• CR Via Iberica 2017

    Via Iberica 2017

    CR de ma première Via Iberica

     

    Revenu fatigué et déçu de ma DLL 2017 (Traversée de l'Allemagne en 19 étapes pour 1320km environ) mais fier toutefois d'être parvenu à en devenir finisher, je n'avais depuis pas eu l'occasion de me tester sur une autre course. J'avais simplement effectué des entraînements dans lesquels j'ai tenté d'incorporer des répétitions de fractions plus rapides mais celles-ci après deux ou trois semaines m'ont apporté des douleurs à un genou. Donc entraînement « minimaliste » uniquement en endurance.

    Je suis arrivé au départ de la Via Iberica sans véritables repères. Mais j'étais là principalement pour vivre une nouvelle course à étapes et vu le plateau des participants proposé, je savais de toutes façons que j'allais être loin de la tête et proche de la queue du classement. Peu m'importait, le bonheur d'être là primait.

     

    La première étape, d'Urdos à Jaca, 44,6km et plus de 1000m de dénivelé positif, démarra sous la pluie dans une atmosphère fraîche, directement en montée une fois la mini boucle dans le village effectuée.

    Peut-être suis-je allé trop franchement attaquer les premiers hectomètres d'où mes mauvaises sensations dans la partie suivante, là où la route monte mais pas très fortement. Obligé d'alterner course et marche plus tôt et plus fréquemment que prévu je voyais les autres coureurs partir devant et se détacher inexorablement. « Laisse le classement de côté, occupe-toi de ta course, pas de celle des autres ! » me répétais-je, mais c'est dur quand on est compétiteur de se résoudre à suivre de loin.

    Peu à peu les sensations sont redevenues positives et quand la montée se fit plus rude, au moment où on a quitté la route du tunnel pour emprunter celle du col du Somport, je trouvai mon rythme. Pas l'aisance souhaitée, mais une allure régulière avec des temps d’alternance course marche. Les paysages étaient beaux malgré les nuages bas empêchant de voir les sommets, mais au détour d'un long virage je pouvais néanmoins admirer les alentours, vallées, versants, habitations, animaux qui paissaient...

    Arrivé au col, en 1h44' pour 14,2km je me ravitaillai et remplis mes bouteilles afin d'effectuer la longue descente vers l'arrivée (trente kilomètres au moins). Deux minutes d'arrêt puis je repris ma route. Au début de la descente, ce ne fut pas facile car la pente était forte, mais au fil des kilomètres je réussis à me détendre et à courir à près de 12km/h tout en prenant garde de ne pas me blesser car le pourcentage de la descente était tel parfois qu'il m'obligeait à freiner ce qui n'était pas une chose facile. De beaux paysages se dévoilaient en même temps que le ciel se découvrait et le soleil vint réchauffer l'atmosphère et sécher mes affaires. Plusieurs villages contournés ou traversés dont Candanchu – station de sports d'hiver - Canfran et son ancienne gare – une des plus belles d'Espagne – ou Castello Viejo. 1h02' de descente pour 11,7km pour atteindre le second poste de ravitaillement, je n'avais pas traîné, ayant aussi conservé mon plan de marcher pour boire toutes les 15'. Après une minute d'arrêt au ravitaillement, le temps de boire et de remettre de l'eau dans ma bouteille je repartis. Nous avons traversé les beaux villages cités précédemment où les touristes avaient investi les lieux. Je repris ma route mais la descente était moins forte, donc les relances plus fréquentes. Pour arriver au ravitaillement N°3 je mis encore 1h02' mais pour 10,8km seulement. J'avais molli mais comme il ne restait que 7,5km à faire, je savais que cette première étape allait bien se finir.

    J'arrivai à Jaca en 4h39'55 pour 44,6km soit à 9,6 de moyenne environ. 13ème sur 22, il y avait donc plus de monde devant que derrière, mais l'important n'était pas là. J'avais réussi à rentrer dans ma course.

     

    La seconde étape, de Jaca à Fiscal, 45,6km et plus de 900m de dénivelé positif, commença dans la fraîcheur, voire même la froidure car sur les véhicules, certains avaient dû gratter le petit givre qui s'était déposé en fin de nuit. Le froid ne perdura pas longtemps et après quelques kilomètres, lorsque le soleil apparut de derrières les montagnes environnantes, on sentit vite ses rayons nous réchauffer. C'était assez vallonné dès le départ alors les allures se firent moins rapides qu'hier et nous sommes restés plusieurs kilomètres en vue les uns des autres. Peu à peu les écarts se creusèrent et je trouvai mon rythme au gré des montées et descentes qui se succédaient sur cette belle route avec des bas-côtés assez larges pour nous permettre de cheminer sans risques, même si la circulation était faible.

    Le premier point de ravitaillement arriva, dans le village de Sabinanigo, après 16,5km que je mis 1h42' à boucler. Trois minutes d'arrêt pour manger et recharger mes bouteilles et je repartis pour la seconde partie qui s'annonçait plus rude parce qu'en montée jusqu'au tunnel. Cinq kilomètres avant se trouvait le ravitaillement N°2. Je parcourus ces 14,7km en 1h40' donc j'avais ralenti et quand je quittai le dernier ravitaillement pour les quatorze derniers kilomètres, j'espérais que la partie de tunnel de Petralba long de 2600m et la descente qui suivait pourraient faire remonter ma moyenne de quelques dixièmes. Mais il y avait encore cinq kilomètres de montée où je perdis du temps (8' au km soit du 7,5km/h) avant de pouvoir enfin retrouver une bonne cadence qui me fit faire les neuf derniers kilomètres à plus de 10km/h.

    J’arrivai à Fiscal en un peu plus de 5h (5h01'10) pour 45,6km. Encore 13ème sur 20 car il y a eu deux abandons aujourd'hui.

     

    Troisième étape, de Fiscal à Alquezar, 76,5km et plus de 1500m de dénivelé positif.

    Deux départs ce jour ; je fus placé dans le groupe des rapides donc mon étape devait commencer à 7h. Je m'attendais à être rapidement distancé par l'ensemble des coureurs de ce groupe, il n'en fut rien, je suivais sans me faire franchement lâcher, au moins jusqu'au ravitaillement N°1. De profondes vallées nous entouraient proposant au détour des virages de superbes points de vue mais il fallait rester vigilant car il y avait quelques voitures et camions qui auraient pu être surpris par notre présence sur les bas côtés de leur route. Le gilet fluo et la frontale étaient d'ailleurs obligatoires pour le début de cette étape. Je passai au premier poste de ravitaillement en 1h23 pour 13,1km, avec un profil plutôt descendant qui allait continuer jusqu'au vingtième kilomètre avant de commencer la montée en deux temps jusqu'au kilomètre 37. Le second ravitaillement, situé au kilomètre 27,5 passé en 1h58', me permit de me poser un peu plus longtemps que d'habitude afin de manger de quoi tenir dans les côtes prévues pour la suite. Le ravitaillement n°3 étant situé à dix kilomètres du précédent, je savais que mon allure dégringolerait fortement. Ce fut le cas et l'arrivée au col pour ce troisième ravitaillement me fit du bien, j’avais couru 1h13' pour faire ces 10 kilomètres. Ensuite le parcours se bossela sur le plateau et le ravitaillement suivant situé un peu plus de 8 kilomètres plus loin (8,5km effectués en 55') juste avant une partie descendante d'une dizaine de kilomètres avec néanmoins quelques petites bosses à franchir marqua l'entrée dans les vingt derniers kilomètres. Nous avions quitté les Pyrénées pour entrer dans la Sierra de Guara. En nous retournant, nous pouvions néanmoins apercevoir la chaîne des Pyrénées et quelques sommets enneigés. Cette portion d'étape faisait du bien au mental surtout quand on savait qu’une longue descente de plus de quinze kilomètres nous attendait. Une fois « en bas » il ne resterait que les 4 derniers kilomètres en montée pour arriver au joli village d'Alquezar. Ce ne fut pas facile, même lors de la descente, alors comme je n'avais plus personne en vue ni devant ni derrière, je me dis que j'allais finir en roue libre, sans chercher à accumuler de la fatigue afin de me préserver pour les autres étapes à venir, toutes aux alentours de 70km.

    Ces 76,5km bouclés en moins de neuf heures me comblèrent (8h56'24) ainsi que ma 12ème place sur 18 (Il y eut encore deux abandons).

    Cette arrivée à 16h ne m'empêcha pas de profiter un maximum de ce village très pittoresque dans lequel j’ai aimé sillonner les ruelles et me perdre à admirer les montagnes qui l'entouraient. Je pense que c'est ce genre d'après-étape qui régénère physique et mental pour le lendemain.

     

    Quatrième étape, celle du lendemain du jour où l'après-étape m'a régénéré. Alquezar – Sariñena 68,8km et plus de 500m de dénivelé positif.

    Je faisais partie du groupe des moins performants de la veille et j'eus le droit à un départ dans le premier groupe, à 6h. J'ai adoré car je fis la course en tête, une fois les lampadaires du village laissés dans mon dos. Je trouvai une bonne cadence de course, sans doute aussi un peu sur-motivé de pouvoir distancer mes compagnons et de ne leur laisser qu'entre apercevoir ma lampe clignotante rouge que j'avais mise à l’arrière sur mon sac à dos. D'ailleurs, j'éteignis cette lampe après quelques kilomètres afin de me retrouver seulement guidé par ma frontale et j'avoue aussi que je ne voulais pas servir de point de repère pour mes poursuivants. Au premier ravitaillement, kilomètre 15,1 en 1h38' je ne m'attardai pas et constatai que derrière personne n'était en vue. Je repris mon échappée belle et découvrais au fil des kilomètres les nombreux petits villages annoncés dans la présentation de la course : c'était encore plus joli que je ne l'avais imaginé, surtout en contre-jour face à l'aube naissante. Les formes se découpaient dans le ciel orangé et montraient le style particulier de ces villages aragonais. Le profil de cette étape, jamais vraiment plat, n'était pas facile à dompter mais j'avançais quand même : le second ravitaillement passé en 3h12' pour 29,7km puis le suivant en 4h14' pour 39,7km pouvaient en témoigner. Par la suite, ça allait quelque peu se corser pour moi. Le changement radical de paysage n’y fut pas étranger. Après avoir suivi un chemin caillouteux, de ceux que j'ai haï lors de la DLL (traversée de l'Allemagne) mais cette fois-ci je les ai appréciés tout en espérant quand même revoir vite le bon bitume espagnol, je retrouvai la route. Je m'étais fait dépasser par Rémi et Alain partis une heure après moi. Trois kilomètres après, j’arrivai au kilomètre 50 où était positionné le ravitaillement N° 4 (passage en 5h27'). Un paysage de western s’étendait devant nous : des plateaux comme en Arizona où, si l'on regardait bien, on pouvait rêver d'apercevoir des indiens guettant la diligence. Trêve de plaisanterie, la descente qui suivit le ravitaillement fut un régal pour les yeux, un peu moins pour les quadriceps un peu courbatus par les nombreux kilomètres déjà parcourus. Les passages au-dessus de la LGV espagnole (Barcelone – Saragosse) ajoutèrent un peu de dénivelé, mais semblaient anachroniques dans ce paysage où l'on se serait attendu à voir des locomotives à vapeur comme dans « Il était une fois dans l'Ouest ». Dans cette zone, il commençait à faire chaud et je regrettais de ne pas avoir pris mon pulvérisateur, arme absolue contre les coups de chaud et qui évitait de tremper sa casquette dans le premier bac à eau venu (abreuvoir, fossé, fontaine improbable dans cette région...) ; accessoirement mon pistolet à eau pouvait aussi servir à me défendre en cas d'attaque d'indiens.

    Au kilomètre 59 atteint en 6h37', se situait le dernier poste de ravitaillement et ensuite il ne restait qu'à peine dix kilomètres pour boucler cette longue et belle étape. J'avais fait « mon étape », je me relâchai donc un peu et Markus me rattrapa malgré le profil descendant de cette dernière partie d'étape.

    Au final, je finis 7ème de l'étape, en 7h42'40 pour 68,8km, dont environ 17' passées aux postes de ravitaillement. (moyenne de presque 9km/h).

     

    Cinquième étape : Sariñena – Caspe, 72,6km et 600m de dénivelé positif.

    Départ à 6h30 dans le second groupe pour moi, le premier groupe étant parti à 6h et le troisième partant à 7h. Les huit premiers kilomètres se passèrent relativement bien avec un relief assez peu marqué mais la suite nous mit face à une ascension d'un col pas très élevé mais les 250m de dénivelé pour les 11km de montée ne se firent pas si aisément que ça. Au poste de ravitaillement n° 1 situé au kilomètre 15,7 atteint en 1h45', j’effectuai un arrêt de trois minutes, puis restaient encore six kilomètres de montée jusqu'au col de Sierra Alcubiere suivie d’une descente modérée d'une dizaine de kilomètres pour atteindre le ravitaillement n°2 (km 31,5 en 3h28'). De très longues lignes droites, sans ombre, sur des routes devenant progressivement de plus en plus fréquentées, rendirent cette étape un peu laborieuse. Heureusement les bas-côtés étaient larges comme la plupart du temps en Espagne. Les mauvaises odeurs trahissaient le contenu du chargement des très nombreux camions qui nous croisaient : des porcs qui partaient pour les abattoirs, tandis que dans des champs de vastes épandages d'engrais venaient s'ajouter à ces effluves parfois nauséabonds. Au loin, tout au bout de la route, s'il en existait vraiment un, on devinait la silhouette d'un coureur, on voyait disparaître les camions en se disant que la route allait descendre mais c'était tellement loin qu'il fallait plus d'un quart d'heure pour atteindre ce point de repère.

    La fin de notre cheminement sur le plateau laissa sa place à une longue descente pas très forte mais qui permettait de ne pas avoir à relancer la foulée. Nous étions encore à 17km environ de Caspe. Je ne cherchai pas à accélérer plus que de raison, et je commençai à ressentir une petite gène au niveau des coups de pieds et des jambiers : n'étaient-ce pas les releveurs qui se réveillaient au bon souvenir de ma première Transe gaule de 2005 ? Cela aurait été un comble au vu de mes plus de 20000km de courses à étapes accumulés depuis lors. Ce qui ajoutait à la longueur de ces lignes droites c'était que nous n'avons pratiquement pas traversé de villages mis à part les trois de la première moitié de l'étape (Pallaruelo de Monegros, Valfarta et Bujalaroz).

    Une fois en bas de la longue descente, on arriva sur le pont enjambant l'Ebre puis se présentèrent une succession de petites bosses plus ou moins pentues pour rallier l'arrivée devant l'hôtel qui nous accueillait. Je n’avais pas pris de risque et terminai laborieusement ces 72,6km en 8h20'50, dont presque 20' passées aux divers postes de ravitaillement. (moyenne 8,7km/h).

     

    Sixième étape : Caspe – El Pinell de Brai. 68,4km et environ 1100m de dénivelé positif. Passage dans 11 tunnels entre le kilomètre 53 et le kilomètre 63 sur une voie verte.

    Après début d'étape rendu difficile par le profil de la course, il y avait de nombreuses bosses, et à cause de mes douleurs aux jambiers, j'ai été contraint de découper mes chaussettes pour moins souffrir de la pression qu'elles exerçaient sur mes cous-de-pied. Ainsi je réussis peu à peu à rentrer dans mon étape. 1h53' s’écoulèrent pour que j’atteigne le premier ravitaillement (au kilomètre 16,4) situé en pleine montée. Ce n'était pas facile, mais je mis les douleurs de côté et suivis mon chemin. Les autres coureurs étaient déjà loin devant, mais Charles et Tristan restaient dans les parages, nous faisions une sorte de partie de yo-yo entre nous.

    Au kilomètre 28 environ, nous sommes rentrés en Catalogne, laissant derrière nous l'Aragon. Au premier coup d’œil, pas de gros changement de décor, sauf peut-être la présence de vignes que je n'avais pas remarquées auparavant. On n'avait jusqu'à présent vu que des oliveraies et des amandiers.

    Au kilomètre 29,5 le second ravitaillement se profila, j'y arrivai en 3h23' et une longue montée nous y attendait d’environ quinze kilomètres, avec entre temps le troisième ravitaillement passé en 4h47' pour 40 kilomètres de course. Une fois au sommet il fallait redescendre, et là, ça piquait fort dans mes guibolles. Impossible d' « envoyer », le frein moteur était enclenché et la prudence s'ajouta, me faisant ralentir alors que j'aurais aimé dévaler à 12km/h comme lors de la première étape. Un peu frustré avant d'arriver au quatrième poste de ravitaillement à l'entrée de Bot, une petite ville. 6h20' pour 52,5km et un très long arrêt de plus de 6' pour me ravitailler en liquide et en solide. La suite, pratiquement toujours en descente mais à peine perceptible, nous fit courir sur une voie verte, une ancienne voie ferrée, où pas moins de 11 tunnels allaient se succéder en dix kilomètres. C'était un paysage admirable qui s'offrait à nous entre deux tunnels : des gorges, des montagnes, des trous d'eau verte ou bleutée. Le port de la lampe frontale ayant été conseillé, voire exigé, je n'eus aucun souci à passer du grand soleil à l'obscurité des tunnels longs de 100 à 750m. Plusieurs groupes de cyclistes nous dépassèrent ou croisèrent ce qui apportait son lot de distraction.

    La fin de la voie verte coïncidait avec le dernier poste de ravitaillement : km 62,7 passé en 7h43'. Il ne restait plus que six kilomètres au grand maximum, mais dont les trois premiers étaient en montée. Il faisait quand même un peu chaud à cette heure de la journée. Au col, une vue superbe donnait sur El Pinell de Brai et ses environs qu'il fallait rejoindre par une bonne descente suivie d'une dernière remontée jusqu'à l'arrivée. 8h30' pour faire ces 68,4km, je n'avais pas été très rapide, mes douleurs m'ayant bien ralenti : 8,1km/h. J'espérais seulement que pour la dernière journée, il n'allait rien de passer me contraignant à ne pas atteindre la mer. Je passai donc la fin de la journée à essayer de ne pas y penser pour savourer le fait d'être là. D'autres étaient plus mal en point que moi, donc je ne m'étendis pas sur mes petits bobos.

     

    Septième et dernière étape : El Pinell de Brai – Riumar, 69,6km et plus de 700m de dénivelé positif.

    Ce devait être une fête, mais pour pouvoir la faire, il fallait d'abord arriver au bout du ponton sur le sable de la plage de Riumar. Je négociai bien le début d'étape, dans le noir, en montée pendant trois ou quatre kilomètres, je tentais de garder en vue les autres coureurs partis dans mon groupe de 6h30 afin de ne pas être trop tôt isolé. La descente raide qui suivit ces premiers kilomètres fut le début des douleurs aux jambiers, mais comme au kilomètre six on rejoignait une route plate, longeant l'Ebre, et je pus ensuite de nouveau courir sans trop souffrir. Au kilomètre dix, une longue montée de quatre kilomètres se présenta et j'alternai alors course et marche. Le jour commençait à se lever, il faisait encore frais. Les sensations devinrent meilleures. Par contre, une fois passé au ravitaillement situé peu après le col au kilomètre 14, là où les premiers (Gwen en tête suivi de Rémi) me reprirent les trente minutes de décalage de leur départ, la descente me rappela que mes inflammations étaient sérieuses et je dus mettre le frein et le ronger (mon frein) en me disant qu'il fallait que je reste patient, que les kilomètres allaient quand même défiler. Une fois en bas, la route est plane jusqu'au kilomètre trente ce me permit d’engranger les bornes (ravitaillement n°2 au kilomètre 26). J'avais dépassé les coureurs du premier groupe, partis à 6h, et j'étais dans le même secteur que Charles et Tristan qui s’étaient arrêtés plus que de raison pour se restaurer. Et lorsqu’on arriva au pied de ce qui semblait être une énorme montagne, la dernière difficulté proposée par la Via Iberica, je sus que j'allais avoir du mal à faire ces six kilomètres en montée dont certaines portions étaient supérieures à 10% et dépassaient même 15% de pente.

    Le troisième ravitaillement positionné au dernier col, au kilomètre 36,5 marqua la fin de la montée et aussi de ma période de sérénité malgré la pénibilité de cette longue ascension. Je ne pensais pas que la descente qui suivait allait si mal se passer : de forts pourcentages, dignes de ceux de la montée, en plus d'un revêtement assez bosselé, eurent raison de mon envie de m'accrocher. Mentalement je n'étais plus là et je me dis que les 32 derniers kilomètres allaient être une belle galère. Et ils le furent. Même les nombreux orangers, les amandiers, les oliviers, les vignes, puis le long de l'Ebre, les rizières, les nombreux oiseaux (hérons, aigrettes, ibis...) rien ne pouvait plus me redonner le goût de relancer la mécanique. J'avais trop mal, aux jambes et au mental. J'ai réussi néanmoins à arriver au bout de cette dernière étape, mais un peu dans le même état d'esprit que lors de la dernière étape de la DLL (traversée de l'Allemagne effectuée cet été) et la montée au Zugspitze. 9h28'05 pour 69,6km. D'ailleurs je ne célébrai pas mon arrivée comme je l'avais tant de fois déjà fait lors des Transe Gaule ou TransEurope. J'étais fâché avec moi-même essayant de retrouver le moment où j'avais pu flinguer ma course en déclenchant ces inflammations aux jambiers. Je pense que j'aurais dû découper mes chaussettes dès la seconde ou troisième étape, celles que je portais me serraient le cou-de-pied comme des bas de contention.

     

    Bon, j’étais quand même content et fier d'être allé au bout de cette course merveilleuse, très bien organisée, avec de nombreux coureurs et coureuses que je connaissais déjà et d'autres dont j'ai fait la connaissance. Un staff aux petits oignons avec les coureurs, des bénévoles toujours souriants aux ravitaillements, des hébergements sympas et de très jolis villages et paysages traversés.

     

    A+Fab*********€&δ~


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