, par la nuit pas trop fraîche mais pendant laquelle on a pu mesurer la quantité de fortes pluies qui avaient résonné sur le toit du hangar dans lequel nous avions pris place. Le linge de la veille, lavé et étendu n’avait pas séché totalement, on le mettrait ce soir si la météo le permettait. Le petit déjeuner, ritualisé lui aussi, avec café noir ou au lait ou thé, c’était selon l’appétit de chacun, accompagné de tartines de pain tranché ou de pain frais tout chaud venant de chez le boulanger local. Pour ma part, je n’avais pas assez d’appétit pour le pain et la confiture, je m’étais donc acheté quelques jours auparavant des pains au chocolat et j’avais une réserve de Nutella dans ma valise au cas où. J’avais prévu que mon stock dure jusqu’à Gruissan, c’est dire que j’en avais encore une bonne dizaine à dévorer. Mes bouteilles avaient été préparées la veille (lavage, rinçage et remplissage aux 9/10èmes d’eau) je n’avais plus qu’à leur ajouter du sirop de pamplemousse, le citron m’ayant donné quelques aigreurs d’estomac ces derniers jours et j’avais encore en réserve une bouteille de sirop de framboise. Je passai ensuite au pliage du sac de couchage, au rangement des sacs annexes, ceux qui me permettaient de « délayer » tout le bazar que j’emmenais mais qui disparaîtraient dès la fin de la Transe Gaule. J’appliquai ensuite mes pansements protecteurs sur les tétons afin de ne pas avoir de brûlures en fin de journée. Je mis les chaussettes et les chaussures, sans appliquer de crème protectrice dont je n’avais plus besoin, les pieds étant tannés par les presque mille bornes de faites depuis Roscoff. Ce fut ensuite le tour du lit de camp d’être plié et rangé dans le camion. J’enfilai mon sac à dos que je remplis : papier wc, crème solaire, écran total pour protéger les nouveaux tatouages, deux mini Bounty, un Lion, mes deux bouteilles d’eau avec du sirop et mon mini roadbook que j’avais de plus en plus de difficultés à lire, mes bras n’étant plus assez longs pour une lecture de loin. Mais, je le connaissais par cœur et il servait plus à me divertir qu’à me guider. Le rituel quotidien ayant été bien suivi et déjà retentirent les coups de sifflet de JB, le race director, afin de procéder au briefing. Ensuite, ce fut le moment de caler les GPS, puis survint le coup de sifflet marquant le départ. Bien sûr, pour une fois, mon GPS ne trouva pas de satellite et j’étais bon pour utiliser le GPS intégré, celui qui me permettait de connaître ma position pendant l’étape que j’avais déjà courue plus de 7 fois pour celle-ci, car lors de la TransEurope nous avions emprunté cet itinéraire.

    Je partis dans les premiers, comme d’habitude, et rapidement je vis que le train n’était pas si rapide que les jours précédents. La route montait pendant 5km, ça calmait les éventuels kamikazes ! Par la suite, les Taïwanais, Stéphane et Angel se détachèrent, suivis de Carmen, Patrick, René, Stefano et moi. Derrière ça suivait pas très loin, mais je ne me retournais pas pour vérifier qui suivait et qui était lâché. Le bornage de la route n’était pas très régulier et quand j’atteignis le haut de côte, je pensais que j’étais à plus de 10 de moyenne. En réalité, je ne devais être qu’à 9,5 d’autant plus que j’avais eu une petite alerte qui m’avait fait marcher une petite minute. Dans la descente, j’envoyai les kilomètres en moins de 4’, mais ces km ne faisaient que 900m et lorsque j’arrivai au premier point de repère kilométrique en 47’ à La Selve au km 7,7 j’ai constaté que j’étais sur un bon tempo mais pas aussi fantastique que les bornes kilométriques me le laissaient penser. Le ravito N°1 au km 13 après une autre montée, me confirma ma bonne marche (1h18’) et mon nouveau point de repère était placé au panneau d’entrée de Réquista au km 19 (1h56’) après une bonne montée. Après avoir traversé ce village, la descente vers Lincou fut agréable, malgré un revêtement grossier et quelques véhicules un peu rapides. Lincou (km 25,6 en 2h33’) est un très joli petit village que j’aurais pu visiter mais alors j’aurais perdu du temps et surtout le rythme que j’avais trouvé. Je passai donc directement au second poste de ravitaillement au pied d’une sérieuse montée de plus de 9km. La côte me permit de dépasser Carmen et je me suis surpris agréablement en voyant que je montais sans avoir besoin de marcher. Le ravitaillement N°3 était situé tout en haut, en fin d’ascension au km 35 atteint en 3h32’ ; j’avais bien couru avec quelques moments où j’avais alterné marche et course quand j’avais eu besoin de manger, de boire ou tout simplement de récupérer. En bas de la descente qui suivit nous franchîmes le 1000ème km de la TG depuis Roscoff au niveau de Plaisance au km 44 atteint en 4h27’. Le dernier ravito s’y trouvait. Il ne restait que 11km environ que j’effectuai sous un beau soleil. Heureusement que c’était encore le matin car j’aurais eu chaud. Il y avait encore de l’ombre, pas autant que lors de l’ascension puis de la descente précédentes, mais les petites zones protégées du soleil permettaient de se rafraîchir. Je finis l’étape seul, en 6ème position, en 5h36’35s à près de 9,9 de moyenne pour 56km (il y avait sans doute un peu moins) suivi de près par René et Yvonnick, Carmen et Hervé. Les autres de devant m’avaient bien distancés. Ce fut Angel qui remporta l’étape en 5h00’. Bravo petit champion ! Suivirent Stéphane, les deux Taïwanais et Patrick, tous à plus de 10 de moyenne ce qui leur valut de prendre le départ à 7h demain, tandis que nous, on devrait partir à 6h30. L’étape étant relativement longue (69km) le dénivelé important la rendrait encore moins facile. En revanche, la beauté des paysages marquerait une nouvelle fois les esprits, pour un peu que le soleil soit de la partie dès le matin. Assister à un lever de soleil sur les montagnes et contre-forts du sud du Massif Central, ça n’avait pas de prix.


    17/ jeudi 28 août : St-Sernin-sur-Rance – St-Pons-de-Thomières 69Km (1092Km)

     

    Les paysages traversés rendirent cette étape très belle comme prévu, avec un lever de soleil sur les massifs montagneux tandis que des bancs de brume recouvraient le fond des vallées.

    En revanche, j’eus du mal à rentrer dans cette longue chevauchée vers St Pons. Le départ donné, nous empruntâmes un nouvel itinéraire passant par la vallée du Rance composé de montées et de descentes aussi raides les unes que les autres, puis ce fut enfin la jonction avec le parcours classique, sur D33 vers Poustomy, le tout nous faisant économiser 500m sur la distance totale ramenée pour l’occasion à 68,5km. Ce qu’on avait gagné en distance avait été assez énergivore mais d’un autre côté on avait évité les dédales de ruelles avec ses passages où des escaliers pentus et glissants nous auraient fait risquer la chute.

    Je commençai à retrouver un peu de jambes dans la longue montée vers le premier col, mais je sentais que j’étais à la limite et que je n’avais pas de réserve de puissance pour accélérer une fois bien rentré dans l’étape. De plus, quelques petits désagréments gastriques me contraignirent à faire un court arrêt, court arrêt qui permit à deux coureurs de passer devant moi (Yvonnick et Stefano) et aux trois autres partis devant (Hervé, René et Carmen) de creuser un peu plus l’écart. Le groupe des 5 premiers de la veille était parti 30’ après nous, je savais qu’il n’allait pas déjà me reprendre tout ce temps. La montée qui me paraissait interminable se termina enfin quand j’arrivai au col de Peyronnenc où tronait le ravitaillement N°1 (en 1h50’ pour seulement 16,4km). La moyenne était inférieure à 9km/h ! Il fallait vite se reprendre. J’avais rejoint Yvonnick et Stefano avec qui j’allais faire l’accordéon pendant les 12 km suivants selon que la route montait ou descendait. Le second col, de Sié, atteint en 3h05’ pour 28,7km, précédait une courte mais très forte descente vers Lacaune où le ravitaillement N°2 était installé. Ce fut le point de départ de la seconde partie de l’étape : 3,5km de montée vers le col du Picotalen (km33 en 3h40’) suivis par une longue descente vers la Salvetat sur Agout (celui de l’eau pétillante). Cette partie était en pente douce au début, avec un revêtement grossier souvent composé de graviers puis cela s’amplifia et le changement de département – on arrivait dans l’Aude – fit que le route se transforma en un beau billard bien lisse. Je pus allonger la foulée et commencer mon opération « repasser au-dessus des 9km/h de moyenne ». Le ravitaillement N°3 me permit de rattraper Carmen, toujours accompagné de Stefano et Yvonnick. La Salvetat (km48 en 5h05’) marqua alors le début de la 3ème partie de l’étape : une forte et longue montée vers le col suivant, celui de la Baraque (km 54,2 en 5h55’). J’alternai course et marche, distançant Stefano sur le chemin raide du début mais restant à une distance raisonnable d’Yvonnick que je rattrapais de temps à autres. Le dernier col (le Cabaretou km 58,6 en 6h21’) constituait le début du dernier des 4 tronçons que je m’étais découpés mentalement avant l’étape et cette dernière partie constamment en descente pendant 10km fut propice à faire remonter la moyenne. 48’ pour descendre 10km, j’avais mené un bon train et j’arrivai à St Pons en 7h12’56s pour 69km à la 8ème place, derrière Yvonnick, René, Hervé (qui avait gagné l’étape) et 4 coureurs des 5 du second groupe. Nous avions eu un beau temps devenant chaud par endroits, comme si un énorme ventilateur pulsait des volutes d’air tiède, quelques parties ombragées apportant de la fraîcheur, un beau ciel bleu, un horizon dégagé… un paysage de vacances et de carte postale s’était offert à nous pendant toute la journée. Cela faisait oublier que ce ne fut pas facile du tout, mais après une bonne nuit de repos, je repartirais frais comme les autres matins. L’avant-dernière étape de 61km menait de St Pons à Moussan, via le col de Sainte-Colombe et Minerve puis le long d’un bout du canal du midi. Ça allait encore être beau mais peut-être difficile car le vallonnement y est encore conséquent.

    18/ vendredi 29 août : St-Pons-de-Thomières - Moussan 60 Km (1152 Km)

     

    Pour cette avant-dernière étape de la Transe Gaule 2014, rien n’avait changé dans le rituel de préparation, il fallait juste être prêt un tout petit peu plus tôt pour se rendre au départ en navette. Il faisait doux dans la pénombre et le jour n’allait pas tarder à se lever. Le ciel était partiellement dégagé, mais on devinait qu’il n’allait pas faire trop chaud tout de suite. Le départ donné, un bon groupe me précéda et je ne souhaitai pas me mettre dans le dur trop tôt car la montée vers le Col de Sainte-Colombe, je la connaissais bien et je savais qu’après 1500m de descente ou de plat, ça monte d’abord tranquillement et que parfois ça monte un peu plus fortement. Je contrôlais mon allure au GPS et constatais que j’étais à moins de 9,5km/h. L’objectif de cette étape était de tourner au moins à 9,7 pour ne pas faire baisser la moyenne générale. Mes compagnons de route à ce moment étaient Stefano, Yvonnick, Patrick, Carmen et Alain. Les autres, Stéphane, Angel, Hervé, les deux Taïwanais et René avaient creusé l’écart. Je les apercevais au loin quand la route tournait ou lorsqu’on voyait l’autre flanc de la montagne. Le franchissement du col en 1h04’ pour 9,6km m’obligea à allonger la foulée dans la descente et je fis remonter cette satanée moyenne après laquelle je courais aux alentours de 9,6 en bas de la 1ère descente puis après un petit raidillon qui me permit de bien m’alimenter avec un Lion que je dévorai, la crinière incluse, je repris ma belle allure de descendeur pour atteindre Boisset (km 18,6 en 1h54’). Je titillais les 10 de moyenne au pied d’une longue montée qui menait vers un panorama sur toute la partie sud du département et au-delà même. Par contre, pas de mer en vue, des nuages bouchaient l’horizon lointain. La montée fut difficile, mais je refis le retard sur certains de mes compagnons et je creusai encore plus l’avance que j’avais sur d’autres. Angel avait été déjà repris bien avant cette montée. Arrivé en haut de cette belle montée où le paysage était tout aussi magnifique que celui de la descente, je savourai l’idée de pouvoir remettre une accélération dans la descente vers Minerve. Du 12km/h environ pour atteindre ce village faisant partie des plus beaux villages de France. On traversa Minerve (km 28,6 en 2h53’), JB nous ayant concocté un petit détour de derrière les fagots. Je me régalai de ce beau site, de son canyon et de ses belles vieilles bâtisses. En en ressortant, Patrick me rattrapa et nous arrivâmes ensemble au ravitaillement N°2 puis au loin nous avons aperçu René et l’un des deux Taïwanais qui ne devaient plus compter que 5 ou 6’ d’avance. Les villages défilaient, d’abord La Caunette, au km 32,9 en 3h20’ avant le retour de l’alternance montée-descente dans le vignoble du Minervois, Paguignan, au km 39 en 3h57’ et enfin Bize-Minervois au km 47 en 4h47’. Pendant toute cette longue partie, je ne cessai pas de lutter contre moi-même, je voulais arriver au début de la dernière portion plate avec un matelas conséquent sur mes prévisions. Objectif atteint, je quittai le dernier ravitaillement au km 51 après 5h11’ de course. Plus que 10km et j’avais rejoint René, suivi de près par Alain tandis que Patrick produisit alors son accélération habituelle de fin d’étape. Je restai en meneur d’allure avec mes deux compères pendant 5km puis au train, je continuai sur le même tempo et je les lâchai.

    Je finis l’étape à la 5ème place en 6h08’01s soit mieux que l’an dernier (de près de 2’). Hervé avait gagné, devant Stéphane, Patrick auteur d’une belle fin d’étape lui permettant de faire un podium, puis le « grand » Taïwanais. Ensuite, ce fut moi suivi de René et Alain, Yvonnick, Stefano et Carmen.

    La dernière étape longue seulement de 40km nous mènerait le lendemain à Gruissan en passant par le Massif de la Clape où l’on risquait de retrouver de la circulation. Départ à 7h, arrivée des premiers vers 10h15 et des derniers pas après 14h, cut-off oblige. Pour ma part, deux options se présentaient : course peinarde pour finir sur un mode plaisir ou course en moins de 3h55’ pour faire mieux à la moyenne que l’an dernier.

     

    19/ samedi 30 août : Moussan - GRUISSAN-Plage 40 Km (1192 Km)

    Après une bonne soirée à Moussan, assez festive eu égard au fait que le lendemain se déroulait la dernière étape, courte de surcroît, inférieure à la distance du marathon, nous nous levâmes comme d’habitude avant 5h30. Les lumières devaient s’allumer à 5h30, mais les organismes habitués à s’éveiller un peu plus tôt n’avaient pas eu le temps de se dérégler. Cette dernière étape, celle de l’apothéose pour tous, le premier comme le dernier, s’annonçait belle, le ciel dégagé et la douceur ambiante lui donnant enfin une tonalité estivale. D’ailleurs, il fallait se préparer à avoir chaud aux alentours du Massif de la Clape, vers 9h30/10h. Le départ fut donné à la même heure pour les quarante, contrairement à l’an dernier ce qui avait posé des problèmes concernant l’ordre « logique » des arrivées sur la plage.

    C’est parti vite, Hervé effectuant un démarrage directement après le coup de sifflet de départ. Il fut suivi par Patrick et Stefano. Je ne le savais pas, mais Hervé lorgnait sur la troisième place qu’il souhaitait chiper au Taïwanais (le plus petit). Pour ma part, je partis moins vite que l’an dernier où le 12km/h était de mise afin de protéger ma 9ème place. Là, je ne craignais plus personne au général étant isolé entre le 6ème (Patrick) et le 8ème (René). J’étais donc environ 15ème au bout de quelques kilomètres, suivant le binôme Jean Pierre - Philou dont l’allure me convenait. L’an dernier, ils avaient mis 3h40’ (et moi 3h42’) et suite à une erreur de calcul de ma part dans le cumul des temps depuis le début à Roscoff, je croyais qu’il fallait que je mette moins de 3h54’ pour conserver ma seconde meilleure moyenne de mes 8 Transe Gaule. La pression était donc quand même là. Après 45’, j’eus envie de faire une pause technique et mes amis en profitèrent pour continuer leur route et me prendre 3’, le temps de mon arrêt. Je m’arrêtai au ravitaillement N°1 en 1h31’ pour 15,9km et après 2’ d’arrêt, je retrouvai quelques bonnes sensations, d’autant plus que de derrière étaient revenus sur moi Jean Michel, Yvonnick et Kelvin. Ils ne me dérangeaient pas plus que ça, mais je me mis comme objectif de rattraper ceux de devant plutôt que de me faire rattraper par ceux de derrière. JB avait noté à la craie sur la route aux points clés les temps de passage des premiers : km12 : Stephano en 53’, Hervé et Patrick en 57’ je crois ; je passai là en 1h10’ environ. Km20 : Hervé et Patrick 1h32’ (moi 1h57’), semi 1h38’ (moi 2h04’). Donc, j’avais une idée de l’avancée de mes copains nantais. J’étais poussif dans la montée vers la Clape que je passai en 2h18’ (km 23,2) et une fois là-haut, un paysage superbe s’offrit à mes yeux : la Méditerranée avec au fond vers l’Est, Sète et le Mont Saint-Clair (lieu d’arrivée de la MilKil ou 1000km de France) et à l’horizon vers le Sud Ouest, la chaîne des Pyrénées avec le Canigou, souvenir de la TransEurope qui m’avait fait passer à cet endroit en 2012. La descente s’avéra périlleuse en raison du flot de véhicules de plus en plus nombreux à nous croiser et du manque de bas côté pour se ranger quand certains ne daignaient pas se décaler. J’en frôlai des rétroviseurs dans la montée, et je crus que dans la descente ça allait être pareil. Or, JB avait trouvé un chemin très caillouteux et fortement pentu nous permettant d’éviter les dangers occasionnés par le grand nombre de voitures. On prit donc ce raccourci faisant économiser plus de 500m, mais ce fut assez périlleux quand même. Je rattrapai ensuite, dans le restant de descente vers Narbonne-Plage, mes amis JP et Philou avec qui je décidai de finir l’étape, au sortir du deuxième et dernier ravitaillement (km 26,3 en 2h35’). J’avais fait une croix sur mon hypothétique chrono de moins de 3h54’, en tout cas je n’avais plus envie de lutter et préférai terminer au rythme de mes amis. Nous avons fait les 13 derniers kilomètres ensemble, en bavardant et rigolant de temps à autres, mais surtout avec dans la tête que bientôt surviendrait la banderole de fin de TG. Nous sommes arrivés ensemble, laissant passer Elfio et Jean-Michel. 13èmes ex-æquo, en 3h56’23. A plus de 10km/h de moyenne quand même ! J’eus, au moment de mon arrivée, certainement plus d’émotions que lors de toutes les autres arrivées sauf peut-être la 1ère où j’avais tant souffert, mais où l’arrivée était plus une délivrance qu’une conquête.

    Il faisait beau, il y avait du vent, la mer était à deux pas, alors après une petite boisson rafraîchissante, j’allai me baigner et appréciai ça malgré ma frilosité légendaire. Je mis 10 bonnes minutes à entrer dans l’eau, mais une fois dedans, j’y restai longtemps… et j’y retournai plusieurs fois.

    Cette arrivée fut festive, comme souvent, mais là, puisqu’il était tôt, nous n’étions plus pressés alors nous en profitâmes un maximum. Il restait 4h avant de reprendre le bus vers Moussan, alors avec tout ce temps libre, on savourait.

    Voilà, ma 8ème Transe Gaule s’était achevée sur une bonne note, je réalisais ma seconde meilleure moyenne, près de la meilleure datant de 2008, à plus de 9,6 de moyenne, je finis 7ème, mon meilleur classement, le même qu’en 2007, et surtout, à aucun moment je n’ai été blessé. J’avais juste été perturbé par des arythmies cardiaques à un moment donné de cette longue traversée.

    Stéphane Pélissier a gagné l’épreuve qu’il avait bien maîtrisée, ne cherchant que rarement à creuser les écarts, pensant plus à bien gérer et à ne pas prendre de risques, pensant plus à prendre du plaisir qu’à se faire mal. Bravo l’ami, tu l’as méritée celle-là ! Le second était Taïwanais, déjà second du Tour de Taïwan par étapes, puis Hervé Rozec complèta le podium, revenu de loin pour chiper cet accessit au deuxième Taïwanais. En 5ème position et vainqueur chez les femmes, Carmen (3ème victoire je crois en 4 participations), suivait Patrick Poivet qui s’était bien amusé sur les dernières étapes et qui avait montré qu’il était un redoutable finisseur. J’étais 7ème et suivaient René, Angel, Stefano, Yvonnick et tous les autres.

    En 2015, pas de Transe Gaule pour cause de Tour de France pédestre auquel je ne pourrai pas participer (pas de congés et budget limité), alors je me tournerai vers une course que je rêvais de faire depuis un moment : la Loire Intégrale. En 17 étapes, on partira de la source du plus long fleuve français pour finir à son embouchure côté sud, à Saint-Brévin.

     

    à+Fab******€**



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